C’est moi qui m’y colle : je dois faire l’interview de François Hollande à la mairie. Le rendez-vous a été pris à 17 heures 15 dans le bureau du maire Jean-Louis Fousseret. Avec Franck Ménestret, le journaliste reporter d’images, on arrive avec presque 45 minutes d’avance. C’est Hollande, quand même.
Le bureau de Jean-Louis Fousseret est déjà squatté par un technicien preneur de son d’Europe1. Arlette Chabod doit faire aussi une interview du candidat socialiste. Après nous. Heureusement, je n’aime pas trop faire des itw à plusieurs. Le technicien a installé deux fauteuils de chaque côté de la grande table et deux micros.
Avec Franck, on choisit le cadre : debout, François Hollande sera appuyé au bureau.
J’en profite pour discuter avec les membres du cabinet du maire. Oui, « Jean-Louis » a répété son discours pour le meeting de ce soir. Plusieurs fois. Avec des interlocuteurs différents. Le moment est important. C’est Hollande quand même…
Patricia Olivarès, membre du cabinet, a suivi la visite du candidat socialiste en début d’après-midi. Elle semble sous le charme. Elle le trouve « abordable », « accessible ». Il a pris le temps de discuter avec les gens. Il n’était pas pressé. « Jean-Louis » a même dû lui rappeler l’heure et son timing serré.
Elle raconte qu’il a goûté de la tarte au goumeau et il lui a été expliqué que, l’hiver, sans fruit on faisait quand même des gâteaux… Le pauvre, son régime doit être mis à rude épreuve durant la campagne !
Et on attend.
Un chariot de boissons est poussé dans le bureau. Pas pour nous. Eh, non…
Le chargé de communication de François Hollande arrive : « Quelles questions vous allez poser ? » J’explique : deux questions nationales, le reste pour le régional. Ma réponse semble lui convenir. Ouf. J’ai passé le dernier barrage. C’est François Hollande, quand même.
On est au calme, tranquille, peinard… Et puis une vingtaine de personnes débarque. Des élus de la région, que je connais, et d’autres personnes, que je ne connais pas. Je salue Jean-Louis Fousseret, Yves Krattinger, le sénateur président du conseil général de Haute-Saône,… Brouhaha dans le large couloir devant les bureaux du maire et de ses conseillers.
François Hollande arrive. Plusieurs personnes l’attendent, debout. Un peu en rang d’oignons. Il fait la bise à ma voisine, Gigi Kalmann, la chef de cabinet du maire, puis … à moi, me prenant pour quelqu’un du cabinet. Je me présente ensuite. Il s’excuse, pour la bise. « Pas grave. »
Il part se faire maquiller dans le bureau du directeur de cabinet.
Il disparaît ainsi quelques minutes.
Pendant ce temps, dans le bureau du maire, j’échange quelques mots avec Pierre Moscovici. Puis, Jean-Pierre Chevènement…
François Hollande revient.
De bonne grâce, il s’appuie sur le bureau. De moins bonne grâce, il répond à mes questions. Celles portant sur les législatives en Franche-Comté ne semblent pas lui convenir. Jérémy et moi, nous les avons préparées ensemble et elles nous paraissent importantes. Le Front de Gauche qui pourrait réclamer des circonscriptions, pourquoi pas celle de Dole, les socialistes qui se tâtent pour la 2ème du Doubs, en dissidence ou encore Moscovici, ministre ?
Une fois que l’interview est terminée et que je l’ai remercié, il lâche « Ah, ces journalistes, ils veulent tout savoir… » Eh, oui…
Et alors, sans rancune, il me dit au revoir, en… me faisant une bise !
C’était François Hollande, quand même…