La dernière étude menée par Moovit – l’une des appli transports les plus performantes, tout juste élue meilleure application locale par Google – est pleine d’enseignements … et de surprises :
En moyenne en, Ile de France, les usagers du métro et/ou du RER passent quotidiennement 64 min dans les transports pour parcourir 10.8 km. 10.8 km seulement me direz-vous… nos transports en commun seraient-ils si lents ? Le problème, c’est que nous devons faire, toujours en moyenne, au moins deux correspondances pour atteindre notre point d’arrivée. Et que nous perdons 12 min à justement attendre ces fichues correspondances. Ajoutez à cela que nous devons ensuite marcher 736 m et vous comprenez aisément pourquoi nous avons l’impression de nous déplacer à la vitesse d’un escargot ou presque (10.1 km/h en moyenne… c’est par exemple deux fois moins que la vitesse commerciale du – très lent – tramway T3a).
Avec ses 64 minutes de temps de trajet quotidien déclaré en moyenne, Paris se trouve dans la moyenne haute des temps de trajets dans grandes villes européennes (+300.000 habitants). Dans ce classement, Bilbao est la ville où l’on reste le moins longtemps dans les transports (35 min), Londres celle où l’on perd le plus de temps (84 min). A titre de comparaison, en France, Lyon et Strasbourg totalisent en moyenne respectivement 45 et 52 min de trajet quotidien.
Si 56 % des Franciliens ont moins d’une heure de transport quotidien, 15 % qui y passent plus de 2h … au secours ! Une des raisons à cela est sans doute que Paris a la distance moyenne de trajet la plus élevée d’Europe avec 10,8 km (seul Hong-Kong fait mieux dans le monde, avec 11.2 km). 29 % des Franciliens effectuent même un trajet quotidien supérieur à 12 km. Logique me direz vous puisque les emplois se concentrent, en gros, à l’ouest, et les logement à l’est de la capitale (regardez les flux, à la fois sur le RER A, la ligne 1, le RER E ou même sur le périphérique aux heures de pointe… ils font Est -> Ouest le matin, puis Ouest -> Est le soir).
Dernier enseignement, le trajet des Franciliens se révèle être particulièrement difficile : 32 % doivent emprunter plus de 2 correspondances pour se rendre à destination, ce qui place Paris en queue de peloton : cette pénibilité de trajet est en effet est parmi les plus les plus élevées d’Europe (seules Berlin 34%, Hambourg et Lyon 30% font pire).
Pour résumer, se déplacer en transports en commun n’est pas si rapide que cela, ni aisé… mais c’est globalement toujours plus rapide – et plus éco responsable – que de se déplacer en voiture pour des trajets similaires, la clim’ et la radio en moins…
Bertrand Lambert
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