La députée socialiste du Doubs Barbara Romagnan a exprimé ses réserves après l’intervention télévisée du Président François Hollande hier soir sur France 2. Sur son blog, l’élue de Besançon rappelle que la politique menée « s’envisage et s’organise sur un temps long. C’est dans ce cadre-là qu’elle doit être jugée. » Satisfaite par la promesse de ne pas augmenter les prélèvements fiscaux en 2014, elle est en revanche « beaucoup plus réservée » sur la baisse des dépenses publiques, l’allongement de la durée de cotisations pour les retraites, et le flou entourant la date d’application du non cumul des mandats.
« Les mesures que nous prenons ne peuvent régler en l’espace de 10 mois toutes les difficultés engendrées par une crise qui dure depuis 5 ans. » Dans son billet, Barbara Romagnan commence par saluer la pédagogie de François Hollande, dont l’ « échange » avec David Pujadas « a permis de rappeler les objectifs et d’en détailler les étapes ».
Pourtant, la députée du Doubs, membre de l’aile gauche du PS, met quelques bémols à la partition élyséenne: d’abord sur « la baisse des dépenses publiques, alors même que le taux de croissance est très faible, celui du chômage élevé et que le budget européen est en berne. Il ne s’agit pas, bien sûr de les augmenter de façon inconsidérée, mais de ne pas aggraver une situation sociale extrêmement difficile. »
Travailler plus longtemps pour équilibrer les comptes des caisses de retraite ne ravit pas non plus cette proche de Benoît Hamon. « L’allongement de la durée de cotisation, alors que deux tiers des salariés sont licenciés au-delà de 55 ans et que le taux de chômage des jeunes est si élevé ne me paraît pas aller de soi, même si la durée de vie s’allonge. »
Enfin, Barbara Romagnan est une fervente partisane du non cumul des mandats. Elle ne pouvait donc se réjouir totalement de la réponse alambiquée de François Hollande: elle « salue le fait que la réforme du cumul des mandats verra bien le jour avant la fin du quinquennat puisqu’elle sera présentée lors du conseil des ministres du mercredi 3 avril prochain », mais elle « regrette que François Hollande n’ait pas dit plus clairement si elle s’appliquerait dès les municipales de 2014. »
On le voit, même au PS, le Chef de l’Etat a bien du mal à convaincre…
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