Le journaliste anglais Ben Lerwill était en octobre dernier dans la nouvelle région Occitanie. Le magazine américain National Geographic dans sa version traveller lui avait demandé un article assez conséquent sur l’Occitanie, ses traditions, le caractère de la région, ses habitants, comment celle-ci a évolué dans l’histoire, ses atouts, ses aspects touristiques… L’article vient de paraître. Il parle de « The accidental rebirth of Occitania », la renaissance accidentelle de l’Occitanie.
The art of paratge
Ben Lerwill connaît assez bien la France et encore mieux le territoire que constitue aujourd’hui la région Occitanie. Dans un style assez alerte, souvent poétique il a donc écrit un long article sur ce nom, resurgit de l’histoire. Très pédagogique, assez descriptif et documenté pour un lectorat en attente de lieux à découvrir, le journaliste anglais a une vision originale, à la fois détachée et imprégnée. Son séjour commence au Cirque de Navacelles, puis Montpellier, Carcassonne, Cordes, Toulouse.Au fil des rencontres, il pose les jalons de ce qu’il sait de l’Occitanie et ce qu’il en perçoit.
For most of that time, the everyday language spoken by its inhabitants has been not French, but the Romance tongue of Occitan. Still spoken today, albeit on a much smaller scale, it was being used at its height by some 12 million people. Describe it as a patois at your peril.
Il sait donc que « parler de patois, c’est à votre péril » ! Pour lui, l’Occitanie c’est l’art du paratge, le respect des autres, la courtoisie envers les étrangers. C’est ce que lui explique Bruno. L’article ne préécise pas quel Bruno, mais sans doute Cécillon… : “Historically, Occitania always welcomed outsiders — Jews, Muslims, Cathars, everybody,” he explains. “This is key to understanding the history of Montpellier and Occitania.”
Philippe Sour et Ben Lerwill devant les locaux de La Talvera Photo : Christian Rivière
Sous prétexte de découverte de territoires, l’article évoque ces deux Occitanie; l’une étant une région administrative, l’autre la grande Occitanie historique. Pour conclure :
Today, there are effectively two Occitanias. One is the newly minted administrative region, the other is the historical land stretching from the Atlantic to the Mediterranean. The challenge, perhaps, for its custodians is to ensure that the traditional culture — paratge and all — is as relevant to one as it is to the other.
Le défi serait donc de faire en sorte que la culture traditionnelle (dont le paratge) soit aussi pertinent pour l’une que pour l’autre.
Catars and trobadors
Souvent bien documenté, le journaliste évoque d’autres aspect de la culture et de l’histoire. L’albigeois et la croisade, Carcassonne et ses calandretas, Henri de Toulouse-Lautrec qu’on appelait « lo polit »… La convivialité d’un verre de vin partagé à coups de « santat » ! Puis il y a cette rencontre avec Daniel Loddo « playing a folk instrument that is, to all intents and purposes, a goat. The animal’s skin, still bearing four legs, is the central component of a bagpipe-like contraption known as a craba. The sound it produces — all things considered — is surprisingly tuneful, and the notes eddy merrily around the small room in which we’re standing. » Ben parle alors de la musique, partie fondamentale de la culture occitane, des troubadours qui ont contribué à sa diffusion, son essor. « Their modern Occitan descendants, however, are far harder to classify, covering every genre from metal and punk to folk and rap. »
Photo : site National Geographic Crédit : Alamy
Au final, un article très plaisant à lire, avec une vision à la fois poétique et historique du territoire. Avec cette conclusion : « Maybe that’s the thing: when you travel through this handsome, hardy region, Occitan culture is often right in front of you — you just need to look for it. »
http://www.natgeotraveller.co.uk/destinations/europe/france/accidental-rebirth-occitania/
https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/le-blog-de-viure-al-pais-france3/2016/11/04/national-geographic-sinteresse-a-loccitanie.html
Lo Benaset @Benoit1Roux