10 Oct

« Patz en la ciutat », création occitane de musique contemporaine

Ce n’est pas tous les jours qu’une création de musique contemporaine se fait en occitan ! Ce sera le cas demain à Toulouse, dans le cadre du Festival Occitània. Un travail de collaboration avec le studio éOle, le Conservatoire Régional de Toulouse, ses musiciens et 3 de ses anciens élèves qui ont composé « Patz en la ciutat », Paix dans la Cité. Les textes sont de Jean Jaurès, Thomas Woodrow Wilson et Pèire Godolin.

3 òmes de Patz : Jaurès, Wilson, Godolin

Au cœur de Toulouse, physiquement très proches, la place Wilson et la statue de Godolin, qui donne sur les allées Jean-Jaurès. 3 personnalités attachées à la paix, prétexte à cette oeuvre qui réunit plusieurs de leurs écrits, sélectionnés par Alem Surre-Garcia qui n’en est pas à son coup d’essai. Première partie, « Alegria en la ciutat », qui débute par un texte de Pèire Godolin qui rend hommage à Enric lo Grand (Henri IV).

La Terra en tremolant al brut de sas armadas

Li donava la votz per son prumièr senhor.

Tanben per le passar dins lo temple d’Aunor

Le Cèl l’aviá format a vertuts reportadas :

O florissa la Patz, o toquèssa l’alarma

La Justicia, la Fe, la Fòrça, la Bontat,

E tot çò que le Cèl dona per raretat

Coma l’aiga a la mar se rendían a son arma

La deuxième partie intitulée « Lo plaser d’estre e la patz en perilh » annonce les premiers nuages sur la paix… Même si Godolin profite encore :  » O quin plaser d’èstre a l’ombreta / E far cambadas sus l’erbeta / Mentre qu’a  còps de gargalhòls / S’engriman trenta Rossinhòls / Per nos estujar dins l’aurelha / Cent cançonetas de mervelha. » S’en suivent 2 textes de Jaurès qu’Alem Surre-Garcia a sélectionné, mis en prose, d’après une première lettre du 23 août 1880 , celle qu’il  lit dans le reportage.


Patz en la ciutat par france3midipyrenees B. Roux J. Levé M. Blasco K. Glöck C. Pelhate MP Fournier

On y trouve aussi un extrait d’article paru dans La Dépêche.

A la trumada s’ajusta la trumada

La bèstia rondina e bufa son asir

De qué val lo viure, lo soscar e l’aimar ?

Qu’anam far dels nòstres cervèls ?

Qu’anam far dels nòstres còrs ?

Qu’anam far dels nòstres vint ans ?

Partie III, « La mòrt, la barbariá e lo desir de patz ». On y retrouve Godolin, Jaurès et le président américain Wilson élu en 1913, fondateur de la Société Des Nations, ancêtre de l’ONU. Des textes reformés pour l’occasion, traduits, et qui laisse plein d’ouvertures pour la musique.

3 joves compausitors en musica contemporanèa

Cette création est une commande de l’Institut d’Etudes Occitanes de la Haute-Garonne et du Festival Occitània qui travaillent avec le conservatoire depuis plus de 10 ans. Mais c’est en 2009-2010 que l’a première oeuvre issue de cette collaboration sortira : CROSADA 2^3 (comprendre 2 au cube). Avec les mêmes ingrédients : des textes, 3 compositeurs, ensemble instrumental et dispositif électroacoustique. Cette année, ce sont donc 3 jeunes compositeurs issus du Conservatoire qui ont composé une des trois parties. 3 pièces variés puisqu’il s’agit d’une partie avec ensemble et voix, une partie électroacoustique et une troisième qui mélange tous les genres. C’est le cas de Maylis Raynal qui vit en terre basque et qui a beaucoup travaillé avec Beñat Achiary. Et ça s’entend dans « Alegria en la ciutat ». Lucie Borto a composé la partie 2, une partie exclusivement électroacoustique ou acousmatique. C’est à dire une musique composée en studio et que l’on projette sur un « orchestre » de hauts-parleurs lors du concert. Des sons, des voix, des bruits qui intriguent, d’autres qui sont familiers… Enfin la troisième partie plus « classique » dûe à Adrien Trybucki et qui comprend un orchestre (Flûte, violon, accordéon) et des voix ( une soprano et une basse). Le Conservatoire et le Festival ont donc voulu proposer un panorama complet des 3 domaines de compositions de la musique contemporaine. C’est Guy Ferla qui dirigera cette oeuvre.

Un travail très intéressant qui prouve que la musique contemporaine n’est pas du tout hermétique et fermée. La création s’est faite avec le soutien du studio éOle de Toulouse qui travaille sur d’autres projets occitans. « Patz en la ciutat », mardi 11 octobre 20H Saint-Pierre des cuisines (Toulouse). Et c’est GRATUIT !

@Benoit1Roux

L’Occitanie en 10 moments forts

Ce n’est pas l’Histoire de l’Occitanie, ce n’est pas celle de l’occitan. Simplement 10 repères subjectifs sur le cheminement de ce nom « Occitanie ». De son premier emploi par L’Etat impérialiste pour désigner des territoires conquis au Sud, jusqu’à ce nom officialisé par le gouvernement, sans doute validé par le Conseil d’Etat, pour l’ex région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Un sacré chemin! Georges Passerat revient sur les primadiers (précurseurs) de l’Occitanie.

  • 842 : Les Serments de Strasbourg. On n’y parle pas encore d’Occitanie! Il s’agit d’un traité militaire entre les 3 fils de Charlemagne.Le texte est rédigé en gallo-roman mais certains y voient les premières formes écrites de l’occitan…. D’autres ne voient pas cette émergence.

Les premiers documents écrits tout en occitan apparaissent au Xème siècle. Au XIème, c’est la Cançon de Santa Fe, un poème sur la vie de Sainte Foy d’Agen… Selon certains c’est le plus ancien texte littéraire…catalan. Pour Robert Laffont et d’autres, c’est le plus ancien texte… Occitan ! Déjà une petite bataille.

Fresque de Jean-Paul Laurens sur la compagnie du Gay Savoir Photo : Lo Benaset

Fresque de Jean-Paul Laurens sur la compagnie du Gay Savoir
Photo : Lo Benaset

  • 1323-1324 : à l’initiative de sept troubadours, se forme le consistoire du « Gay savoir » pour maintenir le lyrisme de l’amour courtois et relever la langue d’oc. Premier concours de poésie, première académie d’Europe, la Compagnie du Gai Saber prendra le nom en 1515 de Compagnie des Jeux Floraux, placée sous le patronage de Clémence Isaure. En 1694, Louis XIV l’élève au grade d’académie royale. C’est aussi le moment où l’occitan disparaît de l’institution. C’est Mistral qui fera revenir la langue dans le concours.
  • « OCCITANIA » apparait au XIIIème. Ce terme créé en latin par l’administration royale désigne ces « pays » où l’on parle la langue d’oc. Auparavant on parlait d’Aquitaine » (Provence, Languedoc, Gascogne, Dauphiné…) puis « Provence » ou « Provincia ». Mais après l’annexion de tous les territoires occitans par la France, le terme Occitania sera réservé à la seule province du Languedoc.

L’historien occitan Georges Labouysse retrouve plusieurs mentions : mai 1308  (consistoire de Poitiers) d’où il ressort que le roi de France règne sur deux nations différentes : la lingua gallica et la lingua occitana. A partir de 1346, le roi Philippe VI convoque des assemblées de Languedoc à Toulouse. On parlera alors de la « Republica lingue Occitana » en avril 1357 et on relèvera en 1439 les expressions: « Status linguae Occitanae » ou « Statibus patrie Lingue Auxitane ». 1381: Le roi Charles VI considère que son royaume comprend deux parties : les pays de langue d’Oc ou Occitanie et les pays de langue d’oil ou Ouytanie ! En 1634, Richelieu convoque un « Conventus Occitaniae »: des « jetons de présence » porteront cette appellation, la date, et la croix occitane (emblème des Comtes de Toulouse).

  • 1788 Jean-Pierre Claris de Florian publie un drame pastoral « Estelle et Némorin ». Un texte en français dans lequel se trouvent des passages en occitan.

« Je te salue ô belle Occitanie Terre de tous les temps aimée des peuples qui t’ont connue ; toi qui les romains embellirent des chefs-d’œuvre de leurs arts… »

  • Début du XXème (1903) Antonin Perbosc publie Le Got Occitan (la coupe occitane). C’est le premier texte où l’on voit refleurir le terme Occitan et l’idée d’Occitanie. Il va contribuer à populariser ce terme d’Occitan et conceptualiser l’Occitanie. Elu maître ès Jeux Floraux de Toulouse en 1908, il participe à la fondation de l’Escòla Occitana à Avignonnet en 1919. Vient ensuite Lo Collègi d’Occitània en 1927. On voit fleurir l’enseignement, la première presse occitane avec Lo Gai Saber fondé par Prosper Estieu en 1919, la revue OC en 1923 par Ismaël Girard.

 

  • 1945 création de l’Institut d’Études Occitanes par René Soula (auteur occitan), Ismaël Girard (occitaniste), Jean Cassou (romancier), Max Rouquette (écrivain occitan), René Nelli (poète occitan), Pierre Bertaux (Commissaire de la République), et Tristan Tzara (écrivain). Ce nouvel organisme a pour but le maintien et le développement de la langue et de la culture occitanes dans leur ensemble. Félix Castan pour l’aspect culturel, Robert Lafont pour le politique contribueront eux aussi à faire avancer l’occitan et l’Occitanie. Lors de la réforme territoriale qui a donné lieu à un nouveau découpage des régions, l’IEO a rappelé que l’Occitanie c’est bien 4 régions et non seulement celle qui en a pris le nom.

Evidemment, on pourrait aussi parler de la loi Dexionne (1951) qui officialise l’enseignement des langues régionales, des premières calandretas en 1979, des premières classes bilingues. Mais il s’agit là de l’occitan comme langue et non de l’Occitanie comme concept.

  • 1995 : première manifestation pour la langue occitane. Le collectif « Anem Òc ! Per la lenga occitana ! » rassemble 10 000 personnes à Carcassonne en 2005, 20 000 en 2007 à Béziers, 25 000 à Carcassonne en 2009, 30 000 à Toulouse en 2012, beaucoup moins en 2015 à Montpellier. Des manifestations pan-occitanes ou tous les territoires sont présents, tous les dialectes et qui se passent toutes en région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.
  • 2014-2015 Avec la réforme territoriale et le redécoupage des régions, plusieurs sondages organisés par différents médias font émerger une volonté populaire pour le nom Occitanie. Une consultation organisée sur internet par La Dépêche du Midi, fin 2014, indique que les 17 881 votants penchaient à l’époque en faveur du nom « Occitanie-Pyrénées » (15 %). On retrouve aussi « Midi-Languedoc » et « Pyrénées-Languedoc » (13 % chacun), suivis par « Midi-Roussillon » (10 %) et « Midi-d’Oc » (8 %). Dans une enquête réalisée du 7 au 28 septembre 2015 par les quotidiens régionaux du groupe Baylet (La Dépêche, Midi-Libre, Centre Presse, L’Indépendant) 23 % des 202 357 personnes donnent leur préférence pour « Occitanie » comme nom de la future région. Même résultat pour d’autres médias comme France 3 ou France Bleue.
  • Du 9 mai au 10 juin 2016, la région LRMP organise une consultation pour choisir le nom de la région. Il y a 5 propositions. Plus de 200 000 personnes votent. Le nom Occitanie arrive en tête avec 44,90 % des suffrages, soit 91 598 votants. Le deuxième est loin derrière avec 17,81 % (Languedoc-Pyrénées). Le 24 juin 2016, le Conseil Régional réuni en assemblée plénière adopte la dénomination Occitanie. Gérard Onesta avait dit qu’il mettrait l’Occitanie sur la carte du monde. Au-delà du symbole, il y a eu les actes. 

 

  • Le 29 septembre 2016, par décret gouvernemental publié au Journal Officiel, le nom Occitanie est validé. Pour la première fois de l’Histoire, un territoire porte ce nom même s’il représente à peine 40% de l’Occitanie linguistique.

@Benoit1Roux

 

 

30 Sep

Una dimenjada en Occitanie

Pour ce premier week-end dans une Occitanie officielle, voici 2 événements à ne pas manquer. La première calandreta de la Région (Còsta Pavada) va inaugurer ses nouveaux locaux à Toulouse samedi preimier octobre avec une grande fête. Quant à la Catinon -célèbre personnage de Charles Mouly- elle fêtera ses 22 ans (quelle jeunesse!) tout ce week-end au pays de Minjacebas à Saint-Lys juste à côté de Toulouse.

Calandreta de Còsta-Pavada muda a Limayrac (Tolosa)

En abrial de 1981, la primièra calandreta de la region dubrissiá a Tolosa dins lo barri de Còsta Pavada. Mai de 35 ans pus tard, venòn de far la lor dintrada a un autre endret : dins una anciana mairala, l’escòla Limayrac-Pugens, 7 car Xavier Darasse, 31500 Tolosa. Los 103 calandrons son dins un bastiment quasi tot nuòu, ont se tròba tanben un CLAE e la cantina. Dissabte 1er d’octobre, serà l’estrena, dins l’encastre del Festival Occitània. D’animacions l’aprèp-dinnar, un bal amb Sidonie Landrin e Remenilha. Lo baptejal a 6 oras, puèi l’aperitiu, un repais festejaire e la fèsta crana a comptar de 9 oras amb lo parelh de tchatchaires : Ministeri del Riddim.

 

Rendètz-vos a la Sala de Limayrac, car Xavier Darasse, a Tolosa lo dissabte 1èr d’octobre.

 

La Catinon serà a Sent-Lis (31) dissabte e dimenge

Amai una situacion politica un pauc descabestrada – endeutament pesuc e un conser novèl elegit en debuta de mes- amai la pèrda de subvencions, l’associacion País de Catinon organiza la 22ena fèsta de la Catinon. Una fèsta populara, dins la dralha de son creator -lo Carles Mouly- un succés que dura dempuèi mai de 60 ans ! Quoi juste aprèp la segonda guèrra que lo Carles farguèt aquelses dos personatges famoses, la crana Catinon e son femenèl d’òme lo Jacotin. Amb una emission de ràdio que lo monde s’arrestava al moment ont passava, servida per un crane comedian : Lo Dominique.

 

La fèsta comença lo dissabte ambe los dròlles de la seccion bilingua que cantaràn amb lo Manu Isopet a 6 oras. Puèi un repais e lo bal, totjorn amb lo Manu. Lendeman, una messa occitana a la glèisa de sent Lis a 11 oras celebrada per Jòrdi Passerat, puèi una taulejada e una peçòta de Catinon escricha pel Jean-Louis Blenet : « Las Farcejadas de la Catinon ».

Las doas animacions se fan dins l’encastre del Festival Occitània.

@Benoit1Roux

29 Sep

Le gouvernement dit « òc » à l’Occitanie !

Le Journal Officiel publie aujourd’hui le décret ministériel signé le 28 septembreadeu-siatz Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, planvenguts en Occitanie ! Le gouvernement a donc dit Oui à l’Occitanie comme nom de la nouvelle région, sans sous-titre. Mais la présidente Carole Delga a indiqué ce matin que les termes « Pyrénées » et « Méditerranée » seraient utilisés dans la communication institutionnelle. 

Bienvenue en Occitanie

« Je veux mettre l’Occitanie sur la carte du monde »,

les mots sont de Gérard Onesta. Depuis ce matin, c’est désormais acquis, suite au décret de Manuel Valls signé par Bernard Cazeneuve -Ministre de l’Intérieur- et Jean-Michel Baylet celui de l’Aménagement du Territoire, de la ruralité et des Collectivités territoriales. Une date historique donc que ce 29 septembre…On peut aussi y voir un clin d’œil ironique de par ses signataires : Valls (nom catalan), Cazeneuve (nom occitan qui veut dire « maison neuve ») et Baylet (nom occitan qui vient de « baile » régisseur, gouverneur et le diminutif « et » qui signifie petit).

Plus sérieusement, le principal acteur de cette histoire a sans aucun doute été Gérard Onesta. Depuis plusieurs années, il veut donc mettre l’Occitanie aux yeux du monde, c’est lui qui a réfléchit et mis en place le processus de la consultation populaire, qui a bataillé en interne pour que cette consultation ne soit pas vaine. Ce matin, il est forcément ravi :  « C’est fait et le signal est beau! Je sentais bien que montaient sur notre territoire les valeurs que ce mot incarnait, notamment chez les jeunes. Il y a le « Paratge », c’est à dire « je te reconnais comme mon égal » et la Convivéncia, le plaisir de vivre ensemble en toute fraternité. Occitanie, c’est un mot neuf qui n’est pas rattaché au passé. C’est aussi pour ça que les jeunes l’ont plébiscité dans les lycées lors de la consultation. » Le président du bureau de l’Assemblée Régionale d’Occitanie ne boude pas son plaisir : « Ce matin quand j’ai vu le compte twitter de la préfecture qui changeait de nom, c’était extraordinaire : voir « Préfet et « Occitanie » côte à côte, quel symbole ! »

Pour sortir du symbole et d’un nouveau nom qui ne serait que anecdotique, « il va falloir que tout ceci se traduise en actes politiques. Dans quelques semaines nous allons lancer l’Assemblée des territoires… ». Il y aura donc certainement matière à intégrer cette nouvelle donne dans plusieurs domaines : signalétique, culture, économie, éducation… Des actes concrets qui commencent à arriver pour les Catalans.

Photo : compte twitter @OnestaGerard

Photo : compte twitter @OnestaGerard

Et les Catalans ?

« Ils ont raison de vouloir se faire une place sur la carte. J’ai défendu depuis le départ le nom de  Occitanie-Pays Catalan. Une démocratie se mesure aussi à la manière dont on considère les minorités. » Pour le conseiller régional EELV, la Région vient de répondre avec des mesures effectives. Comme la création de l’Office Public pour la Langue catalane en place depuis le 23 septembre. Il y a aussi le reformatage de l’Eurorégion avec Perpignan comme nouvelle capitale. « La Région va payer des panneaux Pays Catalan bilingues qui seront disposés dans tout le département des Pyrénées-Orientales. C’était prévu dans la résolution de l’Assemblée régionale ». Un département qui pourrait changer de nom, s’il le souhaite, comme le processus est déjà lancé dans plusieurs départements. « Ils ont tous les éléments en main. En matière de culture, d’économie, de connexion avec la Catalogne-Sud, de symbolique, je crois que nous avons répondu à beaucoup de leurs demandes. »

Nom Occitanie : réaction de Carole Delga
Un contrat d’avenir a aussi été divulgué par Carole Delga pour le développement économique du Pays Catalan. Il concerne aussi bien le tourisme que l’agroalimentaire ou encore les énergies renouvelables. Au sud, ça bouge aussi. Le président de la Généralité de Catalogne Carles Puigdemont vient d’annoncer la tenue d’un référendum d’autodétermination en 2017. Une Catalogne où l’on va fêter les 10 ans de l’officialité de la langue occitane… Reste le recours citoyen déposé devant le Conseil d’Etat par un collectif catalan.  Ce jeudi matin, l’ancienne députée PS Renée Soum a mandaté un un avocat parisien spécialisé pour introduire une nouvelle action. 
Nom région Occitanie : les réactions

Hermeline Malherbe (présidente du Conseil Départemental 66) et Annabelle Brunet (avocate et adjointe à la mairie de Perpignan)

Mais on voit mal le Conseil d’Etat se déjuger en quelques mois. Quant à celui du FN, il vient d’être retoqué. Le tribunal administratif de Toulouse a estimé que la résolution votée par la Région n’était qu’un avis consultatif (le choix final revenant au gouvernement) et que cet avis n’était donc pas attaquable. La route semble donc presque dégagée pour que l’Occitanie perpétue ses valeurs et donne du sens à cette nouvelle région. En n’oubliant pas que l’Occitanie ne se limite pas à Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.
@Benoit1Roux

28 Sep

La Dintrada fa sas classas

L’iniciativa es interessanta : organizar un eveniment per soscar a las accions politicas en general o a de causas particularas, permetre al monde occitan de s’encontrar e de se parlar. Un quicòm de puslèu rare e que fa mestièr. La segonda DINTRADA se passèt donc a Pòrt-Leucate la dimenjada passada. Es encara en mòde d’aprendissatge, fa sas classas mas l’escolan Dintrada s’amerita los encorajaments.

 

Drecha extrèma, centralisme dins los transpòrts e eleccions

Un centenat de personas venguèron donc los 24 e 25 de setembre per participar a la Dintrada. Un pauc mens que l’an passat, pas tant variat tanben dins lo public. L’afar es organizat pel Partit Occitan e l’Aligança Liura Europenca mas la manifestacion se vòl dubèrta e mai del tèrç dels participants èran pas ligats al POC. Per la segonda edicion, lo tempò èra un pauc pus viu, los debats cadrats e las intervencions mai cibladas. Se parlèt de la drecha-extrèma que fa flòri en país occitan coma de pertot. L’intervencion de Gerard Tautil permetèt de far una mena de bilanç de las vilas governadas pel FN e los dangièrs qu’aquò representa.

Debat sus la drecha extrèma. Fòto Thérèse de Boissezon

Debat sus la drecha extrèma. Fòto Thérèse de Boissezon

Venguèt puèi la question del centralisme dins los transpòrts amb Eric Boisseau que reprensatava un organisme (la FNAUT Federacion Nacionala de las Associacions dels Usatgièrs dels Transpòrts ) que vòl promòure los transpòrts regionals. Una alternativa als projèctes grandasses de linhas novèlas e que còstan un fum de moneda. Una autra via es possibla !

Costat eleccions, aprèp las regionalas de l’an passat, lo periòd es ara presidencial. Christian Troadec, candidat declarat a l’Elisèia, sostengut per Regions e Pòples Solidaris venguèt per parlar de son projèct e de sas idèias  e escambiar ambe lo Public.

Los sostens al Christian Troadec. Fòto : Thérèse de Boissezon

Los sostens al Christian Troadec. Fòto : Thérèse de Boissezon

Dins un esperit de dubertura e d’alargament, François Alfonsi per Corsèga e Ana Miranda per Galícia venguèron fa profitar de lors experienças sus d’autres territòris.

L’esperit e los enjòcs de la Dintrada

I bravament de personas que s’interèssan a la politica e que vòlon pas s’engajar dins un partit o un organisme. La Dintrada es donc una universitat dubèrta e pas reservada als militants. Aquest’an semblariá que la diversitat èra pas tant fòrta coma l’an passat. Benlèu mens de monde ligats a d’autres moviments d’esquèrra. Mas n’en demòra pas mens que cadun pòt venir, prene un pauc de temps per escambiar s’assabentar, trabalhar amassa. Per aquò far, i a de debats un pauc estructurats mas tanben de moments de partatge al moment de dinnar, pendent la serada del dissabte o la pausa cafè.

 

L’avenidor

Patric Roux, lo sol elegit occitan regional venguèt tanben per parlar de sa primièra annada coma conselhièr regional. Tornèt sus la creacion de L’Ofici Public per la Lenga Occitana e las avançadas que se podrián far ambe l’espandida de la novèla region.

Dimenge de matin, se parlèt coma l’an passat dels malhums socials. Lo Renaud Savy presentèt los utisses e los biaisses. Aprèp Facebook, plaça aqueste còp a Twitter. « Aquelses utisses son importants per nautres estant que avèm quasi jamai de plaça dins los medias tradicionals, fòra dels occitans. Fargar de gropes occitans un pauc activistas foguèt pron eficaç per las regionalas. Es un pauc l’orientacion del POC dempuèi dos o tres ans » , nos dís Guilhèm Latrubesse.

Fòto : Thérèse de Boissezon

Fòto : Thérèse de Boissezon

Per el, la formula de la Dintrada agrada, d’unes qu’èran aquí l’an passat son tornats, los intervenents son bons, los escambis rics, lo luòc agradiu… Voldriá pr’aquò « tocar mai de monde, dubrir encara mai, per de que pas a Catalonha… E que i aguèsse mai de mediatisacion ! » Un questionari de satisfaccion va virar per afustar un apuc l’analisi mas sembla solide : La Dintrada redoblarà… de fòrças en  2017 e se farà ben !

@Benoit1Roux

 

 

27 Sep

Tintin, Cigare occitan et Mer Rouge !

A l’heure où le Journal de Tintin fête ses 70 printemps, où une expo Hergé vient de débuter au grand palais, les aventures du blond à la houppette continuent d’être traduites en plusieurs langues. A l’occasion d’une exposition « Tintin » à Port-Leucate, le quatrième album d’Hergé « Les cigares du Pharaon » a été édité en occitan.

De la Mar Rotja cap als cigarros

C’est un secret pour personne, le navigateur aventurier Henry de Montfreid est né à La Franqui commune de Leucate. Il parait même qu’il avait quelques connaissances en occitan. C’est en lisant « Les secrets de la Mer Rouge » paru en 1931 que Georges Remi alias Hergé Hergé a eu l’idée de son album « Les Cigares du Pharaon ». Une exposition se tenait à Port-Leucate jusqu’au 10 septembre. Le Tintinophile Jacques Hiron revient sur ces liens.


Leucate : l’expo événement consacrée à tintin

J.M. Escafre /B. Pansiot-Villon

Pour cette exposition, l’Association de Valorisation du Patrimoine de Leucate an voulu marquer le coup en sortant l’édition des «Cigares du pharaon». C’est Thérèse et Claude Rabasse qui ont assuré la traduction avec une relecture de Louis Guerre et André Bonnery.

Tintin dins mantunas lengas

Dès 1952, plusieurs ouvrages d’Hergé ont été traduits dans des langues régionales. Pour l’occitan, « Les 7 boules de cristal » dès 1979, traduit par Alan Novèl, puis « Le Temple du soleil ». Ces 2 albums ont fait l’objet de dessins animés doublés en occitan et diffusés dans Viure al País. « L’affaire Tournesol » elle aussi a été traduite. Sur le site de Casterman (éditeur) on retrouve plusieurs langues régionales, certaines assez mystérieuses comme le picard de Hollain, le borain de Frameries, le wallon de Nivelles, le bressan… Y’a pas à dire, on voyage avec le grand reporter !

@Benoit1Roux

26 Sep

L’Europe fête les langues régionales mais pas assez !

Tous les 26 septembre, c’est la journée européenne des langues. Une initiative de la Commission Européenne, placée sous l’égide du Conseil de l’Europe qui compte 47 Etats membres. Une initiative qui remonte en 2001 (Année européenne des langues) et qui vise à créer des activités liées aux langues pour encourager leur apprentissage.
 
L’Europe où s’exerce la discrimination linguistique.
La fameuse charte européenne des langues minoritaires n’a pour l’heure été signée que par 25 pays sur les 47 que compte le Conseil de l’Europe. La France évidemment ne l’a toujours pas ratifiée. Un article du site EurActiv nous apprend que la discrimination linguistique reste un véritable fléau au sein de l’Union Européenne. Il y aurait environ 60 langues régionales et minoritaires reconnues dans l’UE, parlées par plus de 55 millions de personnes, soit 10 % de la population européenne. Si les discriminations sont prégnantes en France, l’article fait part de cas en Espagne, au Royaume Uni, à tel point que des voix s’élèvent pour réclamer un texte législatif ou la nomination d’un commissaire chargé des langues. Beaucoup reprochent à l’Union Européenne de ne pas être assez vigilante en matière de protection des langues. Encore tout récemment (15 septembre), lors d’une question écrite n°19478 Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice (PS) de Paris note que « le nouveau président de l’assemblée territoriale s’est permis de prononcer son discours d’installation en langue corse ». Elle estime que « cette pratique ne paraît pas conforme aux lois de la République qui fixent le français comme langue officielle dans les instances publiques ». Comme quoi, l’UE aurait du travail à faire auprès de ses états membres.
 
L’Union Européenne juge légal l’aide de l’Espagne aux langues régionales
Le 21 septembre dernier, l’UE a jugé que l’Espagne n’avait pas dérogé aux règles européennes en octroyant certaines subventions. C’était le cas d’après le site EurActiv pour des sommes versées à des journaux locaux et des projets collaboratifs dans la province de Gipuzkoa, dans le nord-ouest. L’article fait aussi référence à des publications papier et numériques en catalan valencien. Ces mesures locales n’ont pas été jugées commes des aides illégales de l’Etat espagnol.
 
La journée européenne cette année
2 journées de réflexion et d’échanges se sont tenues à Paris ce week-end sur les langues régionales et minoritaires en France. Hier, sur la place des Tiercerettes de Toulouse le Carrefour Culturel Arnaud Bernard organisait un café des langues et un forum associatif. 
Ce soir Ciné 32 à Auch vous propose de visionenr le court métrage « Shens papèr » d’Eva Cassagnet et Philippe Espinasse suivi du film de Marc Oriol « Renat Jurié, dins la votz dels sègles » .


Renat Jurié, Dins la votz dels sègles Reportage de Sirine Tijani, Jean-Luc Pigneux, Michel Blasco. Montage : La Rossèla.

Des initiatives qu’il faut encourager mais qui restent trop peu nombreuses.
 
Lo Benaset @Benoit1Roux

Lo circ de Nòvacelas

Maria-Loisa Jourdan nasquèt en 1933 dins l’ostal dels curats del mas de Nòvacelas. Un pauc avant la guèrra, un desenat de mainatges anavan a l’escòla del vilatge que ressonava dels sons de jòcs coma la petanca. Aquò durèt fins a la tampadura de l’escòla en 1948.

Dins la sua enfança, Maria-Loisa se sovèn de las activitats de l’epòca: la pesca e la garda dels tropèls de cabras e de fèdas. Davant la creacion dels barratges sus la ribièra Vis, d’unes estatjants, coma lo fraire de Maria-Loisa, podiaván viure de la pesca a la trocha e a l’escaravissa.

Bona escolana, Maria-Loisa aguèt lo certificat e dintrèt coma pensionària al collègi de Lodèva. A comptar d’aquel periòde, anava al mas sonque per las vacanças…

Lo torisme arribèt dins las annadas 60 : segon Maria-Loisa los primièrs toristas agachavan los estatjants coma de bestias curiosas ! 50 ans aprèp, la situacion a plan cambiat : es lo torisme qu’es vengut la principala activitat económica del circ e dels vilatges alentorn. Pasmens, lo torisme se canalisa naturalament e  mantuns endreits permètan d’aprofitar de supèrbas vistas sus lo circ cavat per las gorgas de Vis.

Ara lo circ de Nòvacelas es protegit per l’estatut « grand siti » que s’esforça de conciliar aparament de l’environa e desvelópament toristic. Los tropels de cabras del mas subrevivon sonque dins la memòria de Maria-Loisa…

Aymeric Jonard

 

24 Sep

Claude Nougaro reçoit le prix LiberPress a l’Ostal d’Occitània!

Ce dimanche 25 septembre, Claude Nougaro sera honoré par le prix international LiberPress qui récompense des personnes et des œuvres qui agissent pour la liberté d’expression. Une plaque sera déposée à l’Ostal d’Occitània de Toulouse à 11H.

Cérémonie du dimanche 25 septembre Photo : Pierre Jammes

Cérémonie du dimanche 25 septembre
Photo : Pierre Jammes

Claude Nougaro honoré à l’Ostal d’Occitània

Claude Nougaro aura les honneurs d’une prestigieuse distinction : le prix LiberPress catégorie Mémorial pour son oeuvre artistique et littéraire. Tous les ans cette association sud-catalane basée à Girone remet plusieurs prix (cinéma, littérature, chanson, mémoire, langue catalane… ) dans plusieurs domaines. Dimanche matin, une plaque trilingue (occitan-catalan-français) sera apposée sur les murs de l’Ostal de Toulouse, rue Malcousinat ». Une délégation catalane sera présente, ainsi que Serge Pey et Claude Marti. « Je suis l’occitan qui chante le blues » aimait à dire Claude Nougaro.

Photo : Pierre Jammes

Photo : Pierre Jammes

C’est donc presque naturellement que l’Ostal recevra aussi cet honneur. Une gerbe de fleur sera jetée dans la Garonne où avaient été dispersées les cendres du chanteur.

Photo Pierre Jammes

Photo Pierre Jammes

Claude Marti distingué en 2010

Claude Marti qui sera présent à la cérémonie avait reçu le prix de la chanson en 2010. Les enfants de la Retirada ont également été distingués par cette association en 2016. Au palmarés on retrouve aussi Charlie Hebdo l’an dernier, l’USAP, Maria del Mar Bonnet et tant d’autres.

@Benoit1Roux

20 Sep

L’église catholique d’Ariège demande pardon pour Montségur

Le 16 octobre risque bien d’être un jour historique : dans l’église de Montségur l’évêque de Pamiers Jean-Marc Eychenne fera une demande de pardon, au nom des catholiques d’Ariège, pour avoir participé à des actes contraires à l’Évangile, autrement dit une repentance visant la Croisade contre les Albigeois et plus précisément le bûcher de Montségur. Une démarche de fraternité entre chrétiens -les cathares faisaient bien partie de la chrétienté- dans un esprit de réconciliation. Une initiative personnelle de l’évêque qui s’inscrit dans un objectif plus large du pape François qui invite l’Eglise catholique à vivre l’année 2016 sous le signe de la miséricorde. Une célébration et une marche silencieuse vers le site de La Prade sont également prévues pour ce qui constitue déjà un événement.

La volonté de l’évêque de Pamiers Jean-Marc Eychenne

L’évêque de Pamiers dispose de toute autorité et indépendance sur son diocèse. Pour ses actes, il n’a pas besoin d’en référer à sa hiérarchie. Mais on peut raisonnablement penser qu’il fait part de cette initiative en haut-lieu du côté de Rome. Jean-Marc Eychenne est né à côté de Pamiers. Il a étudié à Paris, exercé son ministère en Italie pendant une quinzaine d’années à Gênes avant de rejoindre le diocèse d’Orléans puis celui de Pamiers le 17 décembre 2014.

© France 3 Jean-Marc Eychenne, le nouvel évêque de Pamiers

© France 3 Jean-Marc Eychenne, le nouvel évêque de Pamiers

L’idée de demander pardon est née à ce moment-là, notamment lors de différents entretiens avec plusieurs personnes chrétiennes à la mémoire blessée par la Croisade et le simple fait de tuer au nom de Dieu. Selon le porte-parole  épiscopal (le Père Edouard de Laportalière) c’est la chanteuse occitane Muriel Batbie qui a permis que ces personnes se retrouvent. Au printemps 2016, l’évêque va voir Jean-François Laffont à l’Ostal d’Occitània. La réflexion fait son chemin. L’évêque consulte, notamment les Dominicains pour lesquels ce dossier est très sensible. La journée du 16 octobre est actée.

Le 16 octobre 2016  à Montségur

A 15H, une célébration -et non pas une messe- sera donnée dans l’Eglise de Montségur. Une liturgie avec des prises de parole, notamment de Jean-Marc Eychenne qui fera sa demande de pardon, au nom de l’Eglise d’Ariège, car ses compétences ne vont pas au-delà. Une demande de pardon auprès de Dieu. L’Eglise regrette aussi la collusion qu’il y a eu à l’époque entre le pouvoir temporel (politique) et spirituel (l’Eglise). Selon le père Edouard de Laportalière, « c’est une erreur de considérer le temporel comme un allié dans de telles circonstances. » Dans son communiqué, l’Eglise d’Ariège précise :

« Nous demandons pardon au Seigneur d’avoir participé par certains de nos membres et certaines de nos institutions à des actes contraires à l’Évangile. Evangile dans lequel le Seigneur Jésus nous donne le commandement d’aimer notre prochain et de ne pas répondre à la violence par la violence »

La cérémonie n’est pas encore totalement actée mais il se pourrait que Mgr Eychenne fasse des gestes symbolique comme laver des pieds en signe d’humilité. Muriel Batbie chantera le Pater Cathare, ce qui ne s’est jamais fait en de telles circonstances. Ensuite, il y aura une marche silencieuse vers le site de la Prade situé en dessous du parking qui mène au château, le véritable lieu où les 225 cathares ont péri le 16 mars 1244 sur le bûcher de l’Inquisition. Une procession avec des branches de laurier se fera au son du Graile e de la Bodèga de Xavier Vidal et Claude Roméro.

En 1998 un manifeste pour la réconciliation

Cette demarche de pardon, même si elle reste limitée à l’Ariège est une première. En 1998 il y avait pourant eu une tentative avec ce « Manifeste pour la réconciliation », une lettre de 3 pages rédigée et envoyée à Jean-Paul II. Une initiative du maire de Toulouse Dominique Baudis, Jean-François Laffont, l’abbé Jòrdi Passerat, Bertran de La Farge, Patrick Lasseube, une vingtaine d’Occitans qui ont voulu interpeller le pape et inciter l’Eglise à reconnaître ses fautes et pardonner… Ceci, juste au moment où l’on pensait avoir retrouvé la dépouille de Raymond VI dans un sarcophage, mort excommunié, enterré secrètement à Toulouse. Une demande de levée d’excommunication avait alors été faite, faisant suite à celle de son fils Raymond VII presque 800 ans plutôt et qui attendait elle aussi une réponse !

Dans un document intitulé « Mémoire et réconciliation », Jean-Paul II avait formulé une demande de pardon auprès de Dieu, exprimée aussi lors de cérémonies à Rome. On l’a entendu regretter l’Inquisition, mais il n’y a jamais eu de références et de pardon demandés aux cathares.

Le 16 octobre pour aller plus loin

L’évêque de Pamiers n’a pas de prérogatives nationales, il lance cette initiative à son niveau. Mais elle pourrait bien être reprise ailleurs et pourquoi pas trouver un écho auprès du Vatican.

Le contexte est sans doute favorable. Le pape précédent Joseph Ratzinger avait choisi le prénom Benoît, en référence à Saint Benoît, fondateur des Bénédictins. On peut aussi y voir une allusion à l’évêque de Pamiers Jacques Founier, celui qui mit le feu au bûcher de Montségur, le futur souverain pontife Benoît XII. Quoi qu’il en soit, c’était un pape plutôt tourné vers l’intérieur de l’Eglise; son successeur est plus ouvert vers l’extérieur. Et ce n’est pas un hasard si Jorge Mario Bergoglio a préféré le prénom François, allusion claire aux franciscains, ceux à qui l’Eglise s’était attaquée après les Cathares. On peut légitimement penser que le pape François Ier pourrait s’intéresser à cette démarche venue d’Ariège et aller plus loin en demandant un pardon plus général par rapport à l’Inquisition. Il doit venir en France en 2017 ou 2018.

Colombe de la pais de Minerve (Aude) Photo : Roger Narbonne

Colombe de la pais de Minerve (Hérault)
Photo : Roger Narbonne

Nous n’en sommes pas là ! En attendant, le 16 octobre marque une première étape. L’évêque de Pamiers sera aussi présent le 19 novembre pour un colloque à Toulouse intitulé « Convivéncia, un nouvel art de vivre ensemble » avec des représentants de toutes les religions, des athées, des animistes… Histoire d’aller plus loin, pour une Occitanie large et ouverte, d’envergure internationale.

Lo Benaset @Benoit1Roux