À propos de la 13e étape du Tour de France du centenaire (Tours / Saint-Amand-Montrond)
Lors d’une étape de « Plat », il n’y a pas cinquante recettes pour organiser la table. Soit on met… les petits plats dans les grands, soit c’est tout le spectacle qui tombe très vite… à plat ! Juste pour vous mettre en bouche d’une 13e étape de la Grande Boucle du centenaire qui contre toute attente, a fait recette ce vendredi 12 juillet.
Les « bordures » lors de la 13e étape du Tour de France © Presse sports
Cantador et la Saxo provoque une dernière cassure et reprennent 1 minute sur l’avance du maillot jaune
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Au menu… Rien de bien savoureux pourtant. Comme on vous le dit ! Un départ donné à « Tours » en Indre-et-Loire, pour rejoindre « St Amand-Montrond » sur les rives du canal du Berry. 173km de lignes droites pour être sûr d’éviter Bourges et Châteauroux, et sans même apercevoir « Vierzon » !… Pas vraiment de quoi faire la une du National Geographic avant l’heure du Ventoux, de l’Alpes d’Huez ou du Semnoz, si vous voyez bien les caractéristiques du paysage qui vous mettent déjà l’eau à la bouche ! Des lignes droites, comme un long repas de communion auquel on est bien obligé d’assister en n’étant même pas certain d’apprécier la qualité du dessert… Une morne succession de chaussées rectilignes à se bâfrer toute une retransmission en direct à la télé, sans une bonne côte à se mettre sous la dent… Un programme qu’on aurait pu écrire à l’avance, s’il n’avait pas été question d’un de ces vents du nord dont Brel seul avait le secret et la mort dans l’âme pour son « plat pays ». Un de ces courants d’air providentiel pour l’audimat et typiquement belge… dont quelques équipes habituées s’étaient forcément souciées avant le service de l’après midi. Le prétexte pour l’Omega-Pharma Quick step, à tirer la nappe sous les assiettes dès l’arrivée du plat de résistance. Ce sale coup qu’on apprend dans les arrière-cuisines du cyclisme avant même de savoir se servir de ses couverts aux tables des grands restaurants. Le truc d’un plat traditionnel mijoté sous le couvercle avant de faire péter tout le garde-manger… « Le coup de bordure » cuisiné aujourd’hui façon « Maître queue » pour reléguer quelques beaux pensionnaires au fond de la marmite. Et le gueuleton aura fait des dégâts. Un Valverde, obligé de subir la loi d’une bande de morfales qui pensaient déjà à se goinfrer dès le départ de cette 13eétape. Cantador, Cavendish, Sagan ou Mollema… s’en sont mis plein le cornet cet après midi. Jean-Luc Gantner