Moins de trois semaines après avoir cédé le fauteuil de maire de Vesoul à Alain Chrétien, Alain Joyandet a annoncé ce matin qu’il ne sera pas candidat à sa succession lors des élections législatives de juin prochain. Pourtant investi par l’UMP, Alain Joyandet tourne la page de la politique. « J’ai peut-être un peu moins envie », avoue-t-il, ajoutant qu’il souhaite « ardemment » que celui qui lui l’a remplacé à la mairie reprenne le flambeau dans la 1re circonscription de Haute-Saône.
Toujours là où on ne l’attend pas, mais toujours dans La Presse de Vesoul. Alain Joyandet a une nouvelle fois choisi « son » journal pour annoncer le tournant qu’il souhaite donner à sa vie politique. Comme à l’été 2010, lorsqu’il vient de démissionner du gouvernement et qu’il choisit de rester maire et de démissionner du conseil régional. Quelques semaines plus tôt, pendant la campagne, il avait pourtant promis aux électeurs francs-comtois de siéger à l’assemblée régionale et de passer la main à la mairie de Vesoul…
Finalement, il a fallu attendre près de deux ans pour qu’Alain Chrétien récupère l’écharpe que son mentor lui avait promise. On pensait alors qu’Alain Joyandet, à nouveau en odeur de sainteté dans l’entourage élyséen, pourrait jouer un rôle de premier plan après l’élection présidentielle. Mais l’homme, âgé de 58 ans, a d’autres projets, qui « ne relèvent pas de la vie publique ».
Alain Chrétien: « une opportunité comme celle-là ne se refuse pas »
Que pouvait-il d’ailleurs encore espérer de la vie publique, lui qui collectionna les mandats comme d’autres les timbres-postes (maire, conseiller général, conseiller régional, député, sénateur), et que l’affaire du jet empêche encore pour un moment tout retour à un poste gouvernemental, même en cas de victoire de Nicolas Sarkozy le 6 mai? Pas grand-chose, sinon rien.
Reste maintenant à savoir qui portera les couleurs de l’UMP dans la première circonscription de Haute-Saône. Le sortant veut placer son poulain, Alain Chrétien, lequel reconnaît cet après-midi qu’une telle opportunité « ne se refuse pas ». « La politique, c’est comme la météo en montagne, ça change tout le temps. Il faut se tenir prêt », confie le maire de Vesoul, qui prévoit déjà de quitter le conseil général en cas d’élection le 17 juin. On n’est jamais trop prudent avec les caprices du ciel.
Alain Joyandet explique pourquoi il ne sera pas candidat (Elisabeth Braconnier, Frédéric Buridant)Le 17 mars, Alain Chrétien remplace Alain Joyandet à la mairie de Vesoul (Catherine Schulbaum, David Martin, Rémi Bollard)