Barbara Romagnan (DR)
Il n’ont sont que six. Six députés de gauche ont voté contre la prolongation de l’état d’urgence ce jeudi à l’Assemblée nationale. Parmi eux, la socialiste Barbara Romagnan. L’élue du Doubs justifie cette position sur son blog. Dans un article intitulé « L’urgence d’apaiser », elle s’interroge: « Dans un contexte où les terroristes cherchent précisément à réduire nos libertés, n’est-il pas paradoxal que nous les restreignions nous-mêmes? N’est-ce pas une façon de dire que les terroristes ont gagné, si on leur donne de fait le pouvoir de limiter nos libertés auxquelles nous nous disons si viscéralement attachés? »
La députée PS, classée parmi ce groupe appelé « frondeurs », rappelle que « l’état d’urgence, c’est la mise entre parenthèse de certaines garanties de l’état de droit, cet état de droit même qui a été attaqué et que l’on veut défendre. »
Elle s’interroge également sur le timing: « Nous sommes en état d’urgence depuis le 13 novembre, et ce pour 12 jours, soit jusqu’au 25 novembre. Pourquoi décider dès le 19 qu’il faudra le prolonger alors que nous avons jusqu’au 25 pour en juger ? Par ailleurs, pourquoi trois mois plutôt qu’une autre durée, plus longue ou plus courte ? La menace à laquelle nous sommes effectivement soumis est amenée à s’inscrire dans la durée. Devra-t-on prolonger encore l’état d’urgence ? »
Barbara Romagnan cite l’exemple du Premier ministre norvégien: son « attitude (…) au lendemain du terrible massacre d’Utoya – qui avait vu la mort de 78 personnes, presque tous de très jeunes gens – me parait plus sage et porteuse de sens. Il s’était adressé à l’auteur des crimes en disant « Vous ne détruirez pas la démocratie et notre travail pour rendre le monde meilleur. Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance ».
Les 11 autres députés de Franche-Comté (2 PS, 1 EELV, 7 LR et 1 UDI) ont tous voté en faveur de la prorogation de l’état d’urgence. Outre Barbara Romagnan, deux députés PS et trois élus EELV ont voté contre (le détail ici).
Le Sénat se prononce ce vendredi après-midi.
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