22 Fév

Candidat différent cherche écho de campagne !

Pas facile d’exister lorque l’on est considéré comme un petit candidat aux présidentielles. Qui plus est lorsque l’on est régionaliste et que l’on doit faire campagne à Paris. C’est le cas de Christian Troadec le maire de Carhaix, fondateur du mouvement des Bonnets Rouges etc, des clichés qu’il traîne comme une vieille charrue en souhaitant que l’on parle aussi d’autre chose, notamment de son programme.

Christian Troadec candidat régionaliste Photo : site du candidat

Christian Troadec candidat régionaliste Photo : site du candidat

Demain jeudi, ils seront 6 candidats à faire un conférence de presse commune à Paris pour espérer avoir un peu de visibilité et d’écho de campagne.

Alexandre, Pierre, Charlotte, Philippe, Oscar et Christian

On ne peut pas dire qu’ils ne soient pas connus : l’écrivain Alexandre Jardin, l’économiste et conseiller régional Pierre Larrouturou,  Charlotte Marchandise-Franquet qui a remporté la primaire citoyenne,  Philippe Poutou le candidat du NPA , l’indépendantiste polynésien Oscar Temaru et enfin… Christian Troadec. 6 candidats, 6 prénoms qui aimeraient bien se faire un nom présidentiel. Dans un communiqué commun, ils affirment que

« Devant l’impasse dans laquelle les gouvernements successifs ont mené notre pays, il est urgent aujourd’hui de proposer pour l’élection présidentielle une vraie diversité de candidatures. Cela est devenu nécessaire pour proposer une véritable offre politique alternative et afin d’offrir aux électeurs un choix réel entre des visions différentes pour la France. »

Jeudi 23 février à 11 heures à la Villa Modigliani située au 13 rue Delambre dans le 14ème arrondissement de Paris, ils exposeront leurs programmes et leurs difficultés.

500 signatures avant le 17 mars

Pour pouvroir briguer le mandat suprême, il faut recueillir 500 signatures d’élus, situés dans différents départements… Des soutiens qui ne sont plus anonymes comme auparavant et des bulletins de parrainages qui tardent à arriver. L’ouverture de la période du dépôt des parrainages était prévue ce jeudi et vient d’être reportée à samedi. Rien que 2 jours vous me direz, mais 2 jours qui peuvent compter et qui ont aussi mis en colère Philippe Poutou qui y voit une nuisance de plus pour les petits candidats. D’autant plus que les bulletins ne seront pas en mairie avant lundi voire mardi prochains… Et au 17 mars le couperet tombera : pas de candidature s’il n’y a pas 500 signatures validées.

Cependant, les nouvelles règles d’accession à la candidature rendent notre initiative toujours plus difficile, si bien qu’il est devenu quasiment impossible de porter une candidature hors des grands partis. La pression sur les maires est telle qu’ils ou elles ne peuvent accorder leur parrainage librement en raison des retombées négatives qu’ils ou elles pourraient subir.

Des propositions pour se différencier

Et pour se faire entendre dans les médias classiques, les réseaux sociaux, il faut parfois avoir des voies dissonantes. Christian Troadec propose une plate-forme de 9 propositions. Pour une vraie décentralisation, il propose la suppression des postes de préfets et sous-préfets, du ministère de la culture… parce que la culture c’est aussi en régions. Il proposé la «création de chaînes de plein exercice dans les régions», en s’appuyant sur les chiffres de la redevance et les budgets de chaînes régionales en Espagne. Libération en fait écho aujourd’hui à propos de l’Association des Maires de France qui voudrait que FranceTélévisions renvoie une image plus positive et plus diverses de la France, avec plus de place pour les langues régionales.

Le candidat breton veut aussi mettre en place une politique des transports durables, donner de vrais pouvoirs aux régions, ne veut pas des JO à Paris, pas plus que d’une ouverture des grandes surfaces le dimanche. Des propositions tranchées, qui ne lui vaudront pas que des amitiés et qui trouvent peu d’écho dans les médias. 1 seul article dans la presse nationale en janvier, idem en février dans le journal La Croix… Et les parrainages qui pâtinent et peinent à atteindre les 300.

Ainsi va la vie du petit candidat, des médias globaux et d’une démocratie parfois défaillante.

Lo Benaset @Benoit1Roux

Le JT oc de samedi se fera l’écho de la conférence de presse prévue jeudi.

15 Fév

L’Estivada cherche un souffle

En 2016, c’était la première édition du festival occitan depuis la reprise en régie directe par la mairie de Rodez. Porté par des vents timides, parfois contraires… Ils avaient mis l’Estivada sous l’éteignoir, boudée par bon nombre d’occitanistes, découverte par un public plus local que d’habitude. Pour une première, le bilan était mitigé.

Ce matin, la mairie avait convié la presse pour présenter l’édition 2017. Pas de doutes, l’Estivada est toujours convalescente et cherche toujours un peu d’air. Pas facile de donner un élan à cette manifestation qui allait de soi auparavant et qu’il faut désormais faire vivre et réapprendre à marcher.

Conférence de presse du 15 février 2017 avec les élus Sarah Vidal et Francis Fournier Photo : Sirine Tijani

Conférence de presse du 15 février 2017 avec les élus Sarah Vidal et Francis Fournier Photo : Sirine Tijani

Estivada 2017 du 20 au 22 juillet sans carte blanche     

C’était l’idée de l’édition précédente qu’il aurait sans doute fallu creuser un peu plus tant les 3 soirées de 2016 étaient inégales. Ce ne sera pas la peine car la mairie ne reconduira pas cette nouveauté. Il est vrai qu’on ne trouvera pas tous les ans un Lionel Suarez capable de porter une création sur des rives aussi riches qu’innovantes. Pour la cuvée 2017, finie l’audace, la mairie annonce 2 têtes d’affiches pour l’ouverture le jeudi 20 juillet : les éternels Nadau (dont la dernière apparition remonte à 2014) et Cali, un artiste presque incongru. Le Catalan va t-il venir chanter son répertoire (auquel cas on ne voit pas trop ce qu’il viendrait faire à l’Estivada) ou va-t-il réserver quelques surprises à la demande des organisateurs ?

Pour le reste, chaque soir il y aura des artistes « occitans » et des artistes  « issus du territoire de l’Occitanie » qui chantent en français. Aucun nom n’a été dévoilé pour l’instant. Il n’y aura pas d’autre scène le soir, ni de 3ème concert à la salle des fêtes.

Quid des habitués?

L’an dernier, plusieurs personnes sous le chapiteau des associations et des professionnels occitans s’étaient plaintes du peu de fréquentation et des ventes dérisoires par rapport aux éditions précédentes. Il est vrai que bon nombre d’occitanistes n’avaient pas pris le chemin des Rutènes comme d’habitude. Alors 2017 peut-il voir les occitanistes revenir? Les organisateurs expliquent qu’ils travaillent avec de nombreuses associations occitanes, avec sur les 3 jours de nombreuses animations purement occitanes… Même chose pour l’opération « En attendant l’Estivada » reconduite cette année et qui reste une bonne idée… Ils ont conscience que l’année dernière il y avait une méfiance mais ils veulent montrer que cela reste le Festival des cultures occitanes, avec des choses à améliorer par rapport à l’année dernière. Mais encore une fois, on ne s’improvise pas organisateur de festival, encore moins lorsqu’il s’agit d’un domaine spécifique qu’est celui de la culture occitane.

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Les moyens

Côté budget, il devrait être équivalent à celui de l’année dernière soit 400 000 €. La mairie mettra 100 000 € + 120 000 € de participation au frais de personnels (mis à disposition de personnel pour le festival). L’an dernier, des agents et des élus avaient joué le jeu en étant présents. On espère que la charge de travail ne les aura pas dissuadés de revenir en 2017. Stéphane Alberny reste le directeur du festival. L’an dernier il avait travaillé en amont mais n’avait pu être là au moment du festival.

Comme en 2016, la mairie a aussi lancé un appel pour que des bénévoles viennent prêter main forte. Ils étaient une centaine l’an dernier, la mairie en espère de 150 à 200 cette année, y compris pour l’opération « En attendant l’Estivada ».

En attendant l’Estivada

A partir du 26 avril, une trentaine d’associations seront mobilisées pour organiser des manifestations. On sait qu’il existe un partenariat avec le musée Soulages et que côté sportif, l’Association Occitane de Football a été contactée (pour faire un match de foot), ainsi que le club de quilles aveyronnaises.

Difficile donc de juger d’ores et déjà l’édition 2017 car la programmation complète sera dévoilée plus tard. Mais on voit bien que tous les doutes sont loin d’être balayés et que le festival est toujours à la recherche d’un nouveau souffle pour avoir vraiment l’air de la grande manifestation occitane qu’il était auparavant.

Lo Benaset @Benoit1Roux (avec Sirine Tijani)

09 Fév

Langues à la carte

« J’aurais pu parler le bulgare, le chinois, le finnois, l’ourdou… » Même depuis La Ciotat, la chanson de Moussu T prend aujourd’hui du crédit avec le site web Localingual. Plus large que la méthode Assimil, c’est une carte du monde sonore et participative qui apprend à prononcer toutes les langues. Par continents et par pays, on y retrouve les langues officielles et celles qui ne le sont pas. Le site a pour ambition de devenir le Wikipedia des langues étrangères. L’intention est louable mais sa réalisation pose quelques  problèmes.

 

Localingua : près de 20 000 extraits audio

Lancé le 8 janvier 2017, le site a vu passer plus de 500 000 visiteurs curieux d’entendre ces langues ou bien d’y laisser leur voix. L’enregistrement vocal est ainsi possible depuis un ordinateur ou un smartphone Android, mais pas un I-Phone pour des raisons techniques liées au logiciel iOs d’Apple. 

Cette carte a été élaborée par David Ding, un ancien ingénieur de Microsoft. Lorsque l’on clique sur un pays, apparaît sur le côté droit de l’écran une colonne contenant plusieurs extraits audio de voix de personnes du pays. On y retrouve la prononciation du pays et quelques mots ou expressions dits dans différentes langues. En cliquant 2 fois sur un pays, les régions ou département apparaissent. 

Côté langues régionales -tout du moins en France- c’est encore un peu le désert. Pour l’occitan, on retrouve seulement 1 contribution en Gironde, 1 dans les Hautes-Pyrénées et c’est tout. C’est la dénomination « provençal » qui est utilisée pour l’occitan en Provence avec seulement 3 mots pour l’instant dans le Var : degun, kéké et farigoule… Autant dire que Moussu T a encore du boulot à faire ! Côté Espagne, pas d’occitan non plus (alors que cette langue est officielle en Val d’Aran et dans la Généralité de Catalogne). Aucune trace non plus à Cunéo pour les vallées occitanes d’Italie. Contributeurs occitans, réveillez-vous ! Mais ce n’est pas là le principal problème.

 

Localingua c’est aussi trolls, fouillis et insultes

Le site a des intentions louables mais des réalisations critiquables. Chacun peut poster -et pas que des choses intéressantes- et l’internaute peut voter avec les pouces en haut quand il aime et en bas quand ce n’est pas le cas. Et l’ordre d’affichage des phrases audio est conditionné par ces votes. Autant dire que sur le podium, on peut avoir des insultes, des attaques et autres vulgarités. Le participatif a ses limites et l’être humain pas toujours sa raison. On peut y trouver des références à Trump, des messages de Corée du Nord tendancieux ou par exemple, dans un post des Pyrénées-Orientales, un extrait de la chanson « Occexit » du groupe Al Chemist contre le nom de la région Occitanie. Là n’est pas le problème mais fallait-il intituler cette contribution « Occitarace » ?

Il faut donc faire le tri et ce qui est le plus écouté n’est pas toujours le meilleur. Le site n’a que quelques semaines d’existence mais il va falloir sans doute rectifier certaines choses pour que cette carte donnée aux langues ne soit pas une carte blanche. 

https://localingual.com/

Lingua libre : autre site, autre méthode

Lingua Libre est un projet collaboratif porté par l’association Wikimédia France. Le site veut favoriser la documentation et la conservation des langues minoritaires et régionales. Après avoir créé un compte utilisateur, le site  permet d’enregistrer facilement les mots de sa langue à partir d’un navigateur internet. Ces enregistrements sont versés sur la médiathèque Wikimédia Commons. Ils serviront ensuite à compléter, documenter et illustrer les autres projets comme Wikipédia et le Wiktionnaire. Locuteurs, linguistes ou encore les étudiants pourront y trouver de la matière ré-exploitable librement. Côté occitan, lo Congrès permanent de la lenga occitana et l’In’òc sont partenaires et travaillent dessus. Les 9 et 10 décembre derniers, une première séance d’enregistrements a eu lieu à Pau.

http://blog.wikimedia.fr/loc-a-thon-un-edit-a-thon-pour-enrichir-les-projets-wikimedia-et-lingua-libre-en-langue-occitane-9710

http://www.lingualibre.fr/

Lo Benaset @Benoit1Roux

 

06 Fév

Des assises de l’occitan à Pau pour marquer les esprits

Il parait que François Bayrou s’était engagé à les faire… Finalement c’est bien le Med’òc de Pau (mouvement des étudiants d’Occitanie) qui va organiser la semaine prochaine des assises pour l’occitan qui ne se limiteront ni à la ville de Pau, ni au département des Pyrénées-Atlantiques mais qui s’étendront sur les terres gasconnes. Histoire d’établir un diagnostic et tirer des perspectives pour demain. En se servant aussi des expériences de politiques linguistiques déjà menées ailleurs. François Bayrou, Jean-Jacques Lasserre (pdt du conseil départemental), Mathieu Bergé (président de l’Office Public pour la Langue Basque), Charline Claveau-Abbadie (son homologue occitane) et Jean-Guy Talamoni (président de l’Assemblée de Corse) seront présents.

 

Las assisas occitanas dels 14 e 15 de febrièr a Pau

D’habitude, le Med’òc de Pau organise des événements culturels, lo carnaval Biarnés, un festival… Là, il franchit un cap en organisant les Assises de la Langue Occitane. Pour Yannick Pouey-Mounou qui se prépare à une conférence de presse cet après-midi, il s’agira de faire un diagnostic sur la situation de la langue et d’en tirer des perspectives. « On veut associer tous les praticiens et réfléchir sur la fonctionnalité de la langue. » Et le cadre est bien plus vaste que les Pyrénées-Atlantiques. « Ce sont tous les espaces de l’Adour, jusqu’à la Bigorre, les Landes…Sur toutes les terres gasconnes! »

Cossí marcha ? Il y aura tout d’abord une prise de parole des politiques mardi matin, dans l’amphithéâtre de la présidence de l’Université de Pau et des pays de l’Adour. Sont attendus : Jean-Guy Talamoni, le président de l’Assemblée de Corse, le maire de Pau François Bayrou, la sénatrice PS Frédérique Espagnac, Jean-jacques Lasserre lui aussi sénateur et président du Conseil Départemental et son prédécesseur Georges Labazée. A charge pour Georg Kremnitz (ancien président de l’Association Internationale d’Etudes Occitans et linguiste allemand) de faire le discours inaugural.

4 talhièrs 4 groupes de travail seront constitués (avec une dizaine de personnes par ateliers):

  1. insertion socio-économique et culturelle
  2. valorisation des politiques linguistiques
  3. formation et enseignement
  4. médias, édition et numérique

Plusieurs personnalités occitanes (Jean-Louis Blenet, Benjamin Assié, Joan Eygun, Jean-Luc Lagrave…) sont annoncés. Au même titre que des représentants de toutes les langues régionales avec Jean-Guy Talamoni, le président de l’Office Public de la Langue Basque (Mathieu Bergé), un universitaire breton…

Ces assises seront filmées par Web Campus et les actes publiées en 2018. Cette manifestation est financée à 40% par l’Office Public pour la Langue Occitane, le reste par les collectivités locales (région, département) et enfin l’université de Pau et des Pays de l’Adour. Lo Congrès et l’In’òc sont également partenaires.

 

S’inscriure dins la durada

En termes de politique linguistique, le département des Pyrénées-Atlantiques (même si ces Assises le dépassent) n’est pas le plus mauvais élève. Lors de notre enquête en 2015, c’était même celui qui consacrait le plus gros budget à l’occitan mais il se classait en seconde position en termes de budget par habitants. On sait aussi que dès 2005, le programme Iniciativas a permis de faire avancer certaines choses en Béarn. Malgré ça, le collectif « Tòca’i Se Gausas » s’est manifesté à plusieurs reprises pour exprimer son mécontentement face à la politique menée, face aussi à des choix qui ont entraîné des diminutions de subventions pour les associations occitanes et parfois une augmentation pour les béarnistes…

Le Med’òc s’inscrit donc dans ce contexte d’un territoire où il y a des choses mais où l’on pourrait faire davantage. Il compte bien aussi se servir de la légitimité obtenue lors des élections à la faculté de mars 2016. Les étudiants occitans avaient alors fait liste commune avec les basques dans plusieurs universités (Bayonne, Anglet, Pau, Mont-de-Marsan, Tarbes). Résultats : 70% des suffrages pour les listes du « mouvement du 22 mars ». « Nous sommes en capacité d’agir et nous avons beaucoup de retours sur le terrain pour nous y inciter. Nous avons créé une commission statutaire qui est chargée de ce qui touche aux langues régionales à la fac. Nous voulons mettre en place une signalétique trilingue… » Yannick Pouey-Mounou et ses collègues étudiants occitans et basques ne manquent pas de projets. Et ces Assises seront là pour en faire part à tous les acteurs, y compris et surtout les politiques.

 

Las Assisas d’un biais practic

Elles se dérouleront les 14 et 15 février à Pau :

  • A l’amphithéâtre de la Présidence de la faculté les mardi matin et mercredi après midi pour les prises de paroles et les conclusions
  • Dans le bâtiment de l’Institut Claude Lauginie et à l’UFR Lettres et Sciences Sociales pour les ateliers

Il est impératif de s’inscrire pour participer aux ateliers à l’adresse suivante : assisasoc@gmail.com

Université de Pau et des pays de l’Adour 

Avenue de l’Université

64012 Pau

www.facebook.com/medocdepau/

Lo Benaset @Benoit1Roux

04 Fév

Les réactions au nouveau logo Occitanie

Hier, en fin de matinée, le nouveau logo de la Région Occitanie a été dévoilé aux élus et au public. Ceci, lors d’une plénière globalement calme mais avec un incident opposant la présidente de Région au Front National.

Après avoir trouvé son identité écrite avec un nom qui n’a pas fait l’unanimité, l’identité visuelle verra sans doute quelques oppositions…Mais le logo a été choisi à l’unanimité par les membres du jury qui ont tranché parmi les 362 propositions… On voit bien que ce logo a été choisi pour tenter d’établir un consensus entre les 2 bannières historiques et 2 identités : occitane et catalane.

Léa Filipowicz (lauréate du concours) et Carole Delga

Léa Filipowicz (lauréate du concours) et Carole Delga

Les réactions au logo

Il a ceux qui s’en foutent car ce n’est pas essentiel. Certes, mais il s’agit tout de même de l’identité visuelle d’une région, d’un élément qui apparaîtra sur toute la communication de la région, les plaques d’immatriculations…

En parcourant les réseaux sociaux, pas d’enthousiasme général, pas plus que de vindicte populaire contre ce logo. Son auteur Léa Filipowicz s’en est expliqué vendredi lors de sa présentation en plénière. La lauréate -sans doute fatiguée par un travail harassant- a tout d’abord commis une gaffe en disant qu’elle avait travaillé « à partir de la croix occitane et de l’héraldique… basque ! » Elle s’en est très vite repris, excusée auprès des Catalans et on voit bien que son travail a consisté à rechercher un équilibre entre la partie occitane et la partie catalane. Elle dit avoir voulu faire simple, moderne, avec une idée de diffusion qui se termine par le point et qui constitue la 4ème griffe catalane. 

Eliane Jarycki, élue régionale en charge du catalan : « Je trouve que ce logo ne fera pas l’unanimité mais il va regrouper une grande partie des Catalans. J’espère que les Occitans et les Catalans vont se retrouver. Il n’y a pas eu d’opposition mais un affrontement… » Certains Catalans ont fait remarquer que dans la senyera catalane, les 4 bandes étaient rouges et non pas jaunes…

Pour Patric Roux, élu en charge de l’occitan : « Ce logo remplit tout ce que nous pouvions en attendre. Il est simple et ne ressemble pas à une marque commerciale. » A propos de l’opposition occitan/catalan :  « Pour revenir sur les difficultés que nous avons eu avec nos cousins Catalans… Ce logo franchit un pas et permettra de régler un certain nombre de difficultés. Contrairement à  l’ancien logo du Languedoc-Roussillon avec les griffes catalanes qui étaient en bas à droite…Celui-là pose les identités catalane et occitane face à face, à égalité ».


Pour dépassionner le débat, certains y ont vu : un oiseau, un bateau… « un avion, un signal numérique, une action, une direction vers un horizon meilleur… » dixit Carole Delga.

Voici quelques autres propositions trouvées sur les réseaux sociaux :

 

Un logo n’est pas un blason, ni un drapeau !

C’est ce qu’a rappelé le président du Bureau de l’Assemblée Gérard Onesta. « Un logo est une signature qui n’appartient qu’à la région. Un blason est du domaine public. Pour le blason, nous allons reprendre celui du Languedoc antique qui réunissait nos 2 bannières historiques (catalane et occitane) qui sont parmi les plus anciennes au monde. »

Pour Carole Delga, « les 2 anciens blasons étaient proches. On va prendre celui du Languedoc-Roussillon avec les pals catalans. » Quant aux drapeaux que l’on hisse sur les mâts d’honneur, la présidente assure que « les 2 drapeaux actuels seront utilisés ».

Les drapeaux des 2 anciennes régions continueront à flotter

Les drapeaux des 2 anciennes régions continueront à flotter

Après le nom, le logo, le blason et les drapeaux, la Région Occitanie a donc terminé son travail d’identité, trouvé ses outils pour communiquer. Reste à savoir comment ceci se déclinera sur le terrain avec les politiques territoriales menées. Ce qui sera plus concernant pour les citoyens. 

Lo Benaset @Benoit1Roux

03 Fév

Nouveau logo de la région Occitanie

Ce matin, Carole Delga a dévoilé le nouveau logo de la région Occitanie. Il est l’oeuvre d’une Auscitaine de 22 ans : Léa Filipowicz. La région avait un nom, elle a désormais son identité visuelle qui réunit les héraldiques occitane et catalane.

 

Une lauréate Auscitaine, diplômée à Toulouse

Léa Filipowicz a obtenu son diplôme de conceptrice-designeuse-graphiste en juin dernier à Toulouse. Pour ce concours, elle dit avoir voulu faire simple, en honorant sa région. Elle remporte le premier prix et 8000€.

Vidéo tirée du site Région Occitanie.

On y retrouve la croix occitane, croix du Languedoc et les 4 griffes catalanes. Les 2 bannières historiques (occitane et catalane) ont donc été préservées. L’ancien logo du Languedoc-Roussillon combinait initialement la croix occitane et les barres catalanes, mais il avait été remplacé.

Ancien logo Midi-Pyrénées

Ancien logo Midi-Pyrénées

Le résultat d’un concours lancé par la région

Le choix de ce nouveau logo intervient après un appel à candidatures lancé par la région, avec plusieurs critères : il devait être simple, graphiquement intéressant, respectueux de l’historique du territoire…

Le 20 janvier dernier, un jury composé de membres de la commission culture et du bureau de l’assemblée s’était réuni pour examiner les quelques 362 propositions. A l’unanimité ils ont choisi celle de cette jeune graphiste-designeuse. Le logo a simplement été retravaillé par un cabinet de graphistes, sans le trahir.

La nouvelle identité visuelle de la région est donc connue. Il reste encore à choisir le blason et le drapeau.

Lo Benaset @Benoit1Roux

02 Fév

L’Office Public pour la Langue Occitane

On se rappelle de ses difficultés à voir le jour en septembre 2015, des attentes et des questionnements qu’il a suscité avant et depuis qu’il est opérationnel… L’Office Public pour la Langue Occitane existe bel et bien plutôt dans l’ombre jusqu’à présent, assez discret, pas trop communiquant. Son premier fait d’arme est intervenu la semaine dernière avec la signature d’une convention cadre pour l’occitan. Mais depuis mars 2016, il a pris le relais des régions pour financer les politiques linguistiques.

OPLO Toulouse Estève Cros Charline Claveau-Abbadie Dominique Bonnemère Photo : France 3

OPLO Toulouse Estève Cros Charline Claveau-Abbadie Dominique Bonnemère Photo : France 3

L’OPLO qu’es aquò?

L’Office Public pour la Langue Occitane est un Groupement d’Intérêt Public, donc un établissement public… Comme il en existe pour les langues basque, bretonne et alsacienne (avec un statut différent). La Région a également communiqué sur la création d’un office pour le catalan.

Cet outil a été créé afin de conforter la coopération dans le domaine de la transmission et de l’usage de la langue occitane, mutualiser les moyens et les compétences, tout en augmentant l’efficacité des politiques linguistiques. Il se doit d’assurer sur son aire géographique la sauvegarde et le développement de la langue occitane en travaillant à l’accroissement quantitatif et qualitatif du nombre de locuteurs de l’occitan, et à l’accroissement de l’usage de l’occitan.

Son aire géographique ne s’étend pas sur toute l’Occitanie. Seulement 2 régions le soutiennent et ont adhéré à sa charte : Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Son territoire d’action s’étend donc sur 22 départements. C’est un interlocuteur unique pour l’Etat, comme nous l’avons vu avec l’élaboration de la convention cadre pour l’enseignement. IL est chargé d’élaborer un Schéma Interrégional de Développement de l’Occitan sur lequel il travaille. Pour cela, il va s’appuyer sur les Amassadas des 2 régions qui rassemblent les acteurs de l’occitan.

Tous les dossiers qui touchent à l’usage et à la transmission de la langue occitane lui reviennent mais il n’est pas compétent pour le financement culturel qui relève toujours des régions. 2016 était une année de transition où il a dû prendre le relais des régions pour le financement des politiques linguistiques tout en se structurant en interne en recrutant du personnel pour être opérationnel.

Office Public pour la Langue Occitane par france3midipyrenees

Les moyens de l’OPLO

Il dispose d’un directeur (Estève Cros), une chargée de mission (Dominique Bonnemère) et 1 assistant (Frédéric Vialelle). Un chargé de mission pour l’enseignement va les rejoindre.

Le bureau est composé de Charline Claveau-Abbadie (présidente et conseillère régionale Nouvelle Aquitaine), Patric Roux (1er vice-président et conseiller régional Occitanie) et Hélène Bernard (2ème vice-présidente et rectrice de l’académie de Toulouse).

Comme pour 2016, le Budget 2017 s’élève à plus de 2,2M d’€. Il est donc financé par les 2 régions :

  1. Occitanie : 1 195 998 € dont 125 000 € pour le fonctionnement
  2. Nouvelle Aquitaine : 871 000 € dont 143 000 pour le fonctionnement
  3. L’Etat participe à hauteur de 65 000 €

A titre comparatif, l’Etat avait octroyé plus de 500 000 € pour la création de l’office basque. Cette année son financement est de 865 000 €.

L’OPLO pratique

Tous les dossiers de demande de subvention concernant l’usage et la transmission de la langue sont à transmettre à l’adresse suivante :

Office Public de la Langue Occitane – Ofici Public de la Langue Occitane
22 Boulevard du Maréchal JUIN
31406 Toulouse cedex 9
ofici.occitan@gmail.com 

tel 05 82 60 02 81

D’ici quelques semaines, il disposera d’un site internet.

Lo Benaset @Benoit1Roux

30 Jan

Les villes d’Occitanie et l’occitan

Depuis septembre 2016, le journal occitan de France 3 vous propose d’aller visiter les villes d’Occitanie. Qu’ont-elles d’occitan ? Que font-elles pour cette langue et cette culture? Qu’elles soient grandes, moyennes ou petites, à l’occasion d’un événement ou pour une simple visite, nous vous proposons de redécouvrir ces villes avec un œil occitan. Laissez-vous guider par Sirine Tijani !

EPISÒDI 1 : Aurevila en Garona-Nauta

http://campestral.fr/

http://aureville.fr/index.php/vie-associative/culture-et-creation/28-theatre

https://oc.wikipedia.org/wiki/Aurevila

EPISÒDI 2 : Albi dins Tarn

https://www.radioalbiges.com/

https://www.facebook.com/Calandreta-dAlbi-468279653249669/

http://www.ieo-tarn.org/ieo/

https://oc.wikipedia.org/wiki/Albi

EPISÒDI 3 : Narbona dins Aude

http://paisnostre.midiblogs.com/

http://www.lengadoc.eu/

https://www.facebook.com/ostal.occitan/

http://www.cercle-occitan-narbona.fr/

https://oc.wikipedia.org/wiki/Narbona

EPISÒDI 4 : Montalban dins Tarn e Garona


https://oc.wikipedia.org/wiki/F%C3%A8lix_Castanh

https://oc.wikipedia.org/wiki/Montalban

Lo Benaset @Benoit1Roux

27 Jan

Le CIRDOC respire

Lors d’un précédent article sur ce blog en novembre dernier, le Centre Inter-Régional de Développement de l’Occitan était en mauvaise posture. Le maire de Béziers avait tout bonnement menacé de ne plus verser la participation obligatoire de la ville (206 000 €) soit quasiment 20% du budget global. Aujourd’hui, tout est presque rentré dans l’ordre. Le CIRDOC qui était géré en syndicat mixte va devenir un Etablissement Public de Coopération Culturelle.

Un Budget 2017 à l’équilibre

Fin 2016, Robert Ménard et Patric Roux élu régional Occitanie et président du CIRDOC se sont rencontrés. En décembre, le budget 2017 a finalement été voté tel qu’initialement prévu. Il n’y aura donc pas de trou budgétaire et de mise en péril de l’établissement. Une association Los amics del CIRDOC s’est montée pour le protéger. Une autre bonne nouvelle se prépare.

CIRDOC

Un EPCC pour bientôt

A l’heure actuelle, la présidente de région Carole Delga procède à la cérémonie des vœux. Ce vendredi après-midi, il y avait une réunion très importante pour faire du CIRDOC un Etablissement Public de Coopération Culturelle. Un EPCC est un outil de partenariat au service de la décentralisation culturelle qui doit permettre selon le législateur de « faire plus et mieux de culture ». Il doit concerner des structures pérennes, de taille suffisante et dont les missions s’inscrivent dans la durée. Ce qui est le cas du CIRDOC. Il doit permettre un partenariat équilibré entre les collectivités locales et l’Etat. Jusqu’à présent, ce dernier ne participait qu’à hauteur de 4% au financement… On y retrouvera les 2 régions (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, des départements (Hérault, Aude) et la ville de Béziers.

Après l’Etat qui s’engage pour une Convention cadre pour l’enseignement de l’occitan, l’Etat qui participerait à un EPCC pour l’occitan constituerait une autre bonne nouvelle. Et sans doute encore une première.

Lo Benaset @Benoit1Roux

25 Jan

Des Occitans qui veulent plus d’impact dans la mêlée économique

Peu présent jusqu’à présent, l’occitan voudrait s’afficher un peu plus sur les produits. Après tout, n’y a t-il pas une région qui s’appelle Occitanie ? La réflexion commence à tourner. Certains piliers y pensent depuis longtemps et un deuxième ligne, l’ancien rugbyman Gilles Bourguignon lance l’idée d’un salon des produits d’Occitanie pour 2018. Sur une autre terre pas franchement de rugby, le label « Produit en Bretagne » a déjà fait ses preuves.

Les balbutiements de l’occitan

Le 14 janvier dernier, País Nòstre organisait une réunion avec une cinquantaine de chefs d’entreprises, élus et membres d’association pour tenter de mettre en place un label, une marque territoriale mettant en avant l’occitan.

14 janvier réunion País Nòstre à Castelnaudary Photo : Jacky Grau

14 janvier réunion País Nòstre à Castelnaudary Photo : Jacky Grau

Seulement voilà, Sud de France est déjà passé par là. Mais les idées ne manquent pas. Pourquoi pas une route du sel ? C’est en tous cas le souhait de l’adjoint au maire de La Palme Henri Forgues, un camin reliant plusieurs entités salines de Gruissan jusqu’à la Camargue. Pour Laurent Spanghéro -autre rugbyman reconverti dans l’alimentaire- il y a aussi des choses à faire. Yann Bertin un céralier du Lauragais a monté une coopérative : « Graines Equitables ». Il va déposer une farine sans gluten Bio et occitane. Il y a aussi des confitures et ses « Confitures occitanes », Sylvain Barthès créateur de lunettes en bois qui s’appellent pour l’instant VuDuSud mais qui pourraient changer de vision. Et puis évidemment, Gilles Bourguignon et sa gamme de produits pâtissiers déjà existante et qui fait la part belle à l’Occitanie.

Pour l’instant il s’agit donc d’initiatives éparses, personnelles. Pas encore d’un véritable label comme il existe en Bretagne.

 

« Produit en Bretagne », une marque parlante

Un phare, une pointe côtière, du jaune et du bleu, c’est l’emblème des Produits en Bretagne. Un label créé en 1993 en pleine crise de la pêche et qui fait désormais référence en Bretagne et ailleurs. Pourtant, lors du lancement, ils n’étaient que 4 entrepreneurs à y croire. Aujourd’hui, il y a 380 PME, 4 000 produits labellisés… Une marque qui permet aussi de faire travailler directement une dizaine d’employés et indirectement beaucoup d’autres. Il est vrai qu’au départ, une certaine grande surface du nom d’un maréchal et un journal breton ont défendu et porté ce projet. Le « Produit en Occitanie » n’en est pas encore là.

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Quelques antécédents

Il existe déjà un label lancé par l’Institut d’Etudes Occitanes (Òc per l’occitan) pour améliorer la présence de l’occitan dans l’économie. Une initiative un peu en sommeil mais qui peut donner des pistes. Plus récemment, le département du Tarn s’est aussi mis dans le jeu avec sa propre marque lancée en 2014 : Tarn cœur d’Occitanie. Elle compte à ce jour 400 adhérents, dont certains dans le milieu économique. Il y a évidemment les marques particulières, principalement dans le prêt à porter : Macarel qui fête ses 15 ans et Adishatz créée dès les années 80 par Roland Lagrave. Certains vignerons, fromagers, traiteurs et autres acteurs du secteur agroalimentaire ont aussi étiqueté leurs produits en occitan.

Enfin un Think Tank (òc-ben !) vient tout juste de voir le jour (Bolegadís) dont l’objectif est l’élaboration d’idées et de stratégies pour créer des richesses, emplois et activités en Occitanie. On y retrouve plusieurs noms cités plus haut. Une nouvelle réunion est prévue en février par País Nòstre qui voudrait aussi constituer une équipe forte et crédible pour jouer sur le terrain économique, avec un recrutement provenant de toutes les régions administratives.

Lo Benaset @Benoit1Roux