27 Oct

« Nous ne sommes pas encore fiancés »: Christophe Grudler (MoDem) prend ses distances avec les dissidentes PS

Le MoDem Christophe Grudler et la socialiste Safia Otokoré, proche de François Patriat et Pierre Moscovici (©f3fc)

Le MoDem Christophe Grudler et la socialiste Safia Otokoré, proche de François Patriat et Pierre Moscovici (©f3fc)

« Je ne veux pas l’alliance de la carpe et du lapin ». Christophe Grudler n’a pas encore topé avec les vice-présidentes PS sortantes de Bourgogne, et il le fait savoir. « Elles annoncent bien vite des « noces » avec ma liste d’ouverture. Nous ne sommes pas encore fiancés », tempère dans un communiqué le conseiller départemental de Belfort, tête de liste du MoDem pour les régionales en Bourgogne Franche-Comté. Dans la presse (lire ici), Safia Otokoré, Florence Ombret et Fadila Khattabi ont en effet officialisé leur accord avec le MoDem. « Entendons-nous d’abord sur le projet. Travaillons ! », réplique aujourd’hui Christophe Grudler, ex-RPR, qui aurait aimé s’associer à la liste LR-UDI dès le premier tour.

On pensait les discussions en bonne voie, voilà qu’elles déraillent sérieusement.

Dans un communiqué, Christophe Grudler, qui a lancé sa propre liste suite au refus de François Sauvadet d’associer le MoDem à l’alliance entre Les Républicains et l’UDI, met sérieusement en doute la possibilité d’une union avec 3 des vice-présidentes sortantes de Bourgogne, les socialistes Safia Otokoré, Florence Ombret et Fadila Khattabi: « Je me place dans une rupture des pratiques à la Région. En aucun cas il n’y aura mariage contre-nature, ou des freins m’empêcheraient de tenir ma ligne politique. Je
ne veux pas l’alliance de la carpe et du lapin ».

« Je ne peux pas valider en bloc le bilan de François Patriat, en disant que tout est génial », prévient Christophe Grudler. Un bilan dont les trois élues sortantes sont pourtant comptables…

« Pas de déçus chez moi »

Il y a quelques jours seulement, Christophe Grudler jugeait pourtant les discussions avec les dissidentes socialistes « extrêmement prometteuses ». Les trois élues avaient été écartées, pour différentes raisons, des listes du PS. Leur départ en dissidence et leur rapprochement avec le MoDem avaient d’ailleurs intéressé le quotidien Libération.

Aujourd’hui, Christophe Grudler affirme qu’il ne veut « pas de déçus chez moi, que des volontés fortes de réussir ».

Alors, pourquoi ce changement de discours ? Peut-être parce qu’une alliance avec des sortantes socialistes constituerait certes un joli coup politique, mais il fragiliserait aussi la ligne politique de la tête de liste MoDem: « Je prends mon temps pour expliquer et avancer, avant de parler : patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, disait La Fontaine. Ce rassemblement peut encore s’amplifier, mais dans la cohérence. »

Il lui reste quelques jours, jusqu’au 9 novembre et la fin du dépôt des listes, pour trouver cette cohérence.

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