Tout çà pour çà ! Jean-Louis Fousseret n’ira pas à l’élection législative en dissidence face à Eric Alauzet, au nom du rassemblement derrière François Hollande. Son adjoint Yves-Michel Dahoui non plus. Beaucoup de moulinets et coups de menton. Pour rien ? Si, pour une certitude : le début de campagne d’Eric Alauzet est d’ores et déjà plombé.
Le maire socialiste de Besançon s’est finalement rangé à la raison. Cette non-participation que lui conseillait tout son entourage, à de rares exceptions près, doit le laisser très amer. Il y a cru longtemps. Dans un communiqué envoyé ce matin dans les rédactions, cosigné avec un autre candidat socialiste potentiel, Yves-Michel Dahoui, il affirme : « Nous restons persuadés qu’une candidature socialiste était la plus à même de faire gagner la gauche et d’assurer ainsi au nouveau Président de la République une majorité… »
Trop tard pour Jean-Louis Fousseret
Jean-Louis Fousseret avait le droit et la légitimité de se présenter. A l’intérieur du PS, ses soutiens n’ont pas été assez forts ou pas assez loyaux pour que cette circonscription ne soit réservée ni à une femme ni à un parti partenaire. Il y croyait.
Lui, le Hollandais du début, a été victime d’un accord passé entre Europe Ecologie et Martine Aubry, avant les primaires socialistes. L’accord PS-Europe Ecologie a tué tous ses espoirs. Dès l’instant où cette deuxième circonscription était réservée à un Vert, Jean-Louis Fousseret ne pouvait plus prétendre y défendre ses chances. C’est lui qui, dans ce cas, devenait le diviseur, le chicaneur, l’aigri, bref, le méchant de l’histoire. Le « je ne veux voir qu’une seule tête » n’est pas dans la culture de gauche, d’où cette rebuffade. La velléité d’aller au combat s’explique mais, même si elle n’aura pas duré longtemps, elle n’aura que trop durer !
Et dire que la campagne ne fait que commencer…
Eric Alauzet sort de cet épisode affaibli. Conseiller municipal à Besançon, ex-adjoint, conseiller général, il a obtenu ses mandats grâce au soutien du Parti Socialiste. Ou sur le scrutin de liste des municipales de 2008 (quand JL Fousseret a été élu dès le premier tour avec 57% des voix) ou sur un canton réservé par les socialistes à leur partenaire écologiste.
Le candidat EELV-PS devra faire ses preuves dans une circonscription traditionnellement à droite. Seule Paulette Guinchard (PS) avait réussi à la faire basculer dans le giron de la gauche de 97 à 2007.
Reste maintenant un combat à mener et des rangs à gauche à resserrer. Les militants socialistes feront-ils la campagne d’Eric Alauzet ? Dans son comité de soutien, le candidat écologiste a déjà réuni Paulette Guinchard, Claude Jeannerot, Marie-Guite Dufay. Quelle sera l’attitude de Jean-Louis Fousseret ? Dans le communiqué qui annonce sa non-participation, il n’apporte pas son soutien au candidat Alauzet : « Nous resterons attentifs à ce que le programme d’Éric Alauzet soit cohérent avec celui de François Hollande et apporte les garanties indispensables de cohésion et de loyauté, aujourd’hui comme demain.»
« Loyauté » : le mot est lâché. C’est bien ce que reprochait le maire de Besançon à ses partenaires, le manque de loyauté. Jean-Louis Fousseret a une crainte : qu’Eric Alauzet, une fois élu député, ne soit tête de liste écolo contre lui à la mairie dans deux ans, en 2014. Eric Alauzet affirme qu’il n’en sera rien.
De toute façon, il n’est pas encore député…
Et, en cas de défaite, Eric Alauzet et les Verts ont déjà leur bouc émissaire tout trouvé.
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