Augustin Guillot ne briguera pas un troisième mandat à la mairie de Baume-les-Dames par « exigence morale personnelle. » Il ne veut pas « cumuler dans le temps ». Il avait promis dès son premier mandat qu’il n’en ferait pas 3. Et… il tient promesse ! Étonnant, non ? Pas tant que ça quand on connaît le bonhomme… Certains politiques, eux, y voient une manœuvre…
La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était pour préparer une émission politique. A la cafétéria de la télé, autour d’un café, je lui ai tout de suite parlé de son prénom. Pas courant, Augustin… Un prénom qui me fait penser à Bourvil dans « La grande Vadrouille »… Lui (professeur agrégé de lettres) avance plutôt le personnage du « Grand Meaulnes » d’Alain-Fournier (à chacun ses références…) et on parle littérature pendant plus d’une demi-heure…
Augustin Guillot est un homme politique atypique, non pas que les hommes politiques soient peu cultivés en général, mais les livres font vraiment partie de sa vie. Lors d’un échec politique (il n’avait pas été désigné par son parti pour les sénatoriales), il était rentré chez lui tard après cette réunion désastreuse et avait relu le monologue de Créon dans « Antigone »…
Il cite aussi André Gide, dans les Faux Monnayeurs: « Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant… »
Et c’est donc au nom d’une « exigence morale personnelle » qu’il ne briguera pas un troisième mandat… Et il ajoute : « Dites bien que, ma femme y tient beaucoup, que ce n’est pas elle qui me l’a demandé … »
Le professeur, aujourd’hui IPR (Inspecteur Pédagogique Régional) ne veut pas donner de leçon : il applique cette éthique à lui-même et ne demande en aucun cas à ses amis politiques de faire de même. Ouf, ils ont eu peur…
Il aurait pu (certains politiques de son camp pensent même qu’il aurait dû) être élu en mars prochain et, en cours de mandat, passer le flambeau. Cette pratique existe. Il l’a envisagée mais ne l’a pas retenue, car « Je ne veux pas choisir, voire imposer, mon successeur. Ce ne serait pas démocratique. »
La tête de liste sera donc élue lors d’une primaire le 20 septembre prochain. Pas uniquement par les militants socialistes, « c’est trop restrictif », mais par un corps électoral élargi. Cette procédure avait été mise en place en 2001. Augustin Guillot était arrivé en tête. Après son élection à la mairie, Jean-Claude Maurice, le candidat arrivé deuxième, était devenu son premier adjoint.
Alors qui va être candidat à la candidature ?
Jean-Claude Maurice a déjà dit qu’il n’était pas intéressé.
Arnaud Marthey, si. Ce jeune adjoint au sport a été candidat aux dernières législatives. Il a réalisé un score plus qu’honorable face au député UMP sortant, Marcel Bonnot.
Il pourrait y avoir d’autres prétendants… A suivre.
La leçon
A suivre également, le parcours d’Augustin Guillot dans les mois à venir.
Pas de troisième mandat ne signifie pas « plus de politique… »
D’autres échéances arrivent : les sénatoriales, les cantonales nouvelle formule…
D’aucuns pensent que ce renoncement est un calcul. Augustin Guillot préparerait justement ces scrutins. En oubliant que, pour être élu quelque part, il est plus prudent de garder sa place forte pour justement partir à l’assaut de nouvelles forteresses…
Augustin Guillot se veut un homme libre. Il peut vivre sans la politique. Il ne compte pas sur ses mandats pour remplir ni son frigo, ni sa vie.
Et si c’était cette liberté-là, la grande leçon ?
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