Leurs noms circulent avec insistance, à Paris ou en Franche-Comté, sans que l’on sache vraiment si leurs chances sont réelles. Quels Francs-Comtois seront appelés à Paris dans quelques jours, lorsque les équipes gouvernementales et élyséennes seront constituées? Tour d’horizon des favoris… et des autres.
Pierre Moscovici, l’incontournable
- où? Matignon, Bercy, Quai d’Orsay
- ses atouts: directeur de campagne de François Hollande, il a accompagné le candidat socialiste pendant près de dix mois. Depuis l’élection, il dirige l’antenne présidentielle à l’ancien QG de campagne. C’est d’ailleurs à lui que le nouveau Président de la République a confié la charge d’animer la première conférence de presse de l’ère Hollande lundi après-midi. Lors de sa venue à Besançon le 10 avril, François Hollande nous avait dit lui-même que le député du Doubs « jouerait un rôle dans l’équipe gouvernementale ». Autant de signes qui ne trompent pas. Il a en outre le double avantage d’avoir une solide expérience ministérielle (cinq ans en charge des Affaires européennes sous Lionel Jospin) sans avoir l’image d’un has been.
- ses handicaps: il n’est le favori ni pour Matignon (Jean-Marc Ayrault, Martine Aubry ou Manuel Valls tiennent la corde pour le poste de Premier ministre), ni pour Bercy (Michel Sapin et Jérôme Cahuzac sont reconnus comme de vrais spécialistes de l’Économie et des finances), ni pour le Quai d’Orsay (Laurent Fabius y tient). Certains observateurs estiment qu’il n’a pas eu le rayonnement d’un directeur de campagne, et qu’il fut éclipsé par Manuel Valls, omniprésent directeur de la communication.
- ses chances? 90%
Yves Krattinger, le spécialiste ès décentralisation
- où? Ministère des collectivités locales
- ses atouts: le sénateur et président du conseil général de Haute-Saône est une référence, à droite comme à gauche, dès que le dossier « Décentralisation » arrive sur la table. Yves Krattinger était d’ailleurs responsable du pôle « Territoires, services publics, ruralité » au sein de l’équipe de campagne de Hollande. Pendant des mois, ce spécialiste des collectivités locales a défendu le nouvel acte de décentralisation proposé par le Président de la République. S’il y a un ministre des collectivités, son nom sera dans la liste.
- ses handicaps: homme de dossiers, il est souffre clairement d’un déficit de notoriété au-delà du microcosme politique et des frontières de la région. Triple inconvénient: c’est un homme, socialiste et sexagénaire. Or Hollande a promis un gouvernement paritaire, ouvert aux partenaires du PS (EELV, PRG…) et aux nouvelles générations. Il n’y aura pas de la place pour tout le monde.
- ses chances: 40%
Christian Decharrière, le camarade de promo
- où? A l’Élysée
- ses atouts: membre de la très influente promotion Voltaire de l’ENA en 1980 (qui compta outre François Hollande, Ségolène Royal, Michel Sapin, Dominique de Villepin et Renaud Donnedieu de Vabres entre autres), l’actuel préfet de Franche-Comté est cité dans Le Figaro parmi « les préfets appelés à prendre du galon ». Doté d’une solide expérience préfectorale entamée en 1993, ce Jurassien d’origine a travaillé au cabinet du ministère de l’Intérieur socialiste Paul Quilès dès 1992.
- ses handicaps: s’il a débuté dans les cabinets ministériels socialistes du gouvernement Bérégovoy, il a continué à les fréquenter sous le gouvernement Fillon, devenant même le directeur de cabinet d’Eric Besson au Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, très contesté à gauche.
- ses chances: 20%
Marie-Guite Dufay, la grosse cote
- où? c’est une bonne question (la formation professionnelle peut-être).
- ses atouts: c’est une femme, et François Hollande en a besoin pour tenir sa promesse de gouvernement paritaire. C’est aussi la seule présidente de Région avec Ségolène Royal, ce qui n’est pas rien. Enfin, c’est une aubryiste, et le nouveau Président aura certainement à cœur que toutes les sensibilités du PS soient représentées au gouvernement.
- ses handicaps: comme Yves Krattinger, elle est méconnue au niveau national, mais contrairement au président du conseil général de Haute-Saône, elle ne s’impose dans aucun domaine en particulier. Ce qui veut aussi dire qu’elle peut aller partout. Enfin, une entrée au gouvernement impliquerait la disparition des présidentes de Région, Ségolène Royal semblant se diriger vers le Perchoir de l’Assemblée nationale. Même l’entourage de Marie-Guite Dufay n’y croit guère.
- ses chances: 5%