Alors que la droite a choisi son champion pour l’élection présidentielle, la gauche peut-elle encore y croire ? Le PS et ses alliés sont-ils en mesure d’éviter la déroute ? et si oui, avec qui? Trois responsables de gauche en ont débattu dans Dimanche en Politique. Voici les 7 extraits qu’il ne fallait pas rater.
Nos trois invités:
- Frédéric Barbier, député PS du Doubs
- Eric Alauzet, député Europe Ecologie-Les Verts du Doubs
- Christophe Perny, ancien président du conseil général du Jura, animateur d’En Marche (Emmanuel Macron) à Lons-le-Saunier
Ils se sont expliqués sur la stratégie du PS et de ses alliés pour 2017, alors que la déroute semble inévitable pour le PS et ses alliés.
- Primaire de la gauche: prudent, Frédéric Barbier n’a pas de candidat
François Hollande doit il se présenter? « ce sera à lui de se prononcer (…) je ne rentre pas là dedans ». Vous aurez beau insister, Frédéric Barbier ne veut pas se mouiller: « Je ne soutiens aucun candidat, mais je soutiendrai celui qui sortira de la primaire ». Il consent néanmoins que « s’il y a une primaire, c’est que les choses ne vont pas de soi, c’est que le président ne peut pas dire: « je vais me présenter et tout le monde est derrière moi » ».
Frédéric Barbier: « Je ne soutiens aucun candidat »
- Christophe Perny: « Vous ne demandez pas à l’entreprise de démolition de venir reconstruire la maison »
Pour Christophe Perny, François Hollande et Manuel Valls sont les responsables de la situation de la gauche et du pays, ils ne sont donc pas capables de rassembler: « Quand vous avez une démolition de la gauche, et des centaines d’élus de gauche sont passés à la moulinette pendant ces quatre ans et demi, vous ne demandez pas à l’entreprise de démolition de venir reconstruire la maison ».
- Frédéric Barbier et les regrets sur l’Europe
« On n’y est pas arrivé ». Quand on rappelle à Frédéric Barbier que François Hollande avait promis de changer l’Europe, le député fait un constat d’échec. Elu d’une circonscription industrielle, il regrette les distorsions de concurrence liés au droit de douane, citant le cas de Peugeot Scooters. « Pourquoi on impose 300% de taxes sur les produits qui arrivent aux Etats-Unis quand l’Europe met 20%? (…) Si on n’arrive pas à se protéger aux limites de l’Europe, on dégrade l’industrie française ».
Frédéric Barbier: Changer l’Europe? « On n’y est pas arrivé »
- Christophe Perny: « la présidentielle les rend fous »
« Comment Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann, certains dont on se rappelle même pas du nom tellement ils sont connus, peuvent imaginer être candidat à la présidentielle? Faut être sérieux ! » L’ancien président du Département du Jura ne goûte guère l’empilement des candidats à gauche. « La présidentielle les rend fous » tranche-t-il.
Christophe Perny: « La présidentielle les rend fous »
- Eric Alauzet: « On joue à savoir qui sera le roi du cimetière »
Pour le député EELV, la gauche a le choix: soit elle fait une large primaire de Mélenchon à Macron (et les deux peuvent gagner, juge-t-il), soit « on joue à savoir qui sera le roi du cimetière au soir du premier tour ».
Eric Alauzet: « On joue à savoir qui sera le roi du cimetière »
- Frédéric Barbier et les gauches « difficilement réconciliables »
Partisan d’une large primaire, le député PS du Doubs reconnaît que les différentes composantes de la gauche sont « difficilement réconciliables ». Mais il nuance immédiatement, estimant qu’ « on a failli sur la loi Travail » et qu’il « rejoint la gauche de la gauche sur des sujets comme celui-là ».
Frédéric Barbier: « Il y a des gauches difficilement réconciliables »
- Eric Alauzet et EELV: Il n’arrive pas à démissionner, ils n’arrivent pas à le virer
Eric Alauzet est toujours membre d’Europe Ecologie-Les Verts. Le député siège désormais au sein du groupe socialiste à l’Assemblée, et il soutient un candidat à la primaire organisée par le PS (François de Rugy). Il n’a pas participé à la primaire d’EELV, même si, précise-t-il, le candidat désigné par les militants « est sans doute celui de qui [il est] le plus proche ». « Il ne faut pas trop finasser dans la période », affirme-t-il à ses amis écologistes, agitant le chiffon rouge d’un 2e tour Fillon-Le Pen. « Je l’ai un peu fait aussi ce parti », répond-il quand on lui demande pourquoi il ne quitte pas les Verts. On n’arrive pas à se séparer ».
Eric Alauzet: avec EELV, « on n’arrive pas à se séparer »
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Quelle stratégie pour la gauche ? #DimPolFC