C’est l’inquiétude du député-maire UMP de Vesoul, Alain Chrétien. Alors que le gouvernement socialiste traque la moindre source d’économie, le successeur d’Alain Joyandet craint que la première autoroute de Haute-Saône passe à la trappe. Le ministre des Transports estime que l’opération « devra faire l’objet d’un examen attentif, au vu de son intérêt socio-économique et de la priorité accordée au redressement de nos comptes publics ».
L’avis favorable de la commission d’enquête pour la déviation de Port-sur-Saône aurait dû être un bon signe pour les partisans de l’autoroute Langres-Vesoul. Le contournement de la cité sur près de 8 kilomètres doit en effet constituer le premier tronçon de la future A319, cheval de bataille de l’ancien ministre Alain Joyandet. Pourtant, la réponse du ministère des Transports à une question écrite du député Alain Chrétien laisse entendre que l’ensemble des projets inscrits au Schéma national des infrastructures de transports sera remis à plat, « quels que soient les engagements pris par le précédent Gouvernement ».
Dans ses conclusions, la commission d’enquête sur la déviation de Port-sur-Saône assortit son avis favorable de plusieurs réserves, notamment l’accompagnement des personnes expropriées et « la garantie de la gratuité de la déviation de Port-sur-Saône après son inclusion dans la concession autoroutière ». On imagine donc que la future autoroute ne serait payante qu’entre Port-sur-Saône et Langres, soit une soixantaine de kilomètres. Pas sûr que cette courte distance soit très attractive pour un futur concessionnaire autoroutier. Le maire PS de Port-sur-Saône Jean-Paul Mariot en convient. Si la déviation devient de plus en plus concrète, l’autoroute reste une perspective lointaine pour la Haute-Saône.
Reportage de Jérémy Chevreuil, David Martin et Rémi Bolard Avec Jean-Paul Mariot, maire PS de Port-sur-Saône, Jeanine Brisse, propriétaire menacée d’expropriation, Eric Corradini, de l’association France Nature Environnement, et Alain Chrétien, député-maire UMP de Vesoul.