Longtemps, ils ont entretenu le suspense et prétendu aller jusqu’au bout. Mais à quatre semaines du premier tour, les socialistes Yves Ackermann et Jacques Hélias annoncent qu’ils ne seront pas candidats aux élections législatives. Tous les deux prenaient le risque de faire perdre leur camp en présentant une candidature dissidente.
Le président socialiste du Territoire de Belfort l’assurait depuis plusieurs mois: il serait candidat dans la 2e circonscription, malgré l’accord national entre le PS et le MRC qui réservait la place à un candidat chevènementiste, en l’occurrence le maire de Belfort Étienne Butzbach. Finalement, Yves Ackermann se retire « à cause du FN ». Dans cette circonscription, Marine Le Pen est arrivée 2e du premier tour de la présidentielle avec 23,3% des suffrages. Divisée, la gauche aurait pu ne pas avoir de candidat qualifié pour le 2e tour des législatives. Un duel entre le député sortant radical Michel Zumkeller, soutenu par l’UMP, et la FN Isabelle Roy, n’était pas à exclure. Le président du conseil général respecte donc au final un accord qu’il a longtemps dénoncé, et soutient même clairement Étienne Butzbach, « pour qu’un candidat de gauche l’emporte sur cette circonscription ».
Arnaud Marthey: « une décision sage et responsable »
Les choses se décantent également dans la 3e circonscription du Doubs, où le maire de Montbéliard Jacques Hélias ne cache pas ses ambitions depuis des mois. Seul problème, il a toujours refusé de se confronter au vote des militants socialistes, qui ont finalement investi le jeune Arnaud Marthey, adjoint au maire de Baume-les-Dames. Jacques Hélias a « décidé après mûre réflexion, de (se) consacrer uniquement, entièrement à Montbéliard et à l’agglomération ». Il explique son retrait par l’interdiction du cumul des mandats prônée par François Hollande et sa « passion » pour sa ville. Pas un mot pour Arnaud Marthey dans ce communiqué, mais le désormais unique candidat socialiste n’en prend pas ombrage: « C’est une décision sage et responsable. Pour gagner, nous avons besoin d’être unis ».
Reste désormais à connaître la décision du maire de Besançon Jean-Louis Fousseret, lui aussi tenté par la dissidence dans la 2e circonscription du Doubs, réservée au Vert Éric Alauzet. Même s’il renonce, il aura de toute façon, comme Yves Ackermann et Jacques Hélias, déjà bien compliqué la tâche du candidat officiel du parti socialiste…
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