Invité de RTL, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a apporté ce matin un soutien appuyé à son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, accusé par certains à droite d’avoir tenté de protéger Jérôme Cahuzac. « Il n’avait pas d’information », assure le Premier ministre à propos de l’élu du Doubs, contrairement à ce que révélait hier l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.
Deux jours après François Hollande, qui avait jugé « injustes » les attaques dont Pierre Moscovici est la cible, Jean-Marc Ayrault a apporté son soutien au ministre de l’Economie, soupçonné d’avoir disposé d’informations dès le mois de décembre au sujet de son collègue du gouvernement. Jean Marc Ayrault a « demandé à Pierre Moscovici au mois de décembre quelles étaient les informations dont il disposait », et ce dernier « a dit exactement ce qu’il a dit à l’Assemblée nationale, aux journalistes, aux présidents des commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat: il n’avait pas d’information », a ajouté le Premier ministre.
Interrogé sur l’envoi d’une mission en Suisse pour enquêter sur un éventuel compte, comme le sous-entendait hier l’hebdomadaire Valeurs actuelles, il a répondu: « à ma connaissance, non ». Le Premier ministre a aussi redit qu’il y aurait une commission d’enquête parlementaire, réclamée par l’opposition, sur l’affaire Cahuzac et que les ministres concernés répondraient aux questions des parlementaires.
Il s’est une nouvelle fois montré sévère à l’égard de M. Cahuzac, dont un éventuel retour à l’Assemblée serait, selon lui, « d’une indécence terrible ». Il a aussi réaffirmé avoir demandé à M. Cahuzac de renoncer « par décence » aux six mois de traitement auxquels ont droit les anciens ministres après leur départ au gouvernement. « Il est face à sa conscience (…) Pour l’instant, je n’ai pas sa réponse », a-t-il glissé. (Avec AFP)
Voir l’interview du Premier ministre:
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