Elle a réussi à se faire remarquer parmi les nombreux orateurs du congrès socialiste de Toulouse. Il a suffi de moins de cinq minutes à Barbara Romagnan samedi matin pour être à nouveau propulsée sous les projeteurs. Interrompue plusieurs fois par les applaudissements, la députée socialiste de Besançon a exhorté ses camarades parlementaires à abandonner rapidement leur mandat exécutif local.
« Ne laissez pas penser que vous abandonnerez ce mandat exclusivement parce que vous y êtes obligés », leur a-t-elle lancé à la tribune.
C’est un de ses chevaux de bataille. Samedi matin, celle qui présenta mi-juillet la contribution de l’aile gauche du parti soutenue par le ministre Benoît Hamon s’est rappelé au souvenir de ses petits camarades. Dans une courte et incisive déclaration, Barbara Romagnan a profité du congrès de Toulouse pour rappeler les députés socialistes à leurs engagements et demander à tous les parlementaires d’anticiper la future loi sur la limitation des mandats.
« Le cumul n’est pas de gauche, le cumul n’est pas démocratique, le cumul empêche le renouvellement de la classe politique, il est inefficace et parfois frôle le conflit d’intérêt », s’indigne la députée bisontine, qui rappelle qu’elle a elle-même renoncé à son mandat de conseillère général du Doubs, laissant sa place à « un élu issu de l’immigration tunisienne ».
Le cumul « pose un problème démocratique »
« Nous prônons le partage des richesses. Nous devons aussi partager le pouvoir, le pouvoir est aussi une richesse », assène-t-elle, alors que les militants l’interrompent régulièrement par leurs applaudissements. Le cumul, reprend-elle, « pose également un problème démocratique (…) Quand les citoyens votent, ils votent pour que leurs élus tranchent, en fonction de valeurs, et non pas pour que les fonctionnaires décident à leur place, ou alors il faut remplacer les élections par un concours administratif ». Succès garanti dans la salle.
En conclusion, Barbara Romagnan s’interroge: « Quelle crédibilité les électeurs vont-ils nous accorder, à nous, au parti, aux élus que nous sommes, à des élus qui s’exonèrent des règles qu’ils se sont eux-mêmes fixés, validées par les militants et signées de leur main? »
Barbara Romagnan n’a pas cité de noms, mais les exemples sont nombreux, notamment en Franche-Comté. Cette mesure serait populaire, elle ne coûte rien. Pourquoi diable s’en priver?
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