En visite à Besançon, le patron de l’UMP a évacué la question du leadership à droite pour se concentrer sur la campagne des législatives. « On y va à fond, à fond, à fond », a-t-il lancé aux candidats et à leurs sympathisants réunis à la permanence de campagne de Françoise Branget. Et pour gagner, la stratégie de Jean-François Copé est claire: il faut mettre en avant le « péril rose » et appeler à un certain « vote utile » à droite.
Certains confrères ont bien essayé, mais Jean-François Copé n’est pas né de la dernière pluie: « Je ne répondrai à aucune polémique ». Fermez le ban. La guerre des petites phrases lancée la veille par l’ancien Premier ministre François Fillon attendra donc. La bataille de succession à l’UMP n’est pas à l’ordre du jour de cette étape comtoise.
Si le patron du principal parti de droite est dans la région, c’est pour regonfler le moral des troupes. Bien sûr, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête le 6 mai en Franche-Comté. Mais François Hollande le devance dans 7 des 12 circonscriptions de la région. C’est notamment le cas à Besançon: dans la 1re circonscription, celle de Françoise Branget, le nouveau Président a obtenu 53,6% des voix; dans la seconde, celle de Jacques Grosperrin, 52,2%. L’UMP a donc décidé de taper fort sur ce PS décrit comme « clanique, haineux, revanchard ». « Il faut empêcher l’irréparable », assure Jean-François Copé, qui énumère: « le vote des étrangers, le refus de la règle d’or, le matraquage fiscal, la fin du nucléaire… ». Un péril rose, en quelque sorte, dont il veut sauver la France.
Marine Le Pen « a fait passer la gauche »
Pour garder le maximum de sièges à l’Assemblée, l’UMP devra aussi ramener à elle les électeurs de Marine Le Pen. « Elle a fait passer la gauche », regrette Jean-François Copé. « Quand on veut renverser la table, elle peut nous retomber sur les pieds, poursuit le patron de l’UMP. Il faut s’adresser à tous les Français. » Et les convaincre que le seul vote utile, à droite, c’est l’UMP.
Les ténors du parti donnent pourtant l’impression de déjà préparer l’après-législatives. Jean-François Copé assure qu’il n’en est rien. « La clé, c’est le rassemblement, soutient-il. Moi je fais campagne pour les législatives matin, midi et soir ». Sans jamais penser au coup d’après?
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