Sylvie Laroche estime, sur la foi des experts juridiques du Parti socialiste, que les encarts publicitaires achetés par le PS du Jura ne provoqueront pas son inéligibilité en cas d’élection le 17 juin. « Ce problème est derrière nous, a-t-elle assuré lors du débat de la 3e circonscription du Jura dimanche. Juridiquement, il n’y a plus d’affaire ». Pas aussi simple que cela. Explications.
C’est Patrick Viverge, le candidat du Front de Gauche, qui a mis les pieds dans le plat au bout de 4 mn d’émission dimanche: « Quand on transgresse la loi, il y a des sanctions ». L’épisode des encarts publicitaires a laissé des traces à gauche, et le conseiller général de Dole refuse d’envisager un désistement en faveur de la candidate PS si elle le devance au 1er tour. « Si je me désiste pour quelqu’un qui ne pourrait pas être élu, je déroule le tapis rouge à Jean-Marie Sermier », assène Patrick Viverge.
« Nous n’encourons pas l’inéligibilité »
Pourtant, Sylvie Laroche l’assure: Danielle Brulebois, candidate PS dans la 1re circonscription du Jura, et elle-même ne risquent pas l’inéligibilité. Pourtant, les deux femmes sont apparues dans des encarts publicitaires de la presse écrite pour annoncer des réunions publiques pendant la campagne présidentielle. Une pratique rigoureusement interdite par le code électoral. « Je reconnais qu’il y a eu une erreur, mais je ne veux pas charger untel ou untel à la fédération, explique Sylvie Laroche. L’expertise juridique conduite par le national nous assure que nous n’encourons pas l’inéligibilité. » Ce que les pontes de Solférino ont conseillé aux candidates, c’est d’inscrire cette dépense dans leurs comptes de campagne (environ 800 euros pour Sylvie Laroche). La commission nationale d’évaluation des comptes de campagne refusera de rembourser cette somme, mais ce serait un moindre mal.
Reste qu’en cas de score serré les 10 ou 17 juin, un candidat battu par Sylvie Laroche ou Danielle Brulebois pourrait déposer un recours. « C’est toujours possible, reconnaît la conseillère régionale. Le juge apprécierait alors l’impact des encarts publicitaires sur le vote. Je ne suis pas juge, mais ça me semble fort peu probable que cela entraîne l’inéligibilité ».
Encouragées par le PS national, les candidates du Jura continuent donc à faire campagne. Impossible de préjuger une éventuelle décision du juge, mais ce qui est certain, c’est que pour l’instant, l’affaire leur coûte plus qu’elle ne leur rapporte. « Cette erreur, je vais me la traîner comme un boulet toute la campagne », soupire Sylvie Laroche.
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