Et si le maire de Belfort tournait le dos au MRC? Et si le mouvement de Jean-Pierre Chevènement perdait son fief historique? Et si Etienne Butzbach adhérait au Parti socialiste pour faciliter sa réélection aux municipales de 2014? Et si, et si, et si… Depuis quelques jours, le microcosme politique belfortain bruisse de mille supputations. Battu aux législatives dans une circonscription où François Hollande est arrivé en tête le 6 mai, Etienne Butzbach semble vouloir donner un tournant décisif à sa trajectoire politique, comme le révélaient nos confrères du Pays hier. Nous avons réussi à joindre le maire de Belfort. Etienne Butzbach ne souhaite « ni confirmer, ni infirmer », ce qui veut tout dire. Dans une communication minimaliste et maîtrisée, il confie néanmoins, en creux, l’essentiel: « Il faudra un électrochoc pour en finir avec les divisions mortifères de la gauche dans le département ». Interview.
Avez-vous quitté le Mouvement républicain et citoyen?
« Je ne souhaite pas m’exprimer sur le sujet pour le moment. Il s’agit d’une décision personnelle qui ne peut pas être individuelle. J’ai autour de moi une équipe d’élus. Il y a une place pour le temps médiatique, et une place pour la réflexion collective. Cela se dénouera dans le courant de l’été. Il faut apaiser le débat. Je ne peux ni confirmer, ni infirmer, car les décisions ne sont pas officielles. Tout cela doit se régler sereinement. »
Qu’est-ce qui a motivé cette réflexion?
« Pour gagner, la gauche doit être rassemblée, ce qui a été le cas lors de cette campagne, même si cela n’a pas suffi. Il faudra un électrochoc pour en finir avec les divisions mortifères de la gauche dans le département. Divisée, la gauche ira dans le mur. Je me suis déjà prononcé pour un grand parti de la majorité présidentielle quand Manuel Valls et Arnaud Montebourg sont venus me soutenir lors de la campagne. »
L’échec de la campagne législative vous a-t-il incité à créer cet électrochoc? Regrettez-vous le manque d’entrain de certains cadres du MRC à soutenir votre candidature quelques semaines avant le scrutin?
« Je ne tiens pas à faire de commentaires. »
Les échéances électorales de 2014, et notamment les municipales, vous ont-elles poussé à sauter le pas?
« C’est évident. La gauche ne parviendra pas à gagner les élections locales et nationales si elle n’est pas unie. C’est ce qui m’a permis de gagner en 2008. Mon obsession, c’est de rassembler. »