Suite au rapport de Louis Gallois sur la compétitivité, Jean-Pierre Chevènement salue « un constat lucide et courageux de la cote d’alerte atteinte aujourd’hui par l’industrie française. » Le sénateur MRC du Territoire-de-Belfort prône « un nouveau pacte social associant les salariés aux orientations de l’entreprise ». « L’heure est donc à la mobilisation non seulement de la gauche mais de toutes les forces de la France », selon l’ancien ministre.
Voici l’intégralité du communiqué de Jean-Pierre Chevènement:
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Le rapport Gallois est un constat lucide et courageux de la cote d’alerte atteinte aujourd’hui par l’industrie française. Il est aussi un appel à l’effort collectif, fondé sur un nouveau « pacte social », associant les salariés aux orientations de l’entreprise.
Pour avoir mis en garde depuis 1983, contre les conséquences du choix de la monnaie forte sur l’industrie française, je ne saurais, aujourd’hui, qu’approuver les propositions du rapport Gallois. Voilà bientôt trente ans que je ne cesse d’en appeler à une grande politique industrielle. Dès lors que le choix de la monnaie unique est considéré par le gouvernement comme un choix dans l’état actuel des choses, indépassable, l’idée d’une « dévaluation fiscale » est la seule qui puisse rétablir, autant que faire se peut, la compétitivité de nos industries.
Bien entendu, il faudra veiller à ce que les entreprises investissent dans la production et la recherche les marges ainsi dégagées. Pour le reste, toutes les propositions du rapport Gallois vont dans le bon sens mais ne sauraient produire leurs effets qu’à terme.
Contrairement à ce que croit l’extrême-gauche, il n’y a pas d’avenir pour l’industrie française et pour les classes populaires dans une stratégie d’affrontement qui serait contreproductive pour elles et pour la France. La stratégie de coopération de toutes les forces de la production, ce que j’ai appelé « l’alliance des productifs », appuyée sur un compromis social réaliste, est la seule féconde pour le redressement du pays.
Ceux qui ont voté pour le traité de Maastricht en 1992 sont mal placés aujourd’hui pour donner des leçons. Oui, le choix proposé par le rapport Gallois est aujourd’hui celui du salut public ! L’heure est donc à la mobilisation non seulement de la gauche mais de toutes les forces de la France. »