Le maire d’un petit village du Jura a été radié de la CFDT chimie-énergie, la semaine passée, en raison de sa candidature aux élections départementales de mars sous l’étiquette Front national, a révélé vendredi le quotidien Le Progrès. Stéphane Montrelay, maire sans étiquette de Rans – un village de 500 habitants situé entre Dole et Besançon – a été radié mardi dernier à l’issue d’un conseil syndical extraordinaire, a indiqué la CFDT à l’AFP, estimant que « le Front national est en opposition avec (ses) valeurs ». Le reportage.
« La CFDT ne me reproche pas d’avoir mal fait mon travail au sein du syndicat, mais uniquement mon engagement politique avec le Rassemblement Bleu Marine », note l’édile, qui est également délégué CFDT du personnel et membre du CHSCT de l’usine chimique Solvay à Tavaux.
Stéphane Montrelay, 38 ans, a rejoint le Front national en décembre et a été investi candidat du Rassemblement Bleu Marine dans le canton de Mont-sous-Vaudrey (Jura), pour les départementales de mars prochain.
« Si j’avais adhéré à un autre parti, ça n’aurait pas posé de problème. C’est totalement discriminant », estime le maire.
« Le Front national n’est pas un parti politique interdit en France. Si on commence à exclure les gens car ils n’ont pas les mêmes idées politiques, on est loin des droits de l’homme » ajoute M. Montrelay, qui envisage de déposer plainte.
La CFDT souligne au contraire que ses statuts interdisent à ses membres ayant des mandats représentatifs importants de se présenter à une élection.
En juillet dernier, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, avait appelé à combattre le Front national, un parti selon lui « pas comme les autres », et qui « prône le rejet de l’autre, la xénophobie, le racisme même parfois ».
Une position réitérée ce lundi soir sur Europe 1:
« Non, être au front national et à la @CFDT, ce n’est pas compatible, le front national est une horreur » / @CfdtBerger dans #E1Soir
— CFDT (@CFDT) 23 Février 2015
Ce n’est pas la première fois que la CFDT exclut de ses rangs des adhérents pour cause d’adhésion au FN: en mars dernier, une telle mesure avait frappé un candidat figurant sur la liste Front national aux municipales à Péronne (Somme), et en 2011 elle avait concerné un candidat FN aux cantonales en Moselle.
Alors que le Jura faisait partie des cinq départements de France où le FN ne présentait pas de liste aux municipales l’an passé (avec la Haute-Saône), le parti de Marine Le Pen sera représenté dans 16 des 17 cantons du département pour le scrutin des 22 et 29 mars. Dans le canton de Saint-Claude, le Front national a choisi de soutenir le maire divers droite du chef-lieu, Jean-Louis Millet, un ancien villieriste. (Avec AFP)
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