07 Juil

Le stupéfiant absentéisme des députés comtois lors du vote sur l’état d’urgence

L'Assemblée nationale le 6 juillet 2017 (©AssNat)

L’Assemblée nationale le 6 juillet 2017 (©AssNat)

Il s’agissait du tout premier projet de loi de la nouvelle législature. Les députés étaient appelés à se prononcer, ce jeudi après-midi, sur une 6e (et en principe dernière) prolongation de l’état d’urgence. 150 élus seulement ont pris part au vote, soit tout juste un quart des députés élus en juin. Chez les élus de Franche-Comté c’est encore pire: une seule élue (sur douze députés) a participé au scrutin. Le texte a été largement adopté par 137 voix pour et 13 voix contre.

On a eu beau chercher dans l’analyse du scrutin, impossible ou presque de trouver un élu franc-comtois.

Seule Fannette Charvier, députée LREM du Doubs, a participé au vote sur la prolongation de l’état d’urgence. Elle a voté oui, comme une majorité des élus présents. Le régime d’exception est donc prolongé jusqu’au 1er novembre.

Les autres, tous les autres, ont séché la séance et n’ont même pas pris la peine de déléguer leur droit de vote à un collègue.

Sur un texte aussi fondamental qui affecte la sécurité et les libertés des Français, on aurait aimé connaître le point de vue de tous les autres: les marcheurs Eric AlauzetDenis SommerFrédéric Barbier (Doubs), Barbara Bessot-Ballot, Christophe Lejeune (Haute-Saône), sans parler de la vice-présidente de l’Assemblée Danielle Brulebois (Jura). Idem pour les élus de droite Annie Genevard (LR du Doubs), Marie-Christine DallozJean-Marie Sermier (LR du Jura), Ian Boucard (LR du Territoire de Belfort) et Michel Zumkeller (UDI du Territoire de Belfort).

Alors bien sûr, certains diront que le texte était sûr de passer (seuls les députés FI et PCF ont voté contre la prolongation), mais quand même…

D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, Diane de Fortanier, qui suit l’actualité parlementaire pour Contexte, confirme que beaucoup ont fait l’école buissonnière: « On est jeudi, le jeudi c’est circo ».

Bref, ce premier vote sur un texte de loi laisse une furieuse impression que la réduction annoncée du nombre de parlementaires est déjà expérimentée par certains de nos élus. Sans que les citoyens n’en aient vraiment été informés…

Mise à jour (8 juillet 10h):

Suite à la publication de cet article, plusieurs élus ont réagi.

Dans un communiqué, Danielle Brulebois affiche « son plein soutien au projet de loi sur la prorogation de l’état d’urgence ». Elle indique avoir « dû quitter l’hémicycle pour rejoindre sa circonscription en fin d’après-midi où elle tenait à assister à un hommage départemental aux pompiers jurassiens morts pour la France » et précise qu’ « avant de quitter Paris, elle s’est assurée de déléguer son vote à un de ses collègues qui n’a malheureusement pu être pris en compte pour des raisons réglementaires ».

Sur son blog, Eric Alauzet explique lui aussi qu’il « soutient l’ultime prorogation de l’état d’urgence » et qu’il a « comme les précédents projets de loi, a voté pour » (alors qu’il n’apparaît pas dans la liste des députés ayant pris part au vote). Sur les réseaux sociaux, une proche du député indique qu’il était « l’après midi à Bercy pour les états généraux des finances publiques avec le ministre du budget et des comptes publics Gérald Darmanin et le premier président de la cour des comptes Didier Migaud. Il est rentré à Besançon à 23h ».

Quant à Michel Zumkeller, il dénonce, lui aussi sur les réseaux sociaux« un antiparlementarisme primaire ». « En commission le mercredi, là ou on étudie sur le fond 90% des parlementaire étaient présents! La séance dans l’hémicycle constitue un enregistrement d’un texte qui fait consensus », argue le député du Territoire.

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