20 Fév

Trouver une assise pour l’occitan

C’était une première et elle est réussie : les assises pour l’Occitan se sont tenues la semaine dernière à la faculté de Pau et les organisateurs sont plutôt contents de la dynamique qui s’est créée. 2 jours de réflexions, des prises de paroles, 4 ateliers ont permis de dégager des problématiques et des pistes pour améliorer la présence de l’occitan en territoires gascons et pas seulement à Pau. Une signalétique en langues régionales devrait se mettre en place dès la rentrée (occitan et basque) en fonction des différents sites de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Une première avancée qui devrait en appeler d’autres.

 

Talamoni, Bayrou, des basques et des bretons pour montrer la voie

Le mardi matin était réservé à la prise de paroles des politiques. Invité vedette : Jean-Guy Talamoni, le président de l’assemblée territoriale de Corse. Visiblement ravi d’être présent et qui s’est dit prêt à revenir si on l’invitait. Il a donné des pistes sur la place des syndicats étudiants, sur la langue, sa présence sur le territoire… Il s’est dit intéressé par l’exemple des calandretas et comment le milieu associatif peut être un élément important pour la transmission de la langue.


Interview de Jean-Guy Talamoni par France 3 Aquitaine : Denis Salles Didier Bonnet Eric Delwarde Sarah Paulin

Dès le premier jour, le maire de la ville -et peut-être futur candidat à la présidentielle- François Bayrou avait donné le ton en insistant (s’agaçant presque) de l’absence de cursus de formation en occitan à la fac. Mais dans sa ville, sa présence est-elle plus forte depuis son élection ? Côté breton, il y a eu la présentation du label « produit en Bretagne » qui remporte un franc succès, avec de grandes entreprises qui s’imposent des critères pour pouvoir y rentrer. Les basques ont évoqué la mise en place d’une charte des droits linguistiques.

Reportage France 3 Aquitaine : Denis Salles Didier Bonnet Eric Delwarde Sarah Paulin

Intervenants : François Bayrou (Maire de Pau), Maeva Caubet (Med’Oc de Pau), Georges Kremnitz, Charline Claveau Abbadie (présidente OPLO), Jean-Guy Talamoni, Marius Blenet (journaliste).

Transformer l’essai

Les 4 ateliers tenus lors de ces assises (insertion socio-économique et culturelle, valorisation des politiques linguistiques, formation et enseignement, médias, édition et numérique) ont bien fonctionné et les organisateurs veulent désormais mettre en pratique les axes de réflexions. Ils avaient déjà travaillé sur un texte instaurant la signalétique en langues régionales sur les différents sites de la fac (Pau, Tarbes, Bayonne). Les assises ont permis d’avancer et cette signalétique devrait être mise en place à la rentrée. Et le Med’òc (Mouvement des Etudiants d’Occitanie) ne compte pas s’arrêter là. C’est la plus vieille association de la fac (création en 1977), 25 adhérents chez les étudiants, et une assise solide à la faculté où ils sont remporté les élections l’an dernier. Plusieurs organisateurs de ces assises dont les 2 co-présidents (Remy Berdou et Yannick Pouey) auront terminé leurs études en juin et la relève devra suivre. Le Med’òc veut profiter de cette nouvelle dynamique pour installer durablement l’occitan à la fac et au-delà. Rémy Berdou co-président du mouvement étudiant a lancé un appel à la jeunesse.

Une conférence de presse sera organisée d’ici trois semaines et les actes des assises seront publié l’an prochain. En attendant, le Med’oc participe au carnaval béarnais. Jeudi Sent pançard e Caronha seront à la fac de Pau. Une pause parodique, un renversement de société symbolique, avant de revenir aux choses sérieuses pour que l’occitan trouve son assise du côté de Pau et plus loin.

Lo Benaset @Benoit1Roux