10 Juin

Conseil régional : Denis Sommer démissionne et choisit l’agglomération du Pays de Montbéliard

Denis Sommer

Denis Sommer

Denis Sommer a été victime du non-cumul exigé par Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional Bourgogne – Franche-Comté. Il était vice-président à PMA (Pays Montbéliard Agglomération) en charge de l’économie et occupait les mêmes fonctions à la région. Marie-Guite Dufay avait demandé le non-cumul. Certains vice-présidents comme Océane Charret-Godard, Vice-présidente à l’enseignement supérieur et à la recherche, avaient obtempéré. Denis Sommer a été contraint de le faire : il a choisi PMA plutôt que la région… Un choix qui s’explique.

Denis Sommer est un ancien ouvrier chez Peugeot, ancien militant CGT, ancien membre du PCF. Un habitant de Grand-Charmont, ville dont il est maire. Ancré dans le pays de l’automobile, il a choisi un avenir possible à PMA plutôt qu’une certitude à la région.

Preuve de son efficacité : le président Les Républicains de PMA, Charles Demouge, lui a confié l’action économique de sa collectivité. Marie-Guite Dufay a tout fait pour l’avoir à ses côtés à la région. Déjà, lors de son précédent mandat en Franche-Comté, en 2010, pour la constitution de sa liste, elle avait dû négocier ferme avec Pierre Moscovici, l’homme fort du PS dans le Doubs et dans la région. L’antagonisme entre « Mosco » et Sommer était tel que Marie-Guite Dufay avait réussi à « sauver la tête » de Denis Sommer mais elle avait été obligée d’accepter les autres membres de sa liste, sans broncher. C’est donc l’un de ses fidèles qui part aujourd’hui. Il sera remplacé par Jean-Claude Lagrange, élu de Saône et Loire et déjà délégué à l’économie.

 

Denis Sommer est passionné par l’économie. Et par la politique.

En quittant sa fonction de vice-président, il garde quand même son siège de conseiller régional, il sera même délégué à l’économie. Mais il donne sa préférence à PMA. En janvier prochain, de nouvelles élections auront lieu, en interne, dans cette collectivité territoriale qui change de périmètre. De 29 communes, PMA en compte maintenant 72… Si la majorité était à droite à 29, Denis Sommer espère bien que PMA basculera à gauche en janvier prochain. Une petite fenêtre. Un petit espace. Bref, un moment, peut-être, opportun pour lui. Rien n’est sûr mais il donne ainsi sa préférence à son mandat d’élu local. Et dans le cas où PMA revient dans le giron de la gauche, il se voit en président, forcément. Même si rien n’a encore été décidé officiellement.

Certains dans son camp se disent que cette annonce peut aider, justement, à faire basculer l’agglomération à gauche. De nombreux maires ne sont pas politisés. Ils choisiront plus le « bonhomme » que l’étiquette politique. Dans une agglo, le mode de fonctionnement, c’est le consensus, pas l’affrontement politique. Là aussi, Denis Sommer sait faire…

 

Denis Sommer lâche, non pas la proie pour l’ombre, mais un peu quand même. Une telle décision, ça s’appelle un pari. L’avenir dira s’il avait raison ou pas.