15 Juin

18 juin : « Cette primaire, c’est la chienlit ! »

Le Général de Gaulle, photo officielle du Président de la République

Le Général de Gaulle, photo officielle du Président de la République

Le 18 juin 1940, le Général de Gaulle lançait, de Londres, son fameux appel à la résistance au nazisme. François Hollande se rendra lundi à Colombey-Les-Deux-Eglises, où est inhumé le Général. Aujourd’hui, ceux qui se réclament peu ou prou de lui sont préoccupés par un seul objectif : la primaire des droites et du centre pour la présidentielle de 2017. Déjà 12 candidats se sont déclarés. « Ces primaires, c’est la chienlit ! » dixit Monique Rousseau, ancienne députée RPR du Doubs et présidente de « l’association comtoise pour le souvenir du Général de Gaulle ».

 

Décidément, à 79 ans, Monique Rousseau a gardé son franc-parler. L’ancienne élue du Pays de Montbéliard soupçonne le Président de la République de vouloir « se faire un coup de pub en allant sur la tombe du Général mais Sarkozy est bien allé inaugurer le Mémorial de Charles de Gaulle… alors pourquoi pas Hollande… Je respecte la fonction de Président et puis, n’importe qui peut y aller, ce n’est pas réservé à une caste… » raconte-t-elle au téléphone.

Elle est toujours présidente de « L’association comtoise pour le souvenir du Général de Gaulle » même si cette association n’est plus vraiment très active. La primaire des droites et du centre la fait sortir de ses gonds. « J’ai failli m’étouffer quand j’ai appris ce matin qu’Henri Guaino se présentait, au nom des valeurs gaullistes. On doit bien être au moins à 15 candidats, non ? » Non, pas tout à fait. Que 12.

Et elle poursuit : « Ces primaires, ça me fait de la peine. Ils pensent tous à leur nombril. C’est un retour à la IVème République. Un vrai pataquès ! C’est la chienlit ! Qu’on se réclame du Général, oui, de ses valeurs, oui,  mais pas n’importe comment ! C’est contraire à l’esprit gaullien.»

Malgré tout, elle ira voter lors de cette primaire. Et pour Alain Juppé « J’ai travaillé avec lui pendant 20 ans. Ses ennuis judiciaires ? Il a payé pour les autres. Son âge ? Il est en pleine forme. Lui seul peut sauver la France de la débandade. »

 

François Hollande se rend tous les ans, le 18 juin, sur le Mont Valérien, à l’ouest de Paris. Sur ce site, se trouve le Mémorial de la France combattante, inauguré le 18 juin 1940 par le Général de Gaulle, et érigé en mémoire de tous les morts de la Seconde Guerre mondiale.

Le Président de la république se rendra lundi à Colombey-les-Deux-Eglises, en Haute-Marne : il se recueillera sur la tombe du Général de Gaulle et devant la Croix de Lorraine,

symbole de son combat pour la Libération de la France de l’occupation allemande durant la Seconde guerre mondiale. C’est une première pour un président socialiste en exercice.

Il répond ainsi  à l’invitation de la famille de Gaulle qui l’a invité à plusieurs reprises à visiter le domaine de La Boisserie, demeure historique de la famille de Gaulle.

L’Elysée a fait savoir que cette visite avait lieu en dehors d’une commémoration officielle « afin d’éviter que sa présence ne change la nature de la cérémonie ».

 

Pour la primaire, de nombreux candidats font référence au Général de Gaulle, Henri Guaino ou encore Michèle Alliot-Marie, par exemple. L’annonce d’une visite de François Hollande à Colombey suscite déjà des commentaires et doit être envisagée avec de multiples précautions.

76 ans après l’appel du 18 juin et plus de 45 ans après sa mort, le Général de Gaulle occupe une place à part dans l’histoire de France.

 

PS : Pour les plus jeunes, petit rappel pour comprendre tout le sel des propos de Monique Rousseau.

Le terme « chienlit » désigne, au départ, un personnage du Carnaval de Paris qui défile avec les fesses barbouillées de moutarde d’où « chie-en-lit »… puis ce terme est devenu féminin. La « chienlit » désigne la pagaille, le désordre. Le Général de Gaulle (eh oui, encore lui !) l’emploie au moment de mai 68. A la sortie d’un Conseil des Ministres, rapporte son Premier Ministre, Georges Pompidou, Charles de Gaulle aurait dit « La réforme, oui ; la chienlit, non ».

D’où ce détournement en mai 68 :

Ecole des Beaux Arts

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