10 Oct

Jean-Sébastien Leuba guidé par "la recherche de la vérité"

Jean-Sébastien Leuba lors du dernier conseil municipal (DR)

Le conseiller municipal socialiste de Besançon Jean-Sébastien Leuba a décidé de répliquer suite au retrait de sa délégation par le maire Jean-Louis Fousseret. Dans un long communiqué, il dément avoir voulu « (mettre) en difficulté l’équipe municipale » sur la gestion du dossier du Pavé dans la mare. « Je pense comme Jaurès, que « le courage est de rechercher la vérité et de la dire » », justifie Jean-Sébastien Leuba, qui souhaite aussi passer à autre chose. « A quelques mois des échéances municipales, il me semble urgent que nous abordions aussi d’autres sujets, d’autres enjeux, qui concernent davantage nos concitoyens dans leur vie quotidienne », écrit-il.

Le communiqué intégral de Jean-Sébastien Leuba:

« Le Maire de notre ville a choisi de me retirer ma délégation, notamment parce que j’ai posé un débat en conseil municipal sur la subvention et la convention triennale de 195 000 euros en lien avec l’association Sauf’Art le Pavé dans la Mare.

Non membre de la commission culturelle, j’ai souhaité poser des interrogations au sein de mon groupe politique, comme il est normal de le faire. Yves-Michel Dahoui, Président de ce groupe, Adjoint à la culture, par des propos brutaux, m’a non seulement empêché de le faire, mais il a également validé la transmission d’un compte rendu dans lequel mes questions n’apparaissaient pas.

Ne souhaitant pas intervenir publiquement j’ai informé le Maire de cette situation inédite et grave dans notre fonctionnement où la liberté d’expression est une tradition. J’ai souhaité alors apporter mes interrogations au sein de la municipalité, mais cela m’a été refusé par le Maire et je n’ai pas pu accéder à la réunion aux côtés des adjoints de la ville et conseillers municipaux concernés par le sujet.

La transparence, l’esprit de coopération, d’écoute et de débat sont aujourd’hui indispensables pour répondre à la crise de la démocratie et à la montée des populismes. Le conseil municipal doit être le lieu privilégié de cette démocratie vivante de proximité. C’est cette idée simple, mais toujours difficile à mettre en oeuvre, qui a guidé mon intervention sur ce dossier.

Ceux qui écouteront ou liront attentivement mon intervention se rendront compte :

  • qu’à aucun moment je ne mets en difficulté l’équipe municipale, au contraire je l’appelais à débattre
  • qu’à aucun moment je ne mets en cause la gestion de la ville car la qualité des services ne fait pas débat sur le sujet
  • qu’à aucun moment je ne dis que la région ou le département ne soutiennent pas l’association, j’ai rencontré dans ces collectivités des élus et des services d’une transparence totale suite à mes demandes d’éclaircissement sur ce sujet délicat.
  • qu’à aucun moment je n’ai remis en cause la liberté d’association et de projet du pavé dans la mare dans le cadre de la loi 1901
  • Par contre lorsque l’on nous propose de signer une convention triennale de 195 000 euros, j’estime qu’il n’est pas inconcevable qu’un élu émette des propositions et pose des questions sur les choix qui ont présidé à l’établissement d’une telle convention de développement à l’international, notamment en Chine, sachant que nul n’ignore que l’association rencontre des difficultés.

    Par contre dans la délibération du 7 juillet 2011, le nom de l’association le Pavé dans la Mare n’a jamais été cité alors que cette dernière admet avoir reçu 50 000 euros de la ville de Besancon pour une oeuvre dont le coût de production s’élève à 230 000 euros selon le Président de l’association. Par ailleurs l’association reconnaît avoir gardé pour elle la moitié de la vente sans laquelle elle aurait été en situation difficile au niveau budgétaire. C’est son droit, mais cela ne colle pas à l’esprit de la délibération du 7 juillet 2011.

    C’est pourquoi j’ai demandé que cette délibération soit repassée en conseil municipal dès cette année.

    Restant fidèle aux valeurs de mon engagement et de mon parti je pense comme Jaurès, que « le courage est de rechercher la vérité et de la dire ».

    Le Maire, lui, a choisi des propos blessants, mettant en cause ma connaissance du fonctionnement des commissions et des groupes politiques, et par là même mon droit et ma compétence à intervenir en conseil municipal. Je prends acte de son choix de me retirer ma délégation, je regrette la teneur de ses propos, mais le conseil municipal est le lieu transversal du débat public et de la démocratie communale, dans la plus totale transparence, il devra le rester.
    En conséquence je prends acte de sa décision mais dès demain, je démissionnerai de toutes mes autres représentations et délégations ; je resterai conseiller municipal socialiste et conseiller de la communauté d’agglomération socialiste.

    En effet, à quelques mois des échéances municipales, il me semble urgent que nous abordions aussi d’autres sujets, d’autres enjeux, qui concernent davantage nos concitoyens dans leur vie quotidienne. Car focaliser sur cette seule délibération c’est occulter les problèmes quotidiens auxquels sont confrontés nos concitoyens : chômage, logement, crise sociale et économique, crise énergétique et démocratique…

    Jean-Sébastien LEUBA »

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