Après son premier conseil départemental la semaine dernière à Pontarlier, l’UDI du Doubs se met en ordre de marche pour les élections municipales de mars prochain. Le parti de Jean-Louis Borloo présentera des listes autonomes à Besançon et Montbéliard. Pour Pontarlier, détenu par l’UMP Patrick Genre, une union avec le maire sortant est encore possible. Mais dans les deux plus grosses villes du département, le principal parti de droite dédaigne son allié centriste. Philippe Gonon (à Besançon) et Alain Chaneaux (à Montbéliard) porteront donc les espoirs de l’UDI au premier tour.
Didier Klein, le président de l’Union des Démocrates et Indépendants dans le Doubs, se présentera aux municipales l’an prochain. Le maire de Taillecourt sera candidat à sa succession. Mais ce matin, ce n’est pas de ce gros bourg du Pays de Montbéliard qu’il est venu parler. Le professeur à l’UTBM est à Besançon pour présenter la stratégie du nouveau parti de Jean-Louis Borloo.
« Il n’y a aucune discussion avec l’UMP à Besançon et Montbéliard. Donc on a chargé Philippe Gonon et Alain Chaneaux de monter des listes, détaille Didier Klein. A Pontarlier, la situation est différente, puisque Nathalie Bertin et Daniel Defrasne sont adjoints. Donc des discussions avec le maire sont possibles. On n’est pas au bowling ». Peut-être pas au bowling, mais l’UDI a prévu d’éviter la rigole et demandé à Pierre Simon, de se charger des élections dans la capitale du Haut-Doubs. « Cela évitera aux adjoints de se trouver en porte-à-faux », précise le président départemental.
Mais alors, qu’est-ce qui distinguera une municipalité gérée par un maire UDI d’une municipalité UMP? « Nous fixerons des objectifs atteignables et nous rendrons des comptes régulièrement aux citoyens, promet Didier Klein. Quel que soit le candidat, il ne créera pas 2000 emplois du jour au lendemain. »
« Besançon, c’est capital » pour Philippe Gonon
Philippe Gonon fait partie des quelque 200 candidats que l’UDI va investir au niveau national. « Besançon est une des villes que l’UDI veut », assure Didier Klein. Le parti de Jean-Louis Borloo fera donc confiance au conseiller municipal sortant, élu en 2008 sous l’étiquette du MoDem (9,6%).
Philippe Gonon a déjà son slogan: « Besançon, c’est capital ». « Le sous-titre sera « Mobilisons toutes les énergies », précise-t-il. Un projet ville-agglo est déjà en cours d’écriture. Avec deux priorités: l’emploi et le logement. La tête de liste s’est entourée de « spécialistes », notamment dans le domaine économique. Il présente avec fierté aux journalistes deux chefs d’entreprise, Emmanuel Camponovo et Wilfried Le Naour, qui se définissent comme « des hommes d’action et de terrain ».
« Ce qu’on veut, c’est de l’emploi durable ». Et Philippe Gonon de prévenir: « On ne perdra pas de temps à financer des gouffres. Tout est susceptible d’être remis en cause ». Et pour donner un coup de pouce aux entreprises, il veut favoriser « les dépôts de brevet » et promet de « secouer le cocotier » sur l’économie numérique, avec « une approche novatrice pour une collectivité ».
Quant à la composition de sa liste, Philippe Gonon joue encore les cachotiers. Tout juste assure-t-il qu’il travaille déjà avec « des adhérents MoDem, UMP, et des non-encartés ».
L’UDI a prévu de dépêcher quelques-unes de ses figures nationales à Besançon dans les mois qui viennent: Charles de Courson en septembre, Valérie Letard en octobre, et Yves Jego en novembre.
A Montbéliard, la droite « ne peut pas gagner » pour Alain Chaneaux
A Montbéliard, c’est Alain Chaneaux, ancien adjoint au maire de Louis Souvet, qui portera les couleurs de l’UDI. Et l’on ne peut pas dire que cet ancien RPR porte dans son cœur la candidate investie par l’UMP: « La tête de liste la plus pertinente pour nous, c’était Marcel Bonnot. Marie-Noëlle Biguinet, c’est la filière Souvet. Si elle est élue, ce sera une maire par procuration ».
Ce qu’Alain Chaneaux ne digère pas, c’est surtout que Marie-Noëlle Biguinet ne souhaite pas l’union au premier tour: « Si tu me fermes la porte au nez, je ferme les volets. Je ne veux pas discuter pour le second tour. Donc on ne peut pas gagner ». L’UMP ne pourrait donc pas gagner sans l’UDI? A tout hasard, Alain Chaneaux reformule sa proposition: un tiers de la liste et quatre adjoints sur onze. On ne sait jamais.
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