Christophe Lime le déclare : « Ah, s’il n’y avait que Jean-Louis mais il y a Hollande et Ayrault… ». Comprenez, avec les socialistes locaux, tout roule mais avec les socialistes du national… L’élu communiste se sent bien dans cette majorité municipale : il y finit son deuxième mandat. En revanche, la politique de Paris, c’est une autre histoire. Mais avec le Parti Communiste, c’est toujours une autre histoire, non ?
Les communistes vont-ils « repartir » avec les socialistes, et les autres, aux prochaines élections municipales de mars 2014 ?
Difficile de répondre à cette question : ils ne savent pas eux-mêmes. Pour l’adjoint communiste Christophe Lime : « Toutes les options sont sur la table. »
Et les options sont multiples. Avec, sans, dedans, dehors, avec le Parti de Gauche de Mélenchon, sans lui… Un véritable casse-tête…
Les communistes sont partenaires du socialiste Jean-Louis Fousseret depuis le début, c’est-à-dire depuis son premier mandat en 2001. Actuellement, 3 communistes siègent au conseil municipal dans la majorité. Ils sont revenus après le départ de Robert Schwint, le maire de Besançon entre 1977 et 2001. Entre le PCF et lui, c’était une histoire d’amour avec ruptures, rabibochage et finalement séparation même pas à l’amiable…
Avec Jean-Louis Fousseret, l’histoire est plus calme.
Changement de la donne
Seulement, depuis 2001 et même 2008, il y a eu du changement : et Mélenchon est arrivé ! Le PCF s’étiolait, ici comme ailleurs. En s’alliant avec le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon (qui a des attaches à Besançon, il y a -entre autres – fait ses études supérieures), le PC a retrouvé des couleurs.
Selon Christophe Lime, on compte au Parti Communiste une cinquantaine d’adhésions en moins d’un an… Et lors des 4 dernières élections, à Besançon, le Front de Gauche a totalisé entre 9 et 10 %, jusqu’à 15 % sur le nom de Mélenchon à la dernière présidentielle…
L’équation des municipales
10 % : LE chiffre important pour les élections municipales.
Au-dessus de 10 %, une liste peut fusionner avec une autre liste…
Et c’est là tout le problème. Il y a divergence, comme on dit dans les négociations, entre le PCF et le Parti de Gauche. Les communistes veulent bien partir seuls au combat au premier tour mais rallier la grande maison pour le deuxième tour, donc rejoindre la liste conduite par Jean-Louis Fousseret…
Pas question de se « rallier » pour les membres du Parti de Gauche qui sont, pour la plupart, d’ex-socialistes. Ils ont l’intransigeance des nouveaux convertis : tout sauf les Socialistes… A peine plus et ce serait TSF : Tout Sauf Fousseret…
Ils veulent bien, pourquoi pas, d’une « fusion technique » entre les deux tours mais pas d’élus dans la nouvelle majorité. En 1936, les communistes avaient inventé le concept de « soutien sans participation » avec le gouvernement socialiste de Léon Blum. Là, c’est un « truc » qui y ressemble…
Lors des dernières municipales, en 2008, la liste de Jean-Louis Fousseret avait raflé la mise dès le premier tour : 56,7 % des voix ! Mais c’était une liste de large union, genre gauche plurielle, avec du PS, des Verts, des Communistes, bref avec du rose, du vert, du rouge… Je dirais une liste « arc-en-ciel » si le terme n’était pas pris pour un autre concept…
Le PCF se sent pousser des ailes aux résultats des dernières consultations. Il aimerait bien se compter pour, espère-t-il, négocier entre les deux tours et obtenir davantage d’élus…
Mais le PCF n’est plus tout seul sur le créneau « à la gauche du PS ». Alors, le Parti de Gauche, allié ou boulet ?
La décision sera prise cet automne. « Toutes les options sont sur la tables » comme dit Christophe Lime…
En ajoutant, quand même, que « la réforme des retraites si elle est trop difficile pour les salariés nous aidera à prendre la décision… »
Ce n’est pas une menace, juste une petite précision, en passant…
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