En 2016, c’était la première édition du festival occitan depuis la reprise en régie directe par la mairie de Rodez. Porté par des vents timides, parfois contraires… Ils avaient mis l’Estivada sous l’éteignoir, boudée par bon nombre d’occitanistes, découverte par un public plus local que d’habitude. Pour une première, le bilan était mitigé.
Ce matin, la mairie avait convié la presse pour présenter l’édition 2017. Pas de doutes, l’Estivada est toujours convalescente et cherche toujours un peu d’air. Pas facile de donner un élan à cette manifestation qui allait de soi auparavant et qu’il faut désormais faire vivre et réapprendre à marcher.
Estivada 2017 du 20 au 22 juillet sans carte blanche
C’était l’idée de l’édition précédente qu’il aurait sans doute fallu creuser un peu plus tant les 3 soirées de 2016 étaient inégales. Ce ne sera pas la peine car la mairie ne reconduira pas cette nouveauté. Il est vrai qu’on ne trouvera pas tous les ans un Lionel Suarez capable de porter une création sur des rives aussi riches qu’innovantes. Pour la cuvée 2017, finie l’audace, la mairie annonce 2 têtes d’affiches pour l’ouverture le jeudi 20 juillet : les éternels Nadau (dont la dernière apparition remonte à 2014) et Cali, un artiste presque incongru. Le Catalan va t-il venir chanter son répertoire (auquel cas on ne voit pas trop ce qu’il viendrait faire à l’Estivada) ou va-t-il réserver quelques surprises à la demande des organisateurs ?
Pour le reste, chaque soir il y aura des artistes « occitans » et des artistes « issus du territoire de l’Occitanie » qui chantent en français. Aucun nom n’a été dévoilé pour l’instant. Il n’y aura pas d’autre scène le soir, ni de 3ème concert à la salle des fêtes.
Quid des habitués?
L’an dernier, plusieurs personnes sous le chapiteau des associations et des professionnels occitans s’étaient plaintes du peu de fréquentation et des ventes dérisoires par rapport aux éditions précédentes. Il est vrai que bon nombre d’occitanistes n’avaient pas pris le chemin des Rutènes comme d’habitude. Alors 2017 peut-il voir les occitanistes revenir? Les organisateurs expliquent qu’ils travaillent avec de nombreuses associations occitanes, avec sur les 3 jours de nombreuses animations purement occitanes… Même chose pour l’opération « En attendant l’Estivada » reconduite cette année et qui reste une bonne idée… Ils ont conscience que l’année dernière il y avait une méfiance mais ils veulent montrer que cela reste le Festival des cultures occitanes, avec des choses à améliorer par rapport à l’année dernière. Mais encore une fois, on ne s’improvise pas organisateur de festival, encore moins lorsqu’il s’agit d’un domaine spécifique qu’est celui de la culture occitane.
Les moyens
Côté budget, il devrait être équivalent à celui de l’année dernière soit 400 000 €. La mairie mettra 100 000 € + 120 000 € de participation au frais de personnels (mis à disposition de personnel pour le festival). L’an dernier, des agents et des élus avaient joué le jeu en étant présents. On espère que la charge de travail ne les aura pas dissuadés de revenir en 2017. Stéphane Alberny reste le directeur du festival. L’an dernier il avait travaillé en amont mais n’avait pu être là au moment du festival.
Comme en 2016, la mairie a aussi lancé un appel pour que des bénévoles viennent prêter main forte. Ils étaient une centaine l’an dernier, la mairie en espère de 150 à 200 cette année, y compris pour l’opération « En attendant l’Estivada ».
En attendant l’Estivada
A partir du 26 avril, une trentaine d’associations seront mobilisées pour organiser des manifestations. On sait qu’il existe un partenariat avec le musée Soulages et que côté sportif, l’Association Occitane de Football a été contactée (pour faire un match de foot), ainsi que le club de quilles aveyronnaises.
Difficile donc de juger d’ores et déjà l’édition 2017 car la programmation complète sera dévoilée plus tard. Mais on voit bien que tous les doutes sont loin d’être balayés et que le festival est toujours à la recherche d’un nouveau souffle pour avoir vraiment l’air de la grande manifestation occitane qu’il était auparavant.
Lo Benaset @Benoit1Roux (avec Sirine Tijani)