18 Mai

T6 : J-10 avant l’arrivée à Viroflay

Plus que quelques jours de patience et vous pourrez enfin profiter du T6 en mode métro : sa section souterraine, longue de 1,6 km et qui relie les stations Robert-Wagner et Viroflay rive-droite, entrera en service le samedi 28 mai après un mois de test en situation réelle (la fameuse marche à blanc). Deux nouvelles stations seront ainsi accessibles aux voyageurs : Viroflay rive-gauche et Viroflay rive-droite.

T6-CarteStationsWeb-140507Grâce à ces deux nouvelles stations, le T6 offre désormais une correspondance avec le RER C et les lignes N (station Viroflay rive-gauche) et L (Viroflay rive-droite) du Transilien. La correspondance avec la ligne 13 du métro était accessible depuis le départ et la mise en service du T6, le samedi 13 décembre 2014.

La ligne dessert donc désormais huit villes situées entre Châtillon et Viroflay rive-droite : elle va surtout permettre de désenclaver plusieurs grandes zones économiques des Yvelines, aujourd’hui très difficiles d’accès en transport en commun depuis les villes pourtant voisines des Hauts de Seine. L’ouverture de la dernière section de la ligne (et ses nouvelles correspondances) va en effet donner sa pleine mesure au T6, aujourd’hui très utilisé entre Châtillon et Vélizy mais qui tournait quasiment à vide à Robert Wagner, son terminus temporaire depuis un an et demi.

Les 28 rames en circulation mettront 40 minutes pour relier les deux terminus et parcourir les 14 km du tracé. Au total, 165 conducteurs ont été formés sur cette ligne, la plus longue et la plus capacitaire au monde pour un tramway à pneu. Les rames de 46 mètres, les plus longues de France, peuvent embarquer chacune 252 passagers. 80.000 voyageurs sont attendus chaque jour par le STIF.

► Pour aller plus loin : découvrez en avant première les nouvelles stations souterrains (video)

► Revoir notre reportage sur le T6, diffusé lors de l’inauguration le 13/12/2014, avec de spectaculaires images aériennes et souterraines


La nouvelle ligne du tram, le T6

Bertrand Lambert

05 Mai

EXCLU : nous avons passé une journée avec le directeur du Transilien

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Quand votre train est annulé ou en retard vous le maudissez sans le connaître : Alain Krakovitch, 47 ans et déjà 24 ans de SNCF derrière lui, est pourtant un patron dynamique, accessible et déterminé à moderniser le Transilien. Son crédo : que les 13.000 salariés sous son autorité aient toujours la satisfaction client à l’esprit. Les retards, il n’aime pas ça. Il reçoit d’ailleurs en permanence sur son téléphone les alertes incidents et n’hésite pas à se rendre sur le terrain lorsque la situation l’exige. La difficulté de son métier : devoir gérer à la fois ce qui s’est passé sur le réseau 10 minutes plus tôt et anticiper les 10 ans à venir. Le jour où nous l’avons suivi, nous avons pu assister à l’intégralité de toutes ses réunions, sans exception. Au programme : une démonstration de caméras vidéo intelligentes destinées à équiper le réseau à la rentrée ; un comité de direction où chaque directeur de lignes dispose de 5 min chrono pour faire un point régularité et mettre en avant le dossier de son choix ; une réflexion sur la billétique de demain et les futurs tourniquets de validation de St Lazare et du Grand Paris ; un point sur les travaux à venir ; une visite des différents centres névralgiques de St Lazare, l’une des principales gares du réseau par où transitent chaque jour 600.000 voyageurs ; une visite de chantier de la future tour de contrôle de St Lazare, opérationnelle le 9 juillet ; une rencontre avec des planificateurs, des régulateurs, des gilets rouges… En l’espace de 10 heures (nous l’avons suivi de 8h00 à 18h30), celui qui est directeur du Transilien depuis 2 ans, a abordé des thématiques très diverses, rencontré une dizaine de métiers distincts, avec toujours la même curiosité et disponibilité. Pas de voiture de fonction, mais un vélo (pour venir travailler) et bien sûr un pass navigo (pour se déplacer entre deux rendez-vous). Repas sur le pouce entre deux dossiers. Disponibilité totale pour répondre à toutes les questions. Bref, un directeur « normal » – à l’image de son bureau sans chichi où la seule excentricité est un banc en cuir orange récupéré dans un ptit gris desossé – mais qui gère pourtant la branche la plus importante de la SNCF : chaque jour en Ile de France, nous sommes 3,2 millions à voyager avec Transilien, à bord des 6.000 trains et RER en circulation. Titanesque.

Vis ma vie avec Alain Krakovitch, reportage tourné avec Olivier BadinBertrand Lambert

02 Mai

Sur le toit du siège de la RATP : 80 écrevisses, les seules à l’air libre de tout Paris

IMG_1560On vous l’avais promis dans un précédent post : nous sommes allés à la rencontre des 4 poules et des 80 écrevisses qui ont trouvé refuge sur un toit du siège de la RATP, en plein cœur de Paris.

Un jardin inattendu se niche au troisième étage de ce bâtiment situé à deux pas de la gare de Lyon. Poussent à l’abri des regards : choux, salades, radis et bientôt des fraises ou encore des tomates. Ces 250 m2 végétalisés permettent à la régie des transports de tester différents modes de culture en milieu urbain. « Il n’y a absolument pas de terre sur ce site. On a utilisé des déchets issus de la ville« , explique Emeline Becq, chargée de mission. Dans le jardin, l’azote nécessaire à la croissance des plantes provient d’un bac où barbotent nos fameuses écrevisses. Les poules, elles, sont chargées de recycler 700 kg de déchets organiques par an. Les bio-déchets de la cantine d’entreprise sont ainsi recyclés et permettent de récupérer près de 900 œufs par an. Miam Miam. Le marc de café est, lui, destiné à produire du compost … et à faire pousser des champignons. D’ici 2020, la RATP s’est donnée comme objectif de végétaliser 40 000 m2 de toitures et de façades, soit l’équivalent de six terrains de football. Un tiers de cette surface sera dédiée à l’agriculture urbaine. Le retour d’expérience du démonstrateur d’agriculture urbaine situé sur le toit du siège permettra d’évaluer ce qui pourra se faire à plus grande échelle sur les sites existants et projets futurs de la RATP.

Plusieurs sites ont d’ores et déjà été identifiés comme ayant un fort potentiel de végétalisation. Les études préliminaires en IMG_1557cours pourraient même aboutir, sur l’un des sites, à une serre en hydroponie étagée de 2.000m² (légumes et fruits de saison) chauffée par la chaleur émise par les serveurs informatiques du data center situé sous les toitures !

Au dessus des ateliers Jourdan Corentin Issoire, porte d’Orléans, 10.000m² de végétalisation (soit 50% des 1,7 ha d’emprise) permettront de mettre en avant un modèle d’agriculture urbaine basé sur la production en circuits courts et le bien-vivre ensemble, avec la contribution espérée des habitants du quartier. Au dessus des ateliers Vaugirard, dans le 15eme arrondissement (là où sont entretenus les rames de la ligne 12 du métro), les 14.000m² de végétalisation (soit 60% des 2,3 ha d’emprise), composés de jardins suspendus et plantations le long de la voie nouvelle, participeront, eux, à la création d’un quartier vert.

► Voyez notre reportage, réalisé avec Olivier Badin.


Environnement : la RATP a la main verte

Bertrand Lambert

► Pour aller plus loin : Du vert, des poules… et des écrevisses sur les toits de la RATP

18 Avr

Le covoiturage de courte distance, domicile – travail, a le vent en poupe

covoiturageEn l’espace de quelques années, le covoiturage est clairement entré dans les mœurs : partir en vacances, en week-end ou traverser la France en partageant à plusieurs le même véhicule n’a jamais été aussi simple. Merci Blablacar ! Aujourd’hui, la plateforme lancée en France en 2012 (et même en 2006 avec le site covoiturage.fr, renommé ensuite pour faciliter son développement hors de France) compte 25 millions d’utilisateurs dans une vingtaine de pays : 10 millions de personnes utiliseraient ses services chaque trimestre. Son concept est très bien connu : mettre en relation des conducteurs qui proposent un itinéraire spécifique avec des passagers. Tous peuvent ainsi partager les coûts comme l’essence ou le péage.

Ce qui marche pour la longue distance peut-il fonctionner au quotidien, sur des trajets plus courts, entre le domicile et le travail ? C’est le challenge que tentent de relever une demi-douzaine de start-up en Ile de France. Les obstacles auxquels elles font face sont nombreux : besoin de flexibilité dans les horaires, établissement d’une masse critique suffisante, mise en relation de covoitureurs proches l’un de l’autre, imprévus liés au travail ou à la vie privée, tarification du service… Que ce soit Wayz-up, Citygoo, ou encore IDVroom, la filiale de la SNCF, les start-up dédiées au co voiturage de courte distance ont des idées pour surmonter tous ces obstacles… et ça semble fonctionner ! Grâce notamment à l’appui des entreprises, comme vous pouvez le découvrir dans notre reportage.

Nous avons suivi deux salariés du technicentre de Renault, dans les Yvelines. Chaque matin, à 7h30, Guillaume quitte son appartement parisien pour rejoindre son lieu de travail à Guyancourt. Un trajet de 45mn qu’il a longtemps fait seul, mais depuis quelques semaines, ce n’est plus toujours le cas. Il fait désormais du covoiturage avec un collègue qui habite à 500m de chez lui. Grâce à l’application Wayz-up, fondée par de jeunes parisiens, Guillaume a pu déterminer que Didier faisait le même trajet que lui.

Didier est donc devenu le covoituré occasionnel de Guillaume. « Ça permet de voir quelqu’un, de discuter, c’est aussi un confort une fois de temps en temps pour aller au travail. Sinon je n’ai pas de voiture et je vais en transport en commun« , témoigne-t-il. Les deux hommes travaillent tous les deux sur le même site Renault, où travaillent 10 000 salariés. La direction du technicentre a décidé de favoriser le covoiturage : en moins de deux ans, elle a convaincu 850 employés, soit 8,5% de ses effectifs. Un succès fou.


Covoiturage : ça fonctionne aussi pour aller travailler

Bertrand Lambert

14 Avr

Du vert, des poules… et des écrevisses sur les toits de la RATP

Batiment ; DiversImaginez une surface équivalente à six terrains de foot, végétalisée et consacrée pour un tiers à l’agriculture urbaine. Imaginez ces nouveaux jardins sur les toits et murs de bâtiment dédiés aujourd’hui à la maintenance des rames de métro ou tout simplement à la gestion du trafic. Le pari semble un peu fou mais c’est pourtant celui que la RATP a décidé de le relever : la régie s’est donné comme objectif de végétaliser 40.000 m² de toitures dans son domaine immobilier (bâtiments tertiaires et industriels), d’ici 2020.

Plusieurs sites ont d’ores et déjà été identifiés comme ayant un fort potentiel de végétalisation. Les études préliminaires en cours pourraient même aboutir, sur l’un des sites, à une serre en hydroponie étagée de 2.000m² (légumes et fruits de saison) chauffée par la chaleur émise par les serveurs informatiques du data center situé sous les toitures !

Au dessus des ateliers Jourdan Corentin Issoire, porte d’Orléans, 10.000m² de végétalisation (soit 50% des 1,7 ha d’emprise) permettront de mettre en avant un modèle d’agriculture urbaine basé sur la production en circuits courts et le bien-vivre ensemble, avec la contribution espérée des habitants du quartier. Au dessus des ateliers Vaugirard, dans le 15eme arrondissement (là où sont entretenus les rames de la ligne 12 du métro), les 14.000m² de végétalisation (soit 60% des 2,3 ha d’emprise), composés de jardins suspendus et plantations le long de la voie nouvelle, participeront, eux, à la création d’un quartier vert. Continuer la lecture

11 Avr

La RATP : dinosaure numérique 2.0

Open dataL’histoire a tout d’un canular du 1er avril. La RATP a décidé de bloquer l’accès à ses données en temps réel (passage des métros et RER en station) à l’application de mobilité la plus en vogue, et à mon sens la plus novatrice, la plus simple et la plus complète à Paris (et ailleurs dans le monde) : Citymapper ►entretien vidéo exclusif à retrouver en bas de cet article Etonnant ? Pas tant que ça si on se plonge dans l’histoire récente : la RATP a toujours eu du mal avec l’open data.  Et ça ne date pas d’hier.
On a tendance à l’oublier mais il a fallu ainsi attendre août 2012 pour que la régie libère… son plan du métro ! Oui oui, le bon vieux plan de métro de la ville, pour lequel la RATP s’est battu bec et ongles, allant jusqu’à demander à l’Apple Store de bloquer les applications qui osaient les utiliser et – déjà – proposer des services novateurs pour smartphone, sans commune mesure avec ce que l’appli RATP d’alors pouvait proposer. Checkmymetro, l’appli alors la plus en vue, doit même inviter, en 2011, les internautes à dessiner un nouveau plan pour remplacer le plan officiel. D’autres applications sont contraintes de rendre les armes et de cesser leur activité, tel TransParis ou Francilisy. Elles facilitaient pourtant la vie des usagers. La RATP, elle, préfère visiblement préserver ses propres intérêts commerciaux et financiers. Elle va même oser un temps proposer deux applications distinctes : une gratuite et une payante. La différence : la première fournit des horaires approximatifs quand l’autre affiche les horaires en temps réel ! Depuis cet épisode déjà abracadabrantesque (pour paraphraser un célèbre maire de Paris), la régie n’a plus osé proposer de contenu payant sur ses applications… lesquelles restent toujours très en retard par rapport à ce que développent les jeunes start up venues du monde entier, ou sans aucun rapport avec ce demandent les utilisateurs. Continuer la lecture

31 Mar

Le pass unique à 70 € a-t-il vécu ?

La question n’est pas la survie du pass unique, que Valérie Pécresse s’est engagé à conserver. La question est celle de son prix, fixé à 70€ depuis sa mise en œuvre en septembre dernier. Depuis plusieurs semaines, la présidente LR du conseil régional d’Île-de-France multiplie les déclarations ambigües, comme si elle voulait commencer à préparer l’opinion à une éventuelle hausse de tarif pour le Passe Navigo, en contrepartie notamment d’une amélioration de l’état des transports régionaux. C’est ce qu’elle a suggéré mardi matin, dans Télématin sur France 2 et qu’elle a redit à notre micro, à la sortie du STIF hier. Au delà du financement à proprement parler du pass unique, ce sont les 8 à 9 milliards d’euros que vont coûter les fameuses 700 rames neuves que Valérie Pécresse a promis d’ici 2021 qui pose la question d’une hausse éventuelle des tarifs des transports franciliens. Même en achetant ces rames en crédit bail, comme le propose la nouvelle majorité, le STIF n’a pas forcément les moyens de s’endetter d’une somme aussi conséquente. Il va falloir qu’il trouve de nouvelles recettes. De l’issue des actuelles négociations entre Manuel Valls et Valérie Pécresse, quant à la mise en place d’une recette fiscale pérenne de l’État, dépendra sans doute le maintien, ou pas, du pass à 70 euros. Pour l’heure, aucune hausse de tarif n’a été voté. Profitons-en.

Notre analyse en vidéo, après un reportage sur la ligne P avec la parole donnée aux usagers.Bertrand Lambert

► Sur le même thème : les enjeux du pass unique
► Pour aller plus loin : 700 rames neuves d’ici 2021 : la promesse impossible de Valérie Pécresse
► Pour aller plus loin : Pécresse : « Nous réfléchissons à des lignes de bus en grande couronne avec arrêt à la demande via smartphone »

30 Mar

EXCLU – Pécresse : « Nous réfléchissons à des lignes de bus en grande couronne avec arrêt à la demande via smartphone »

Mettre en service 1.000 nouveaux bus, connectés, climatisés, plus accessibles et sécurisés : pendant la campagne des régionales, Valérie Pécresse a clairement affiché sa volonté de lancer un grand plan bus dès son élection, avec à la clé 20% de capacité supplémentaire en grande couronne. Pourtant, 3 mois après son arrivée, les habitants du fin fond du Val d’Oise ou de Seine et Marne ne voient toujours rien venir. Nous avons donc profité de la séance de ce mercredi au STIF, consacrée essentiellement à l’autre promesse phare de la Présidente LR (à savoir les 700 rames neuves d’ici 2021), pour interpeller Valérie Pécresse. Elle nous a assuré que son plan Bus allait bientôt voir le jour et que ses équipes réfléchissaient à des lignes de bus 2.0, c’est à dire connectées avec arrêt et dépose à la demande, grâce à une application smartphone dédiée. La révolution est peut-être en marche en grande couronne…

Bertrand Lambert

► Sur un autre thème : 700 rames neuves d’ici 2021 : la promesse impossible de Valérie Pécresse

29 Mar

700 rames neuves d’ici 2021 : la promesse impossible de Valérie Pécresse

IMG_3864-1On ne peut pas lui faire le reproche du manque de volonté. Ni celui de l’inaction. Trois mois après son élection, Valérie Pécresse fera voter demain au STIF une première délibération dévoilant les grandes lignes de sa stratégie pour déployer, d’ici à la fin de son mandat en 2021, les fameuses 700 rames neuves ou rénovées promises lors de la campagne. Le calendrier se veut serré : la SNCF et la RATP sont instamment priés de fournir au STIF, d’ici la fin mai, l’ensemble des éléments techniques et financiers qui permettront de valider, ou pas, les différents scénarios envisagés. Le nouveau schéma directeur serait, lui, présenté dans la foulée, fin juin. Et les commandes se feraient dans la foulée, une fois trouvés les financements (environ 8.5 milliards d’euros).

Pour l’heure, nous ne sommes donc toujours qu’au stade du constat – « l’âge moyen du matériel roulant ferroviaire SNCF et RATP en circulation fin 2015 dépasse 20 ans, et plus de 200 rames ont plus de 30 ans » est-il écrit dans le rapport du STIF N 2016/109 que nous nous sommes procurés – et surtout des intentions. Celles ci sont dans la droite ligne des promesses de campagne faites en 2015 et que nous avions dénoncées, dans un précédent papier, comme souhaitables pour les usagers mais globalement irréalistes dans un délai aussi court.

Le document qui sera fourni demain aux administrateurs du STIF ne fait pas la distinction entre les commandes déjà effectuées (et payées) avant l’arrivée de Valérie Pécresse, les options sur les contrats existants facilement enclenchables (mais à financer) et ce qui est réellement nouveau par rapport au précédent schéma directeur. Selon nos calculs, sur les 657 rames neuves ou renouvelées (+43 éventuelles) envisagées par le STIF, 416 seulement seraient réellement commandées en plus de celles déjà prévues. La différence est de taille. Exemple : 124 nouvelles rames sont annoncées pour le RER E, mais ce renouvellement est connu de longue date. Idem pour les 24 nouvelles rames Mi09 annoncées pour le RER A, déjà commandées. Idem encore pour les 42 rames neuves de type Regio2N sur la ligne R, prévues par le dernier contrat STIF-SNCF signé fin 2015.

L’impact de l’élection de Valérie Pécresse sur le renouvellement du matériel ferroviaire serait donc bien moindre que celui annoncé lors de sa campagne, ou dans les déclarations et communiqués à venir. Les intentions sont là, certes. 416 rames, ce n’est pas rien (c’est 1/3 du parc en circulation) : c’est évidemment une bonne nouvelle pour les voyageurs ! Mais il reste de nombreux points à préciser : le financement, le calendrier ; et la nouvelle présidente de Région va surtout devoir trouver des lignes de production disponibles chez les principaux constructeurs, Alstom ou Bombardier par exemple, ce qui est loin d’être gagné. Affaire à suivre.

Les intentions du STIF, dans le détail, ligne par ligne, à voter le 30 mars : Continuer la lecture

23 Mar

Pourquoi sécuriser les gares à 100% n’est pas possible

bagagesC’est une mesure spectaculaire, sans doute souhaitable, mais qui pose de tels problèmes – humains, financiers et logistiques – qu’elle ne verra sans doute jamais le jour, sauf à y consacrer des moyens colossaux et réaliser des travaux herculéens. Mardi, quelques heures après les attentats de Bruxelles, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que, désormais, « les accès aux zones publiques de transport seront réservés aux personnes munies d’un titre de transport et/ou d’une pièce d’identité ». Il a aussi prôné une palpation et une fouille systématique des voyageurs et des bagages. Mais ces deux annonces sont quasiment impossibles à mettre en œuvre dans les grandes gares parisiennes. Démonstration.

Je vous propose une démonstration par l’absurde en prenant la gare du Nord pour exemple, là où sont déjà installés les fameux portiques de sécurité voulus par Ségolène Royal.

Thalys

Hypothèse 1 : si l’on veut avoir dans les gares une sécurité du type aéroportuaire, à savoir vérification à la fois de la carte d’identité, du billet de transports et des bagages, il faut s’intéresser à la seule ligne fonctionnant aujourd’hui de la sorte, à savoir Eurostar. Eurostar, c’est 3% du trafic de la gare du Nord mais en terme de surface c’est beaucoup plus : si on compte les deux quais réservés, les espaces d’attente, de contrôle, d’accès, de restauration, de commerces, de sanitaires, de lieux de repos pour les personnels douanes et de la police aux frontières, Eurostar occupe environ 13% de la surface total de la gare. Si on veut traiter de la sorte 100% du trafic, que ce soit dans la gare ou à ses entrées, il suffit de faire une simple règle de 3 : il faudrait une gare du Nord 4 fois plus grande ! Une telle perspective est évidemment illusoire, même en imaginant creuser 30 mètres sous terre, sous les actuelles lignes de RER. Continuer la lecture