04 Juin

Nom région LRMP : quelques jours pour se mobiliser, des décennies pour durer !

Vendredi 10 juin à minuit, la consultation citoyenne sera close. Il sera trop tard pour peser sur le nom de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Aucune région n’est allée aussi loin dans le processus de nomination. Alors que les français déplorent le manque de démocratie, ils sont tout à peine 150 000 à s’être exprimé à ce jour. Alors même que l’Occitanie sembla avoir la faveur, les occitanistes se sont très peu emparés du débat. Pourtant les données sont simples : seule une participation massive pourra influencer voire même infléchir le vote des conseillers régionaux le 24 juin et le choix du gouvernement avant le 1er octobre.

« Les Occitans ont peur du peuble »

Les mots sont de Claude Sicre, prononcés lors du débat sur le nom de la région samedi dernier dans le cadre du Forum des Langues. Il fustige ainsi le manque d’initiative des occitans en général pour s’emparer du débat sur le nom.

L’Occitanie en tête, les Occitans pas tous derrière

A l’heure actuelle, rien ne filtre sur des résultats potentiels. Et ce n’est pas Fabrice Verdier, le député du Gard et conseiller régional en charge du dossier, qui dira quoi que ce soit sur le classement provisoire. La consultation mise en place par la région est sérieuse, contrôlée, balisée et donc pas vraiment contestable.

La loi du 16 janvier 2015 sur la fusion des régions prévoit un changement de dénomination. Rapidement, la Presse Quotidienne Régionale s’en empare et chacun y va de son sondage. Un peu à la surprise générale -et on ne peut pas taxer la PQR d’être occitaniste!- le nom « Occitanie » affublé de différents acronymes est le premier choix de ceux qui ont bien voulu répondre aux sondages. De quoi dérouter mais également diviser les occitanistes. Le 4 avril 2015, les 2 associations Convergéncia Occitane et País Nòstre organisent un colloque sur la fusion régionale. Dans la salle, beaucoup de monde et une forte majorité pas vraiment identifiée comme occitaniste… C’est le premier acte. Les suivants seront rares.

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Péniblement et de manière confuse, l’Institut d’Etudes Occitanes sort de sa réserve. A la campagne d’affichage  « Notre région, c’est l’Occitanie » de Convergéncia Occitana et País Nòstre, ils répondent par « L’Occitanie, c’est 4 régions ». Une évidence me direz-vous mais qui sous-entend que l’IEO ne laissera pas une seule région utiliser ce nom. La position s’assouplie un peu et finalement, l’IEO n’interdit pas son utilisation, à condition que le terme ne soit pas seul. Beaucoup d’occitanistes pensent qu’il est inconcevable qu’une seule région s’approprie ce nom alors que 3 autres sont concernées. Trop exclusif et évinçant ? Mais qu’ont fait ces régions pour l’obtenir ? « Occitanie » pour la seule région LRMP veut-il dire que les autres régions ne sont plus occitanes ni ses habitants (es) ? On n’a jamais vu les gens du Midi ou des Pyrénées venir se plaindre auprès de Midi-Pyrénées ! Ni la Bretagne vouloir rassembler tous les Bretons.

Les sondages passent et, à quelques exceptions près, le débat se fait plus en interne chez les Occitans, qu’en externe avec le peuple comme dirait Sicre. Alors que par exemple les entreprises et le monde du tourisme ont organisé ce type de rencontre et de débat. Et l’Occitanie est souvent arrivée en tête, tout au moins en deuxième position…

« Gascogne Toulousaine » sur le terrain

« Gascogne Toulousaine » compte une vingtaine de membres; c’est une émanation locale du mouvement social et politique Bastir !. Depuis trois semaines, ils écument les marchés locaux en expliquant et distribuant des tracts. « On a commencé à L’isle-Jourdain, puis Gimont, Fleurance, Mirande, Auch, Léguevin… Nous avons été surpris par l’accueil. Beaucoup nous ont dit qu’ils avaient voté pour Occitanie. Pour les autres, nous essayons de les sensibiliser à cette opportunité que représente le fait de pouvoir donner un nom à sa région. «  Jean-Luc Davezac comme ses collègues est aussi étonné de voir que le monde occitan ne s’est pas vraiment mobilisé. « Notre choix, c’est Occitanie en 1 et Occitanie-Pays Catalan en 2 car notre présidente est catalane. » Cet après midi, ils seront à partir de 16H et jusqu’à 18H autour de la place du Capitole de Toulouse. A Condom et Lectoure la semaine prochaine, peut-être à Blagnac et Colomiers.

Participation massive = résultat qui engage

Il est trop tard pour refaire le monde. Au-delà du débat occitano-occitaniste, la question est simple : y aura-t-il suffisamment de participants à la consultation pour que son résultat soit irrévocable ? Car c’est bien une consultation et non un vote. Quel que soit ce qui ressortira le vendredi 10 juin à minuit, le résultat n’engage pas complètement l’Assemblée Régionale, et encore moins le Conseil d’Etat qui devra valider ou pas ce choix. Difficile d’estimer le seuil qui ferait de cette consultation un plébiscite incontournable. Sans doute plus de 400 000 participants… Cette semaine, les proviseurs de lycées ont été invités à mener différentes actions dans leurs établissements; car la consultation commence à partir de 15 ans révolus. Un potentiel de 200 à 300 000 votes en plus. Mais le cap ne sera pas atteint. A ce jour, on dépasse à peine les 2% de participation (presque 150 000 participants) et la déception peut se lire sur le visage de ceux qui ont œuvré pour avoir une consultation large, sérieuse et qui fasse référence.

 

On sent bien aussi que cette première consultation démocratique à l’échelle de la nouvelle région pourrait en appeler d’autres sur des sujets sans doute moins symboliques mais tout aussi concernant. Il est donc très important, pour le nom et pour le reste, que chacun se sente mobilisé et agisse.

Pour voter :

https://lenomdemaregion.fr/

suivez le guide : https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/le-blog-de-viure-al-pais-france3/2016/05/14/cossi-votar-pel-nom-de-la-region.html

Lo Benaset

31 Mai

Politique linguistique dans les Pyrénées-Atlantiques : oui au Basque, non à l’Occitan !

Le 18 février dernier, on discute des langues régionales au Conseil départemental de Pau. La délibération qui en ressort met en avant une vraie politique linguistique pour le basque, avec des objectifs clairs. Pour le béarnais/gascon/occitan (oui, 3 dénominations, on n’est jamais trop prudent), c’est une toute autre vision. Plus question de politique linguistique mais la collectivité territoriale met l’accent sur « le patrimoine festif, gastronomique, sportif et artistique ». Du coup, certaines associations et organismes qui œuvrent pour la langue et sa transmission voient leur subvention baisser considérablement…Quand elle n’est pas tout simplement supprimée ! D’où les actions menées devant le Conseil Départemental en fin de semaine dernière… Et sans doute encore bientôt si rien n’évolue !

Diminution drastique pour les principaux acteurs et organismes occitans

Mercredi dernier, le collectif « Toca-i Se Gausas » s’est constitué face aux craintes et menaces qui pèsent sur la politique linguistique occitane. Jeudi, une action a été entreprise devant le Conseil Départemental, réitérée vendredi matin. Finalement le budget a été voté vendredi. Si l’enveloppe globale reste sensiblement la même (935 000 €), la répartition révèle des mauvaises surprises. Pas de publication officielle de la part du Conseil Départemental mais des orientations signifiées aux différents acteurs. Nous nous sommes procurés ces chiffres qui, une fois encore, ne sont peut-être pas définitifs :

  • Le CAP’OC voit une baisse de 26% (-25 000 €),
  • Collectif Ça’i : -25.000 € (subvention supprimée !)
  • CAP’Òc : -25.000 €
  • Calandreta : -21 000 €
  • Ràdio País : -12.000€
  • CFPÒC : -6.700€
  • InÒc : -6.000€
  • Lo Congrès : -5.000€
  • Letras d’Òc : -3.000€
  • Hart Brut : -2.000€
  • FIMÒC : -1500€
  • ÒcBi : -1.400€

Voilà pour les baisses. Rien ne bouge pour le Carnaval Bearnés.

Pour les hausses :

  • Accents du Sud : +10.000€
  • Institut Béarnais Gascon : +10.000€
  • La Voix du Béarn : +6.500€
  • Ostau Bearnés : +4.000€
  • Conta’m : +500€

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Différence de traitement entre basque et occitan

Il faut préciser que ce département des Pyrénées-Atlantiques est celui qui, jusqu’à présent, mettait le plus de moyens pour ses langues régionales, en tous cas côté occitan. Le budget frôle les 1 million d’euros (935 000 €). Depuis 2005, cette politique linguistique fait l’objet d’un programme dénommé Iniciativa souvent envié par les autres départements occitans et qui se calque sur ce qui se faisait pour le basque. Seulement voilà, il y a cette guerre entre Béarnistes et Occitans et les majorités successives doivent composer avec, en penchant tantôt d’un côté tantôt de l’autre. Le « Délégué à la Culture, au Patrimoine et aux Langues béarnaise, gasconne et occitane » (re sic!) c’est Jacques Pédehontaa. Visiblement le maire de Laàs est plus proche des Béarnistes et sa vision de l’occitan va plus vers le folklore, les fêtes locales et tout ce qui est événementiel plutôt que vers une véritable politique de transmission. Plus concours de garbure que Institut Occitan. Ce qui n’est pas le cas encore une fois de la langue basque qui dispose d’objectifs clairs et précis en la matière. Avec un budget aux alentours de 955 000  pour l’Office Public pour la Langue Basque et l’Institut Culturel Basque qui redistribuent aux associations. En revanche, pas de subvention votée pour l’instant en direction de l’Office Public pour la Langue Occitane…

Le Béarn doit continuer à être cette terre pionnière et innovante dans la transmission et la socialisation de sa langue

C’est ce qu’ont écrit Charline Claveau-Abbadie (présidente de l’OPLO et conseillère régionale PS) et Marc Oxibar (conseiller régional Les Républicains) dans une tribune co-signée dans Sud-Ouest. Ils appellent Jean-Jacques Lasserre à revoir ses arbitrages, lui qui avait lancé la première convention IniciativaLe collectif « Toca-i Se Gausas » se réunira demain mercredi à l’Ostau Bearnés pour décider des actions qui seront menées pour obtenir gain de cause.

Lo Benaset 

Photo du Collectif

Photo du Collectif

  

27 Mai

L’Estivada en mode Carte Blanche

Ca y est ! On connaît enfin la programmation du festival occitan le plus attendu : l’Estivada. Visiblement heureux et soulagés, le maire et son équipe ont dévoilé les contours du festival ce matin lors d’une conférence de presse. A défaut d’avoir toutes les cartes en main, la marie de Rodez qui a repris la manifestation en régie directe va s’appuyer sur 3 soirées Carte Blanche distribuées à Alidé Sans et Paulin Courtial pour le jeudi, à l’accordéoniste Lionel Suarez et à Claude Sicre pour le balèti de clôture. Des soirées très ouvertes qui devraient réserver des surprises.

3 cartes blanches

5 mois pour travailler en s’appuyant sur des artistes locaux mais aussi en jouant l’ouverture. Au mois de mars, Lionel Suarez est contacté. On lui donne carte blanche pour 2 soirées, avec des rencontres autour d’artistes façon Printemps de Bourges… Et l’ouverture est placée sous le signe de la jeunesse. Comme annoncé, le jeudi ce sera Alidé Sans et Paulin Courtial. Ils se sont rencontrés lors de l’Estivada 2015 où Alidé était programmée. Depuis ils jouent ensemble et investiront la grande scène de l’Esplanade des Rutènes. Ensemble, mais aussi chacun avec ses musiciens, et des invités comme Antoine Charpentier et Tres a Cantar et d’autres surprises occitanes. Paulin Courtial présentera son nouveau groupe « Nascut ». Quelques morceaux sont déjà écrits. Jeudi, Les Diables de la Garrigue (une émanation des Goulamas’K) seront aussi de la partie pour terminer la soirée.

Conférence de presse Estivada Photo : Lo Benaset

Conférence de presse Estivada Photo : Lo Benaset

Mais la base du festival nouvelle formule c’est lui : Lionel Suarez, le talentueux accordéoniste. Il a concocté une soirée concert et une deuxième dédiée au bal, lui qui en a fait pendant plus de 15 ans. Pour la création appelée « Lionel Suarez and òc » le vendredi, il va s’entourer de nombreux artistes : Art Mengo (le Valencien), Mustapha et Hakim Amokrane de Zebda, JeHaN qui fait avec lui un spectacle en hommage à Allain Leprest. Côté occitan, il a craqué pour La Mal Coiffée Gari Greu de Massilia et Bernard Combi. Le spectacle devrait durer plus de 2H30, avec des créations mais aussi des chansons de Leprest, Dimey, Zebda traduites et chantées en oc. Anne Castan a assuré les premières reviradas et La Mal Coiffée va coacher les artistes. Une surprise sera réservée à Claude Marti (avec lequel Lionel Suarez a joué). Une place sera faite pour Jean Boudou qui a complètement subjugué le musicien ruthénois.

Le dernier jour sera dédié au balèti et Lionel Suarez a sous-traité sa carte blanche à Claude Sicre alias Docteur Cachou. Une soirée festive menée par les Bombes 2 Bal où l’on devrait retrouver Manu Théron, Xavier Vidal, le duo Abela-Vidal. Des surprises ne sont pas à exclure.

D’autres artistes hors carte blanche seront là comme Marilis Orionaa le samedi. Pas de vraie programmation interrégionale, mais des artistes de toutes les régions occitanes. Il est vrai qu’il n’en reste que 4 ! 

Soirées cabaret et cinéma

Pour les noctambules à l’envie boulégante, des soirées cabarets sont prévues à la Salle des Fêtes, après les concerts. L’idée n’est pas nouvelle et l’on devrait y retrouver Jali de Massilia le jeudi, Bal Pop Trònic  le vendredi et DIÀ (l’une des formations de Didier Tousis) le samedi.

Côté cinéma, projection du film de Christian Philibert sur Massilia le jeudi 14H à Cap Cinéma. Attention, la séance est payante ! Le vendredi 10H, ce sera « Paisans de Roergue » de Paulette et André Andrieu produit par Piget et un mini-festival de courts métrages occitans le samedi matin. Ces 2 événements sont gratuits et toujours à Cap Cinéma. Enfin le collectif Detz sera présent comme les années précédentes.

Estivada 27 mai 2016 Photo : Lo Benaset

Estivada 27 mai 2016 Photo : Lo Benaset

2 CV occitane, siestes électroniques et apéros littéraires

Comme d’habitude, le festival se déroulera sur plusieurs lieux de la ville. Ainsi un spectacle pour enfants le jeudi à la MJC, des apéros littéraires le matin avec le CIRDOC dans le jardin, sur le village occitan. Des balètis au même endroit avant les concerts, avec des groupes locaux et des groupes invités  Des conférences sont aussi prévues aux archives départementales et nouveauté : des siestes électroniques sur la Place de la Cité. Sans oublier du théâtre le vendredi après-midi avec TIO La Rampe et son « Molière d’oc ».

Le personnel municipal sera à pied d’oeuvre pour assurer la logistique du festival. Le budget devrait être de 400 000 €  dont le 1/4 pour le seul domaine artistique. Les ruthénois semblent motivés si l’on en juge par leur participation à l’opération « En attendant l’Estivada ». La mairie pourra compter également sur des « collaborateurs bénévoles ».

Sarah Vidal (culture) et Francis Fournie (jeunesse) sont visiblement heureux de ce travail et des annonces. Une programmation moins riche en nombre d’artistes que d’habitude, avec des surprises et de la continuité. Après des débuts difficiles où l’existence même du festival était remise en cause, la nouvelle équipe a voulu assurer et fédérer les services de la ville, les habitants… autour de l’occitan. Les festivaliers jugeront carte sur table du 21 au 23 juillet. Certains trouveront certainement des innovations à louer, d’autres des manques à dénoncer. Après une 23ème édition de transition, la mairie n’aura sans doute pas une carte blanche totale pour le futur.

Lo Benaset

 

Mobilisation pour une politique linguistique occitane dans les Pyrénées-Atlantiques

Tòca-i se gausas ! C’est avec la célèbre mise en garde de Gaston Phébus que des militants occitans ont manifesté hier à Pau et ce matin encore. Ils protestent contre une baisse programmé du budget dédié à la politique linguistique par le département des Pyrénées-Atlantiques. Il est vrai que le programme Iniciativas était le plus ambitieux au niveau des départements. Ce budget pourrait être réduit de manière drastique et risque d’être voté dans les prochaines heures.

Action hier. Photo des militants

Action hier devant le conseil départemental de Pau. Photo du collectif

Ce n’est pas la première action menée par les Occitans en Béarn pour demander plus de moyens et plus de visibilité pour la langue. Avec gain de cause en matière de budget car c’est le département qui donnait le plus pour l’occitan.Ce matin encore, devant le Parlement de Navarre, ils ont mis la pression sur les élus et sur le président Jean-Jacques Lasserre. Le conseil départemental du 64 risque donc de mettre à bas ce qui a mis beaucoup de temps pour se construire. Sur son blog, David Grosclaude réagit et remarque que cette décision intervient quasi jour pour jour 1 an avec le début de sa grève de la faim.  Plus d’informations sur le site Facebook du Collectif.

25 Mai

Sur la route d’un Fabulous Trobar Roots

Retiré depuis quelques années dans la verte campagne du Tarn et Garonne, Claude Sicre n’en demeure pas moins actif. La route de notre Kerouac occitan est grandement pourvue. Dans le retro, le Forum des Langues ce week-end, la manifestation « Lenga Viva » de Laguépie qu’il a reprise et une invitation pour organiser le grand balèti de l’Estivada le 23 juillet à Rodez. Sans oublier un album annoncé pour bientôt et des envies de cinéma… Un Trobador Fabulós, pas vraiment un « vagabond solitaire ».

Lo Fòrum de las lengas

« Toutes les langues sont égales anthropologiquement. Et c’est la première fois que quelqu’un a posé concrètement ce principe. »

Le Forum des Langues dont Claude Sicre est l’inov’acteur en est à sa 24ème édition. Chaque langue est représentée, à égalité, sur une centaine de stands… 180 langues en tout, avec leurs représentants et des spécialistes pour débattre. C’est ce week-end, place du Capitole de Toulouse pour les esprits debout. « Il y a de plus en plus de villes qui font leur Forum, en France mais aussi à l’étranger : Madagascar, Thessalonique… ». Samedi, Claude Sicre sera là-aussi pour un débat sur le Nom de la Région à partir de 18H. Bientôt, les repas de quartiers pour nourrir la convivialité.

Lenga Viva

En laissant le quartier Arnaud Bernard, Claude s’est mis au vert, à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn et Garonne). Depuis 3 ans, il s’occupe de Lenga Viva, prenant la succession d’Alain Raynal. Très rapidement, il a mis sa patte : une fête du « patois » (et un concours d’histoires drôles doté de 500 euros pour le vainqueur), conversations avec les locuteurs maternels les après-midis, les participants de cette université estivale qui se joindront cette année au Bal des Pompiers le 13 juillet. Claude Sicre ne s’interdit rien. Le vendredi 15 juillet, ce sera Bal trad ragga avec le Duo Abela-Vidal, Papet Jali de Massilia, Aurélie des Bombes 2 Bal, un groupe nommé « Contrebande »… Du cinéma (avec Amic Bedel), des conférences (Philippe Martel, Jean-Claude Drouilhet)… Il se pourrait même qu’il nous refasse « Lo Babau » avec le guitariste de Dylan, Cabrel, De Ville : Freddy Koella ! Aquò va picar del 10 al 15 de Julhet a La Guepia (82) !

Grand Balèti per l’Estivada lo 23 de julhet

Samedi 23 juillet, ce sera le grand Balèti pour l’Estivada. Les programmateurs ont demandé à docteur Cachou de concocter une pilule dansante. Sur scène, Les Bombes 2 Bal pour la partie principale. On devrait retrouver pour cette grande joute boulegante : Manu Théron, Xavier Vidal ou encore Lionel Suarez aux côté de Claude Sicre avec d’autres invités surprises…

Photo : Carrefour Arnaud-Bernard

Photo : Carrefour Arnaud-Bernard

Demain, demain…

Le dernier album des Fabulous, c’était en 2003 « Duels de tchatche et autres trucs du folklore toulousain ». Mais Claude prépare un album solo. Son producteur du label Tôt ou Tard lui a donné carte blanche… Depuis plusieurs années, il planche sur les musiques quasi trouvées. Pour les textes, l’éternel perfectionniste a du mal à avancer. On y retrouvera une chanson en oc et les autres en français. « Je veux marquer un grand coup pour la chanson française. Ce sera mon ultime album avant de faire un truc en òc… » Histoire de réitérer le succès de « Demain demain » sur le dernier album des Fabulous. Le producteur artistique sera Freddy Koella avec lequel il travaillera cet été, avant de s’envoler à Los Angeles pour enregistrer, puis à Astaffort chez Francis Cabrel. Un disque plus blues, chanson rock, un beat nordeste, roots, et Bâuls du Bengale… Une oeuvre annoncée pour bientôt… Mais comme dit son auteur , « Demain, en demain s’éternise » !

Aujourd’hui, on peut lire ses réflexions sur le blog de Jean-Pierre Cavallié. Demain ? Il veut passer au cinéma comme scénariste et assistant réalisateur…« Pour un grand film qui servirait l’occitan ». Une vie de Roots, sus las piadas de Kerouac.

Lo Benaset

23 Mai

Total Festum : c’est parti pour la fête totale !

Samedi, c’est aux couleurs occitanes et tibétaines que le Total Festum 2016 a démarré. Plus d’un mois de fête totale, autour des feux de Saint-Jean. 100 communes vont participer et 16 manifestations touchent l’ancienne région Midi-Pyrénées. Cette 11ème édition est donc placée sous le signe de la continuité avec quelques nouveautés. L’edicion occitana était présente lors de la conférence de presse jeudi dernier au CIRDOC.

Une première

Baptème du feu pour Patric Roux, tout nouveau président du CIRDOC et nouvel élu de la nouvelle région pour l’occitan. Grande première aussi pour son homologue catalane Eliane Jarycki. C’était aussi une avant première ce samedi à Enfin, deux avant- premières auront lieu le 21 mai à Lugan dans le Tarn pour une soirée occitano-tibétaine mettant et à Saint Guilhem le Désert dans l’Hérault avec un concert de musique médiévale en catalan donné par La Camera della Lacrime.

Total Festum 2016 c’est :

  • un Budget de 320 00 €  pour l’ensemble de la nouvelle région (240 000 € de subventions aux porteurs de projet et 80 000 € pour le final à Castelnaudary avec le forum euro-régional « Patrimoine et Création » et le 9e festival des sports traditionnel).
  • 100 communes qui participent
  • 76 partenaires
  • 150 concerts

Le programme complet est en ligne sur www.fabrica.occitanica.eu/total-festum

Concert lors de la présentation du Total festum 2016 David Crespin / Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées David Crespin / Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées David Crespin / Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées

Concert lors de la présentation du Total Festum 2016 – Photo : David Crespin / Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées 

20 Mai

Quand les langues régionales balbutient encore au sommet de l’Etat…

Après la Charte Européenne déterrée et recouverte, après les propositions de lois éconduites, la parution aujourd’hui au JO des décrets sur la réforme des collèges, les recours devant le Conseil d’Etat sans issue, il ne faudrait pas perdre espoir du quinquennat de François Hollande ! Fichtre ! Pas de quoi s’enflammer, rien à espérer, juste dire que plusieurs parlementaires (dont Frédérique Espagnac) seront reçus lundi 23 mai au Ministère de l’Education. Ce devait être le 24 à l’Elysée… Il faut sauver les meubles avant le devoir d’inventaire que ne manqueront pas de faire les défenseurs des langues régionales.

© ©PHOTOPQR/SUD OUEST Laissac Luke La sénatrice Espagnac

© ©PHOTOPQR/SUD OUEST Laissac Luke La sénatrice Espagnac

Un trabalh de longa…

« Il faut sortir de la posture politicienne » selon Frédérique Espagnac jointe au téléphone. On ne peut qu’être d’accord après le torpillage de la charte au Sénat par la droite et le coup bas de la gauche à l’Assemblée Nationale sur la proposition de loi de Paul Molac. Après ces échecs, les 2 parlementaires ont travaillé chacun de leur côté. Ils ont tenté d’avoir l’oreille du gouvernement. C’est Jean-Jacques Urvoas -alors président de la Commission des Lois- et Frédérique Espagnac qui ont réussit à convaincre François Hollande qu’une majorité pouvait exister pour la Charte européenne. C’est Paul Molac qui a agit, un peu seul il est vrai, pour profiter d’une fenêtre parlementaire en déposant sa proposition de loi. Le député du Morbihan vient tout juste de quitter le groupe des écologistes pour rejoindre les socialistes. Il s’en explique sur son site :

« Je serai désormais rattaché en tant que député Apparenté au groupe parlementaire Socialiste, écologiste, républicain et citoyen (SERC), au sein duquel nous créerons une composante distincte et pleinement indépendante. Au sein de cette nouvelle composante, je conserverais toute ma liberté d’expression, d’amendement des textes, d’initiative de propositions de loi et de vote. Surtout, grâce à ce rattachement à un groupe parlementaire, je continuerai à disposer des moyens me permettant d’agir pour mon territoire et d’exprimer les idées régionalistes qui sont les miennes, chose qui ne me serait pas permise si je devais siéger en tant que député non inscrit, unique alternative, et pour qui pratiquement aucun droit de parole et d’action n’est assuré ».

C’est donc dans ce nouveau contexte qu’intervient la réunion de lundi.

 

Un primièr acamp

Mardi 24 mai, un rendez-vous était programmé à l’Elysée. Il vient d’être annulé, sans plus de précisions. Mais c’est lundi, que Frédérique Espagnac et une délégation de parlementaires seront reçus au cabinet du Ministère de l’Education Nationale. « Il n’y a jamais eu autant de politiques qui s’intéressent aux langues régionales !  » remarque la sénatrice. Simple effet de proximité des élections ? Pas seulement… Si le groupe de travail sur les langues régionales plus ou moins présidé par Paul Molac s’est rarement retrouvé pour travailler, plusieurs sénateurs et députés regretteraient les postures politiciennes et seraient prêts à franchir le rubicon. A droite comme à gauche. Alors faute de temps pour une loi, pourquoi ne pas retravailler sur une sorte de code des langues qui permettrait de les protéger ? « A Paris, ils ont une méconnaissance de ce qui existe. Quand on leur demande quelque chose, ils répondent que ce n’est pas possible. Mais en fait, ça existe déjà. Comme par exemple au Pays Basque. Il existe un partenariat entre l’Office Public pour la Langue et l’hôpital de Bayonne pour une signalétique en basque et pour que le personnel puisse apprendre la langue pour répondre aux malades »...

Alors la native des Hautes-Pyrénées veut une nouvelle fois tâter le terrain, pousser le gouvernement et sa majorité à agir. « Nous allons rentrer dans un cycle de plusieurs réunions sur plusieurs mois. Celle de lundi ne sera pas la dernière et il ne faut pas s’attendre à des annonces. Mais nous allons travailler avec le cabinet du Ministère sur l’éducation mais pas seulement. Il sera question de signalisation et de politiques régionales dans le cadre de la loi NOTRE. » Une loi NOTRE qui donne compétence aux régions MAIS AUSSI AUX DEPARTEMENTS en matière de langues régionales.

Une première réunion qui tombe à pic après la publication mercredi des décrets aux JO concernant la réforme des collèges.  Une approche à Paris alors qu’une manifestation est prévue demain à Périgueux où tous les élus de Dordogne sont conviés. Le collectif Périgord occitan leur a même mâché le travail en rédigeant lui-même une proposition de loi.

Lo Benaset

19 Mai

« Degun » n’est plus personne !

« Degun » ne craint plus rien (et donc personne !) car il vient de faire son entrée dans le Petit Robert. « On craint degun », cette expression populaire revitalisée par Massillia connaît donc la consécration. Pas très étonnant qu’elle se retrouve dans le dictionnaire façonné par Alain Rey. 

« Degun : personne, aucun être humain »

Ce pronom indéfini a été largement usité par l’argot et les Provençaux. Une altération de l’ancien occitan negun, du latin nec unus « pas un ». « Degun » désormais dans le Petit Robert sous la définition : « Personne, aucun être humain ». Par exemple, il y a dégun dans les rues ou craindre dégun.

Pour en savoir plus, c’est ici. On peut aussi relire Florian Vernet, Que dalle ! Quand l’argot parle occitan, IEO edicions, 2007.

Mais c’est encore Massilia qui en parle le mieux.

 

17 Mai

L’Occitanie attendra son tour !

Non ce n’est pas un titre prophétique (ou pas !) sur le nom choisi par la région LRMP mais l’annulation du 1er Tour d’Occitanie féminin. 6 étapes prévues du 20 au 25 mai qui devaient mener les concurrentes de Toulouse à Pézenas. Un tour qui se voulait ambitieux mais qui vient de faire pshitttttttt ! Le projet était séduisant mais sa réalisation était devenue trop compliquée. D’un côté l’organisateur évoque une réponse tardive de la mairie de Toulouse, de l’autre Laurence Arribagé (adjointe de Jean-Luc Moudenc en charge des sports) s’en explique. La décision viendrait d’un dossier incomplet et d’une interdiction de plusieurs préfectures.

 

Un Tour d’Occitanie séduisant mais…

Le Tour d’Occitanie avait tout pour séduire : un beau parcours sur les terres d’Occitanie de la nouvelle région, un plateau cycliste féminin national et international relevé avec pour ambition de se hisser au 1er rang mondial des épreuves féminines à l’horizon 2019-2020. Le tout sous la dénomination, les couleurs et les valeurs de l’Occitanie. Seulement voilà, la première épreuve Toulouse-Mirepoix n’a pas eu le feu vert et c’est l’ensemble du tour qui vient d’être annulé.

 

Tout semblait aller pour le mieux au départ. L’ancien cycliste et organisateur du tour François-Xavier Valiente avait parlé de cette idée à plusieurs occitanistes comme Jean-Pierre Laval et Jean-François Laffont; les équipes de marques et les sélections nationales répondaient présent et la ville de Toulouse paraissait prête à recevoir le départ de la course dans le quartier « défavorisé » de la Faourette. Tout un symbole. La ville est sollicité, le cabinet de Laurence Arribagé semble intéressé. Ne voyant pas de rendez-vous arriver, François-Xavier Valiente relance. Par courrier, le maire Jean-Luc Moudenc répond le 15 mars et demande à la chargée des sports de le recevoir en urgence. Il est vrai que le départ prévu le 20 mai approche. Finalement, c’est le maire du quartier de la Faourette Samir Hajije -lui même élu aux sports- qui reçoit la délégation. La mairie ne pourra pas donner la subvention demandée (10 000 €) ni prendre en charge certains frais comme un buffet prévu pour 270 personnes… Mais elle semble OK pour permettre un départ de la ciutat mondina. Le 4 mai dernier, les organisateurs reçoivent finalement un mail de Laurence Arribagé pour signifier que la mairie s’oppose au départ prévu. Elle évoque aussi des antécédents d’épreuves annulées par la même équipe organisatrice.

Des difficultés cumulées et récurrentes

Jointe par téléphone, Laurence Arribagé s’explique. Elle reconnaît que la mairie a sans doute un peu tardé à communiquer sa décision… « On trouvait l’idée intéressante. L’instruction a pris un peu de temps… » Mais quoi qu’il en soit selon elle, l’épreuve n’aurait pas pu se faire : dès le 8 avril la préfecture de la Haute-Garonne avait écrit à François-Xavier Valiente pour lui signifier l’interdiction de la course. Un refus qui fait suite à celui d’autres préfectures, dont celle du Tarn. La ville de Castres aurait refusé elle aussi de participer à ce tour d’Occitanie. Les services de l’Etat justifient cette interdiction par l’absence de dossier complet. Acharnement ou incompétence ? Pourquoi continuer comme si de rien n’était ? Pourquoi communiquer sur les réseaux sociaux sans évoquer ces interdictions jusqu’au 14 mai ?

Sans doute parce que les organisateurs ont déjà essuyé d’autres difficultés et refus. En 2013, ce qui s’appelait encore « Le Tour cycliste féminin du Languedoc-Roussillon » avait dû annuler la première étape de Villemoustaussou. En 2014, c’est l’épreuve toute entière qui est reportée… François-Xavier Valiente parle quant à lui des difficultés pour organiser une course féminine, des autorisations de courses qui arrivent parfois la veille et même le matin du départ. « La grosse épine, c’est que nous sommes sur la voie publique et que l’on ne peut pas neutraliser la circulation comme pour le Tour de France… Il faut vraiment mettre en place une structure qui puisse accompagner les organisateurs… » Un peu dépité Monsieur Valiente. Dans ces conditions, il ne sait pas si le Tour d’Occitanie verra la lumière un jour.

Cette épreuve était pourtant labellisée UCI, placée sous le patronage du Ministère des Sports, avec 29 nations et un budget de 220 000 euros (300 000 au départ). Pour une fois que l’Occitanie avait des moyens et de l’ambition… Souhaitons que ce soit un déraillement sans conséquences et sans enchaînements !

Lo Benaset

13 Mai

L’Occitanie fait aussi son Euro !

Quelques heures après la liste des 23 joueurs de Didier Deschamps, c’est un autre Didier qui se prépare à amener son équipe pour disputer l’Euro de foot. Didier Amiel est le sélectionneur de l’équipe d’Occitanie qui va disputer l’Europeada. Il n’a pas besoin de communiquer sa liste de joueurs mais plutôt de trouver des moyens pour amener son équipe dans le Tyrol du Sud (Italie) du 18 au 25 Juin 2016. On devrait d’ailleurs parler DES équipes occitanes. Car pour la première fois, une sélection féminine portera les couleurs sang et or.

L’Europeada 2016

C’est une compétition qui rassemble des nations, des minorités linguistiques, des ethnies non reconnues, comme l’île de Man (Royaume-Uni), les Roms (Hongrie), les Tatars de Crimée (Ukraine) les Sorabes de Lusace et les Frisons (Allemagne), les Romanches (Suisse), les Ladins et les Tyrols (Italie)… L’Europeada se déroule tous les 4 ans, en même temps que l’Euro Officiel de la FIFA et en alternance avec la Coupe du Monde, comme pour les grands. L’organisateur en est le FUEN, ONG internationale basée en Allemagne, qui défend les minorités et permet à ses 89 membres de pouvoir s’exprimer. Et pas que sur un plan footballistique. Pour cette Europeada comme pour les précédentes, il y aura des échanges d’ordre culturel soutenus par l’Union Européenne.
L’équipe masculine emmenée par Didier Amiel sera dans le Groupe D : Occitània, Aroumains, Schleswig du Sud, Slovaques d’Hongrie.

Nouveauté : Une équipe occitane féminine

Le projet était sur le feu depuis plusieurs années, il va donc se réaliser lors d’une compétition internationale. Et le président Nicolas Desachy mise beaucoup sur la participation de cette équipe emmenée par Sylvain Blaise. Il est aussi entraîneur national de l’équipe de France Universitaire féminine, championne du monde en Juin 2015, ancien entraîneur des féminines du TFC et de l’AS Muret, ancien joueur de Rodez, Muret, Toulouse Fontaines… Plusieurs joueuses de grandes équipes -non, pas celles de Lyon ni du PSG!- mais quand même d’un bon niveau national devraient être du voyage. L’équipe sera dans le Groupe X : Occitània, Tyrol du Sud, Sorabes de Lusace.

Une affiche pour le RAF (Rodez). En occitan sioplèt !

Une affiche pour le RAF (Rodez). En occitan sioplèt !

L’association Occitane de Football lance un financement participatif

Depuis sa création en 2004, l’équipe a progressé sur un plan footballistique. C’est indéniable. Mais les moyens n’ont pas suivi. L’an dernier, ils ont du renoncer à une autre coupe d’Europe à Debrecen (Hongrie). L’AOF a donc décidé de faire appel au crowdfunding pour payer une partie des frais. Coût global du projet au Sud Tyrol : 30 000 €. L’AOF en demande 3000 via le site Fosburit. Mais chaque joueur devra mettre la main à la poche et donner 250 € ! 

Ces ambassadeurs (drices) de l’Occitanie, de ses valeurs, mais aussi du football attendent donc un petit geste de partenaires publics, privés mais aussi tout simplement des particuliers pour faire eux-aussi un bon championnat d’Europe en Italie.

Lo Benaset

L'Equipe d'Occitanie au Kurdistan

L’Equipe d’Occitanie au Kurdistan