Si la Science-fiction, littérature populaire par excellence, lorgne parfois vers les traditions élitistes de la littérature générale, elle ne s’exprime pleinement que dans ses manifestations les plus singulières : de grands rassemblements, avec des auteurs, des éditeurs, des critiques et des historiens qui se mélangent aux fans dans une ambiance la plus détendue possible.
En France, les plus grandes manifestations sont les Imaginales, les Utopiales, et les rencontres de l’imaginaires. Plus récemment, les Aventuriales et les Intergalactiques ont attiré un public nombreux et bigarré. Ces manifestations attirent des milliers de visiteurs, certains sont costumés, d’autres viennent avec leurs réalisations, vous pouvez ainsi croiser R2D2 dans les allées… Elles se caractérisent par le partage, l’échange et le plaisir à s’exprimer et réfléchir, voire à s’engueuler, sur les sujets qui nous tiennent à cœur. Il s’y vend des livres, bien sûr, les auteurs signent des dédicaces, mais surtout, des animations rythment ces manifestations qui durent de deux à quatre jours :
- conférences sur un sujet littéraire,
- conférence sur un sujet scientifique, (par ex, Roland Lehoucq, invité de la convention de science-fiction 2021, se fait un jeu d’examiner la physique dans les films : quelle énergie est nécessaire pour réaliser une épée-laser ? Comment réaliser une gravité négative ?…)
- interviews,
- tables rondes autour d’un thème,
- jeux littéraires…
La plus ancienne, la plus connue, pas forcément la plus visitée, est la convention de science-fiction, qui, contrairement aux manifestations évoquées ci-dessus, est itinérante, bénévole, et fonctionne la plupart du temps sans subvention. Beaucoup de travail pour quatre jours de fièvre. Depuis dix ans, les participants à la convention dépassent rarement la centaine.
L’an passé, la convention s’est tenue à Orléans-la-Source, cette année, elle se tiendra près de Nice et elle a pris le nom BLUECON de Sophia-Antipolis.
Un des pôles d’une convention est le prix Rosny aîné, le plus ancien prix littéraire de l’imaginaire, (1980).
Si la littérature traditionnelle se caractérise par des prix décernés par un jury élitiste, souvent contesté, le prix Rosny aîné est un prix des lecteurs en deux tours. Le premier tour est ouvert à tout le monde : participe qui veut !
Il existe une listes de romans, et une de nouvelles, qui recensent les titres parus l’année précédente. Il faut voter dans chaque liste : pour ce faire, cliquer sur une liste (romans ou nouvelles) : il suffit de cocher les titres pour lesquels vous votez.
Le vote a commencé en mars : vous pouvez voter pour cinq titres dans chaque liste. En bas de page, un tableau récapitule les titres que vous avez sélectionnés, il suffit d’ajouter vos coordonnées (Nom, prénom et adresse mail) pour valider votre vote. Pour être complet, il faut voter deux fois, une pour les romans et une autre, pour les nouvelles.
Pour résumer : qui peut voter au premier tour ? TOUT LE MONDE
Où voter ? sur le site du prix Rosny : https://www.noosfere.org/rosny/
Le premier tour est ouvert jusqu’au 30 juin 2021. Un minimum de culture n’est pas inutile, mais tous sont les bienvenu(e)s. À l’issue de ce premier tour, les textes retenus, cinq romans et cinq nouvelles sont proclamés par le secrétaire du prix Rosny aîné, Bruno Para. Le second tour est réservé aux conventionnels (les inscrits à la convention), qui, je le rappelle se déroule à Sophia-Antipolis (Valbonne) du jeudi 19 août au dimanche 22 août 2021.
La convention est une suite d’animations, de conférences… et de repas pris en commun. Elle se singularise par une convivialité qui est son A.D.N. et en général, la buvette est aussi encombrée que les salles de conférence. Il y a ceux qui réfléchissent en écoutant un orateur, et ceux qui débattent autour d’un café et d’une bière.
Pour le prix Rosny, une table ronde permet d’échanger sur les romans en lice. Pour les nouvelles, où la compétition est serrée, une plaquette avec les nouvelles sélectionnés est distribuée à chacun/chacune, qui a jusqu’au samedi midi pour lire et choisir le lauréat. Une urne recueille les votes. Le samedi soir, le secrétaire du prix, après dépouillement proclame les lauréats pour la nouvelle et le roman.
Cette année est aussi le moment d’adresser une pensée à celui qui a été un des créateurs de ce prix, qui lui a donné lustre et renommée : Joseph Altairac nous a quittés l’automne dernier. Les lauréats de 2020 étaient Christian Léourier pour son court roman « Helstrid », et Audrey Pleynet pour « Quelques gouttes de thé ».
Bernard Henninger
© Photographies : Bernard Henninger, conventions de science-fiction 2019 et 2020