15 Déc

Mireille Péquignot: "Dans cette affaire, la victime, c'est moi"

Mireille Péquignot accusait Jean-Louis Fousseret d'avoir reçu un "cadeau de 400.000 euros" dans sa profession de foi pendant la campagne des législatives (DR)

La conseillère municipale de Besançon Mireille Péquignot, condamnée hier pour diffamation à l’encontre du maire socialiste Jean-Louis Fousseret, a décidé de faire appel. « Scandalisée », l’élue Nouveau Centre devra payer 5000 euros d’amende, près de 2000 euros de frais de justice et un euro de dommages et intérêt. « C’est le pot de terre contre le pot de fer, dénonce-t-elle, considérant toujours que la maquette du tramway est un « cadeau » fait au maire (retour sur les faits). Alors que Jean-Louis Fousseret considérait hier soir « l’affaire close », Mireille Péquignot s’interroge toujours sur les raisons de sa condamnation. Interview.

Comment avez-vous réagi à l’annonce de cette condamnation?

« J’ai été totalement surprise par la violence du jugement. Un euro symbolique était demandé, et je dois payer plus de 7000 euros . C’est le pot de terre contre le pot de fer. Ils essaient de m’écraser. Lui a la chance de se défendre avec deux avocats, de s’appuyer sur l’institution. Je suis totalement choquée. De quoi suis-je condamnée? De quoi m’accuse-t-on? »

Avez-vous hésité à faire appel de la décision du tribunal correctionnel?

« Pas du tout. Pour moi les faits sont là. Au départ, je ne savais pas que c’était un cadeau, c’est lui qui s’en est vanté dans un communiqué de presse. Qu’on me condamne sur mes propos. Je n’ai jamais parlé de corruption, mais de cadeau. Je suis outrée, scandalisée. Évidemment que je suis opposée au choix de CAF pour construire le tramway bisontin. Ai-je le droit de susciter le débat sur cette question? »

Qu’attendez-vous de la justice désormais?

« Que je sois reconnue innocente. Dans cette affaire, la victime, c’est moi. J’essaie simplement d’exprimer une opinion sur le tramway de Besançon, un projet imposé à la population. On ne tient pas compte de l’industrie régionale et de l’emploi local. Oui, je trouve cela choquant d’accepter ce joujou, ce gadget de 400.000 euros, dans le cadre d’un marché public. Si je ne peux pas parler de ce sujet-là, je me sens bâillonnée, muselée. »

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