14 Déc

Annie Genevard, la nouvelle secrétaire générale LR : « Le style de Laurent Wauquiez est cash mais… »

 

Aurelien Morissard / IP3; Paris, France le 11 mai 2016 - Seance de questions au gouvernement a l' Assemblee Nationale, en presence de Annie Genevard. FRANCE ONLY (MaxPPP TagID: maxnewsfrthree742283.jpg) [Photo via MaxPPP]

Annie Genevard Photo : Aurelien Morissard / IP3; MaxPPP

Annie Genevard devient numéro 3 des Républicains. Quel est son parcours ? Quelle sera sa mission ? Comment va-t-elle assumer ce nouveau rôle ? « Le style de Laurent Wauquiez est cash mais je n’ai rien entendu dans son discours qui m’empêche de le soutenir. »

La politique, un virus familial

Annie Genevard a attrapé le virus de la politique jeune : sa maman, Irène Tharin, décédée durant l’été 2016, a été maire de Seloncourt dans le Pays de Montbéliard et députée de la 4ème circonscription du Doubs. Toutes les deux au RPR, à l’époque. Un choix qui ne doit rien à un tropisme familial : dans cette famille d’origine italienne, on est plutôt à gauche toute ! Irène Tharin a dû affronter son frère : il se présentait pour le même siège de député mais avec l’étiquette PCF !

Le mentor d’Annie Genevard, c’est l’ancien maire de Morteau et ancien député de cette circonscription du Haut-Doubs, Jean-Marie Binétruy. Cette professeure de lettres lui a succédé à l’hôtel de ville après avoir été son adjointe durant deux mandats. Puis, elle a été élue députée quand il n’a pas souhaité se représenter. Certains, d’ailleurs, trouvent que son parcours a été bien facilité par ce parrain. Qu’elle a simplement su faire fructifier un héritage…

Aujourd’hui, secrétaire générale

Laurent Wauquiez a donc choisi l’élue du Haut-Doubs comme secrétaire générale. « Le président, le 1er vice-président délégué et moi, nous formons le cœur de la direction de notre mouvement. Notre parti a beaucoup souffert, il faut le remettre en état. Laurent fait émerger une nouvelle génération. »

Le nouveau président a insisté sur l’âge moyen de cette direction : 43 ans. Avec ses 61 ans, Annie Genevard fait donc figure de … sage.

Lors de la primaire des Républicains, il a soutenu Nicolas Sarkozy. Elle, François Fillon. Elle faisait partie des proches du candidat battu à la présidentielle. « Bien que nous n’ayons pas toujours suivi les mêmes chemins, Laurent Wauquiez est le seul en capacité de faire entendre la droite et à avoir l’autorité pour nous remettre debout. » Il était sarkozyste, elle était fillonniste et d’autres, comme Virginie Calmels, étaient juppéistes. « Maintenant, il faut rassembler. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. »

« Reconstruire » ou « rassembler » : ces mots reviennent plusieurs fois lors de la conversation téléphonique cet après-midi.

Pourquoi elle ?

Le nouveau président des Républicains cherchait, selon elle « une personne en qui il a confiance, qui apaise et qui sait gérer une équipe ». Annie Genevard se définit comme « une fidèle, qui tient à ses convictions ». Elle s’est fait remarquer lors du débat sur le mariage pour tous, auquel elle s’est opposée. Notamment en raison de ses convictions religieuses. « Opposée, oui, mais toujours avec respect » précise-telle… Elle juge que le style de Laurent Wauquiez est « cash mais il faut aussi regarder le fond. Nous voulons relancer le goût du débat. Laurent ne s’interdit aucun sujet, pouvoir d’achat, Europe ou encore immigration… Il veut secouer le corset du politiquement correct et c’est bien… »

La nouvelle secrétaire générale veut « mettre du lien entre les différentes sensibilités, entre les différentes individualités. »

Autre corde à son arc et non négligeable : elle connaît très bien l’appareil. Elle a été secrétaire nationale aux fédérations, en charge des questions d’éducation, secrétaire générale adjointe. De plus, la vice-présidente de l’Assemblée nationale a forcément des contacts privilégiés avec les parlementaires de son parti. C’est l’une des deux conditions posées à Laurent Wauquiez : ne pas lâcher la vice-présidence.

L’autre condition ? Lui laisser du temps pour continuer à aller sur le terrain, sur sa circonscription, la 5ème du Doubs.

D’ailleurs, elle a accepté notre invitation : dimanche soir, elle sera l’invitée politique d’Adrien Gavazzi, dans le journal de 19 heures. Preuve que Paris ne lui prend pas (encore) tout son temps…

 

Annie Genevard en quelques dates :

1995 – 2002 : adjointe à la mairie de Morteau

2002 – 2017 : maire de Morteau

2004 –  2012 : conseillère régionale

Depuis 2012 : députée de la 5ème circonscription du Doubs

2017 : Vice-présidente de l’Assemblée nationale

2017 : Secrétaire générale des Républicains