Le sénateur du Territoire de Belfort a souhaité réagir suite à l’article « Belfort: à l’Est, toujours du nouveau ». Jean-Pierre Chevènement conteste les propos d’Yves Ackermann, président socialiste du conseil général, candidat dans la 2e circonscription contre le maire chevènementiste de Belfort Étienne Butzbach, en dépit d’un accord national entre le PS et le MRC. Voici sa réponse. MAJ 16 h20.
« Je suis surpris, pour ce qui me concerne, par les propos prêtés à Yves Ackermann. J’entends donc rétablir la réalité des faits : Yves Ackermann a bien été candidat aux élections législatives contre moi, mais en juin 2002 et non pas en juin 2007 (NDLR: notre article explique justement qu’Yves Ackermann prétend ne pas s’être présenté en 2007 « pour laisser sa place à Jean-Pierre Chevènement en contrepartie d’un siège au Sénat »). En 2007, c’est M. Alain Dreyfus-Schmidt qui s’est présenté, alors encore membre du PS, bien qu’un accord national ait réservé la deuxième circonscription du Territoire (Belfort-Giromagny) au MRC et en l’occurrence à moi-même qui avait été député de cette circonscription de 1986 à 2002.
Il est faux d’affirmer qu’une négociation ait eu lieu pour que je laisse à Yves Ackermann le siège de sénateur, comme celui-ci le déclare, selon votre collaboratrice. Et pour cause : après une deuxième défaite aux élections législatives due à l’absence de discipline républicaine à gauche dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort, j’ai démissionné de mon mandat de maire de Belfort. Je n’avais alors aucunement l’ambition de me présenter aux sénatoriales de 2008. Le poste de sénateur était alors détenu par Michel Dreyfus-Schmidt, père d’Alain, son suppléant n’étant autre qu’Yves Ackermann.
Après des élections municipales qui ont vu la liste d’Etienne Butzbach (MRC) l’emporter nettement au premier tour sur la liste socialiste conduite par Bruno Kern (PS) -33 % des voix contre 13 %-, Yves Ackermann s’est fait désigner par la fédération socialiste comme candidat à l’élection sénatoriale contre la volonté du sénateur sortant. J’ai alors répondu à l’appel d’une quinzaine d’élus du Territoire de Belfort en me portant à mon tour candidat à l’élection sénatoriale.
J’ai battu Yves Ackermann au premier tour, le 21 septembre 2008, mais celui-ci ne s’est pas retiré au deuxième tour, contrairement à l’esprit du désistement républicain et aux consignes données par son parti. Il n’y a donc eu aucune tractation entre Yves Ackermann et moi-même. Cela ne m’a pas empêché d’être élu contre le candidat UMP, M. Creel, et contre le candidat socialiste maintenu, Yves Ackermann. Celui-ci ne devrait pas enfreindre à nouveau les accords passés au niveau national entre le PS, auquel il appartient, et le MRC. C’est une question de moralité élémentaire : le MRC a soutenu la candidature de François Hollande et il soutient dans près de 500 circonscriptions le candidat socialiste.
Je suis convaincu qu’Yves Ackermann saura le comprendre. Comme dit le proverbe : « Tout vient à point pour qui sait attendre ».