Mercredi 23 octobre, le palais des congrès était archi comble et triait plutôt sévère aux entrées. Des invitations passées au crible, et des tronches triées sur le volet. Un tamisage en règle Porte Maillot à l’heure de la présentation officielle du Tour de France 2014 au départ du Yorkshire. (Non, pas la peluche en forme de chien !… )
Forcément pas mal d’anglais d’Harrogate, de York, de Leeds ou de Sheffield nippés en Marks & Spencer ; et puis des bobos de Cambridge ou des londoniens sapés chez Harrods. Du british en Vivienne Westwood , Gareth Pugh, Sarah Burton ou Paul Smith… pour viser le podium du bout de l’avenue de la Grande Armée, et faire peur ensuite aux animaux dans les allées du jardin d’acclimatation. Du froc slim et de la gabardine de grande classe au premier rang de l’immense amphithéâtre, où l’on a pris soin de respecter la hiérarchie du peloton. En commençant par placer les coureurs devant, Froome, Cavendish (d’abord les English…) et puis Contador, l’espagnol, et le français Riblon… Du beau maillot jeté en pâture aux webcams et aux MMS de « Vïpe »… Un parterre de stars installé au pied de la scène pour faciliter la navigation des vedettes entre les vagues de cameramen et de photographes. À l’intérieur : le ministre Emmanuel Valls, au lieu du service des sports de l’Élysée resté planqué dans son musée de l’avenue de France. Le chef de la garde républicaine venu éprouver sa cote de popularité au sein du petit monde de la bicyclette… mais en gardant son costume de flic pour encadrer le nouveau président de l’UCI, Brian Cookson et son bras droit David Lappartient, au cas où les représentants du cyclisme mondial auraient aussi eu l’intention de se faire la belle avant d’avoir régler les comptes de Pat McQuaid. Les huiles bien ancrées au pied du ponton sur lequel Christian Prudhomme siffle le prochain débarquement du Tour de France sur les écrans de télé de la planète entière. Derrière : des dizaines de délégations d’élus locaux, suivies de la presse venue tout exprès des 4 coins du monde ; et enfin des « badauds », tout le gruppetto… Je veux dire tous les vrais passionnés de cyclisme et des centaines de gens de terrain ; des responsables de clubs amateurs, des mécanos ; des arbitres de vire-vire dominicaux, des vendeurs de gaufres et de sandwichs ; des signaleurs et des artistes peintres en lignes d’arrivées anonymes ; des entraineurs de milliers de gamins partout en France et souvent à leurs propres frais plutôt que des « coachs » de papier glacé. Une mezzanine de bénévoles un peu loin de l’écran, conviée au cirque promotionnel de la grand’route cycliste annuelle, selon un plan de table dressée pour obéir au protocole d’une gare de triage hors d’âge. Pour ne pas vous mentir : Beaucoup des convives en savaient déjà beaucoup sur le menu du jour. Un parcours gardé « secret », dont les plus agiles connaissaient la moindre zone de ravitaillement entre les hôtels de départ et d’arrivée réservés depuis le mois d’août. Comme le détail de ses 3 jours de festivités prévues en Franche-Comté entre le 14 et le 16 juillet. (Une arrivée d’étape à la Planche-des-Belles-Filles en Haute-Saône ; puis une journée de repos, et un départ le lendemain matin de Besançon.) Un suspens, vous l’imaginez alors ! à son comble dans toutes les officines qui commentaient déjà le grand départ 2015 à Utrecht aux Pays-Bas. (Si le Blog Cycliste vous le dit !?) Une sorte d’effet Doppler sur la scène au moment du verdict. Jean-Luc Gantner