Le maire socialiste de Besançon accuse Mireille Péquignot de diffamation. Ces derniers mois, la conseillère municipale Nouveau Centre avait accusé à plusieurs reprises Jean-Louis Fousseret d’avoir reçu des « cadeaux » de la part de CAF, l’entreprise espagnole choisie pour construire le futur tramway bisontin.
Cette action en justice est un nouveau rebondissement dans la guerre ouverte que se livrent depuis septembre le maire et sa conseillère d’opposition. A l’origine, le voyage de Jean-Louis Fousseret et de quelques élus bisontins en Espagne à l’automne dernier. Pour « jouer les VRP de luxe pour CAF et lui offrir au passage une extraordinaire campagne de communication tous frais payés par les grands bisontins », dénonce à l’époque Mireille Péquignot. « Uniquement pour négocier les conditions avantageuses pour les finances de Besançon et de notre agglomération», lui répond Jean-Louis Fousseret, qui menace déjà de saisir la justice. Pas de quoi arrêter l’élue d’opposition, qui en remet plusieurs couches pendant la campagne des législatives (elle a réuni 1,66% des suffrages au premier tour dans la 1re circonscription du Doubs le 10 juin). « Des commissions ont-elles été perçues ? », interroge Mireille Péquignot, qui n’en revient toujours pas que l’Espagnol CAF ait remporté l’appel d’offres du futur tramway au détriment du régional Alstom. « Vous reconnaissez avoir accepté un cadeau de 400.000 euros sous forme d’une maquette de tramway », lance-t-elle au président de la CAGB.
« Elle laisse entendre que le maire a été soudoyé »
Pour Jean-Louis Fousseret, c’en est trop. « La diffamation est flagrante », assure un conseiller du maire bisontin, actuellement à l’étranger. La citation s’appuie sur le texte de la profession de foi de Mireille Péquignot, distribuée à près de 73.000 Grands Bisontins avant les élections législatives. La candidate divers droite y dénonce un « cadeau d’une valeur de 400.000 euros » reçu par le maire, sans préciser cette fois qu’elle parle de la maquette du tramway. « Elle laisse entendre que le maire a été soudoyé, corrompu, c’est extrêmement grave », reprend le conseiller.
« Oui, il a reçu ce cadeau, et oui, j’ai le droit d’être contre, se justifie Mireille Péquignot. Les menaces, il a l’habitude, mais me traîner devant les tribunaux, comme si j’étais quelqu’un de dangereux… Je suis choquée. Il n’accepte pas la critique. A Besançon, la démocratie est menacée. Il y a des sujets sur lesquels on n’a plus le droit de s’exprimer ».
La comparution aura lieu le mercredi 29 août.