La Suisse plutôt que la Bourgogne. Alors que le projet de rapprochement entre les universités de Bourgogne et de Franche-Comté se précise, Jean-Pierre Chevènement estime que « le principe de la fusion ne s’impose pas, loin de là ». Le sénateur MRC du Territoire de Belfort préférerait même que les facultés francs-comtoises se rapprochent d’autres voisines: « l’adossement de l’Université de Franche Comté à la Suisse (…) paraît une perspective beaucoup plus « porteuse » car les complémentarités (notamment pour les sciences de l’ingénieur) sont plutôt de ce côté-ci », écrit-il dans un communiqué.
Voici l’intégralité du communiqué de Jean-Pierre Chevènement:
A lire aussi:« Réaction de Jean-Pierre Chevènement au projet de fusion entre les Universités de Bourgogne et de Franche-Comté
J’apprends qu’il s’est tenu Jeudi 21 mars à Dijon un déjeuner de travail en présence de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Madame Geneviève Fioraso, et des deux Présidents de Région de Bourgogne et de Franche Comté.
Au cours de ce déjeuner, la décision aurait été prise de fusionner dès 2014 les deux Universités de Bourgogne et de Franche Comté. Dès lors, celles-ci perdraient leur personnalité morale distincte et seraient administrées par un conseil d’administration unique. Une telle décision, prise sans concertation, ni avec les parlementaires, ni avec les grandes collectivités, me paraît poser deux problèmes graves :
– le premier, celui de l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le Nord Franche Comté qui est la partie la plus industrielle des deux régions. Or, il est très important de maintenir un lien étroit entre l’industrie d’une part, la formation et la recherche d’autre part. Quel serait le sort de l’UFR STGI, de l’IUT Belfort-Montbéliard, (qui appartiennent tous deux à l’Université de Franche Comté) et de l’UTBM (Université de Technologie de Belfort-Montbéliard) qui fait aussi partie du PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur) Bourgogne-Franche Comté ?
– la deuxième question intéresse toute l’Université de Franche Comté : celle-ci avec un effectif sensiblement inférieur à celui de l’Université de Bourgogne, aussi bien au niveau des étudiants que des personnels, se retrouverait minoritaire au conseil d’administration. L’adossement de l’Université de Franche Comté à la Suisse me paraît une perspective beaucoup plus « porteuse » car les complémentarités (notamment pour les sciences de l’ingénieur) sont plutôt de ce côté-ci.
Je ne sache pas qu’aucune garantie ait été apportée quant aux budgets et au développement futur des diverses composantes. Je souhaite donc que l’État procède d’abord à une concertation préalable des parlementaires et des grandes collectivités, car il me paraît évident que pour deux régions, étendues sur plus de 50 000 kms carré (1/10ème de la France), le principe de la fusion ne s’impose pas, loin de là.
Le projet de loi adopté par le Conseil des Ministres mercredi 20 mars prévoit la possibilité d’une « Communauté d’Universités et d’établissements » assurant la coordination des politiques de ses membres. Cette deuxième formule (Communauté d’Universités et d’établissements) me paraît, a priori, plus pertinente que la fusion des deux universités.
Ce qui est possible à Strasbourg ne l’est pas dans une région dont les pôles universitaires (Dijon, Besançon, Belfort, Montbéliard, Auxerre, Nevers etc.) sont distants pour certains d’entre eux de 200 à 400 kms !
Je souhaite qu’un plan de développement universitaire commun à nos deux régions soit élaboré préalablement à toute discussion.
Jean-Pierre Chevènement »
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