02 Jan

CYCLO-CROSS/ Francis Mourey s’affute en Suisse

C’est sûr, Francis MOUREY sait viser ! « Busssnang » ce mercredi 2 janvier après ce voyage gagnant à « Beromünster » dans le canton de Lucerne, le dimanche 30 décembre et « Dagmersellen » le 26 décembre. Un enchainement parfait pour espérer mettre dans le mille dans quelques jours pour les deux grands objectifs de la saison hivernale.

Francis Mourey à Beromünster/ PHOTO © Chris Ross

« Bussnang », « Beromünster »… et tout comme ce lendemain de Noël passé sur des pédales de feu à « Dagmersellen »… Trois objectifs internationaux en terre confédérale en une semaine, et trois victoires sans discussion possible pour le Franc-Comtois. Trois courses en Suisse plutôt qu’une paire d’allers retours en Belgique pour tenter de dégommer trop tôt ses principaux rivaux (PAUWELS, NYS, ALBERT…) La grande affaire au sommet de la hiérarchie mondiale. Une juste disposition avant de montrer les dents au départ des deux grandes guerres de tranchées de la saison concentrées sur ce début 2013. Les championnats de France à Nommay le 13 janvier, et les mondiaux à Louisville USA, le premier week-end de février. « Mes deux principaux objectifs » nous avait confié le leader du cyclo-cross Français avant sa course à Montbéliard. Un Franc-Comtois zen et bien planté sur ses deux roues cet hiver. Pas grand chose pour fissurer la maçonnerie de l’immense champion sur les lignes de départ… L’effet de ce maillot tricolore perdu en route l’an passé face au retour à la compétition du jeune Aurélien DUVAL à Quelneuc. L’énorme numéro du coureur de 24 ans né à Renwez dans les Ardennes, au nez et à la barbe de Steve CHAINEL et de cet ogre de Chazot (6 fois détenteur du paletot national en 8 participations dont 5 fois consécutivement entre 2007 et 2011 !..) Aurélien DUVAL qui écume les affiches Belges depuis la fin de l’automne, et en bonne forme à ce qu’on raconte ! mais rien qui ne saurait effriter cette rage affichée par Francis MOUREY de vouloir remettre ses 3 couleurs fétiches dans le bon ordre de sa collection de textiles fédéraux officiels, une des plus importantes de l’histoire Française de la discipline… à « une borne » d’André DUFRAISSE et de ses 7 titres nationaux entre 1955 et 1963 ; ou avant lui, Roger RONDEAUX auteur de la même addition prestigieuse entre 1947 et 1954. Deux as du métier, reléguant du sommet des tablettes les FOUCAUX et autres PÉLISSIER… dorénavant loin derrière le recordman absolu du nombre de victoires sur le Challenge National de la France Cycliste. Francis MOUREY toujours invaincu sur la compétition depuis 8 ans). Ce genre de motivation d’une grande histoire encore à écrire et d’une fierté à recoudre sur un circuit taillé dans la matière d’une glèbe natale et intransigeante cette année. Ce dessin d’une grande bataille cycliste annoncée dans le Nord Franche-Comté ce mois de janvier… Ou  bien encore cette médaille de bronze enfilée autour du cou à Zeddam (Pays-Bas) le 29 janvier 2006, et qui peut-être remonte au nez du grand champion Comtois ? La possibilité d’une nouvelle récompense à Louisville le 3 février prochain. Tous ses supporters en rêve ! À 32 ans, le cyclo-crossman vedette de la FDJ n’a peut-être jamais été aussi près de décrocher la lune, en jouant de plus en plus serré dans la galaxie très restreinte des tout meilleurs spécialistes de la planète. Et ce n’est pas ce parcours sans faute en trois escales Helvétiques de ces derniers jours qui me contredira ! Des victoires sans bavure à quelques kilomètres du Lac de « Constance » (pour vérifier s’il en était besoin la régularité et l’obstination du professionnel Comtois depuis qu’il a remis les gaz dès les premières courses de la saison). Une 3e place à Coxyde, mais surtout, cette 4e place à Namur le 23 décembre dernier, juste derrière Kevin PAUWELS, Sven NYS et Niels ALBERT. Les géants Belges, les trois héros des Flandres réputés « indéboulonnables » (mais on verra bien !) Cette quatrième place en Coupe du Monde… mais en crevant deux fois ! Peut-être, oui, la meilleure preuve des possibilités actuelles du coureur qui dit s’entrainer très dur, mais beaucoup mieux aussi. « J’ai consacré moins de temps au foncier que d’habitude pour rapidement me mettre dans le rythme » nous expliquait Francis à Montbéliard alors qu’il préparait son matériel en famille au matin des championnats régionaux. Un rythme infernal qui n’a pas cessé depuis.  JL Gantner