17 Mai

L’Occitanie attendra son tour !

Non ce n’est pas un titre prophétique (ou pas !) sur le nom choisi par la région LRMP mais l’annulation du 1er Tour d’Occitanie féminin. 6 étapes prévues du 20 au 25 mai qui devaient mener les concurrentes de Toulouse à Pézenas. Un tour qui se voulait ambitieux mais qui vient de faire pshitttttttt ! Le projet était séduisant mais sa réalisation était devenue trop compliquée. D’un côté l’organisateur évoque une réponse tardive de la mairie de Toulouse, de l’autre Laurence Arribagé (adjointe de Jean-Luc Moudenc en charge des sports) s’en explique. La décision viendrait d’un dossier incomplet et d’une interdiction de plusieurs préfectures.

 

Un Tour d’Occitanie séduisant mais…

Le Tour d’Occitanie avait tout pour séduire : un beau parcours sur les terres d’Occitanie de la nouvelle région, un plateau cycliste féminin national et international relevé avec pour ambition de se hisser au 1er rang mondial des épreuves féminines à l’horizon 2019-2020. Le tout sous la dénomination, les couleurs et les valeurs de l’Occitanie. Seulement voilà, la première épreuve Toulouse-Mirepoix n’a pas eu le feu vert et c’est l’ensemble du tour qui vient d’être annulé.

 

Tout semblait aller pour le mieux au départ. L’ancien cycliste et organisateur du tour François-Xavier Valiente avait parlé de cette idée à plusieurs occitanistes comme Jean-Pierre Laval et Jean-François Laffont; les équipes de marques et les sélections nationales répondaient présent et la ville de Toulouse paraissait prête à recevoir le départ de la course dans le quartier « défavorisé » de la Faourette. Tout un symbole. La ville est sollicité, le cabinet de Laurence Arribagé semble intéressé. Ne voyant pas de rendez-vous arriver, François-Xavier Valiente relance. Par courrier, le maire Jean-Luc Moudenc répond le 15 mars et demande à la chargée des sports de le recevoir en urgence. Il est vrai que le départ prévu le 20 mai approche. Finalement, c’est le maire du quartier de la Faourette Samir Hajije -lui même élu aux sports- qui reçoit la délégation. La mairie ne pourra pas donner la subvention demandée (10 000 €) ni prendre en charge certains frais comme un buffet prévu pour 270 personnes… Mais elle semble OK pour permettre un départ de la ciutat mondina. Le 4 mai dernier, les organisateurs reçoivent finalement un mail de Laurence Arribagé pour signifier que la mairie s’oppose au départ prévu. Elle évoque aussi des antécédents d’épreuves annulées par la même équipe organisatrice.

Des difficultés cumulées et récurrentes

Jointe par téléphone, Laurence Arribagé s’explique. Elle reconnaît que la mairie a sans doute un peu tardé à communiquer sa décision… « On trouvait l’idée intéressante. L’instruction a pris un peu de temps… » Mais quoi qu’il en soit selon elle, l’épreuve n’aurait pas pu se faire : dès le 8 avril la préfecture de la Haute-Garonne avait écrit à François-Xavier Valiente pour lui signifier l’interdiction de la course. Un refus qui fait suite à celui d’autres préfectures, dont celle du Tarn. La ville de Castres aurait refusé elle aussi de participer à ce tour d’Occitanie. Les services de l’Etat justifient cette interdiction par l’absence de dossier complet. Acharnement ou incompétence ? Pourquoi continuer comme si de rien n’était ? Pourquoi communiquer sur les réseaux sociaux sans évoquer ces interdictions jusqu’au 14 mai ?

Sans doute parce que les organisateurs ont déjà essuyé d’autres difficultés et refus. En 2013, ce qui s’appelait encore « Le Tour cycliste féminin du Languedoc-Roussillon » avait dû annuler la première étape de Villemoustaussou. En 2014, c’est l’épreuve toute entière qui est reportée… François-Xavier Valiente parle quant à lui des difficultés pour organiser une course féminine, des autorisations de courses qui arrivent parfois la veille et même le matin du départ. « La grosse épine, c’est que nous sommes sur la voie publique et que l’on ne peut pas neutraliser la circulation comme pour le Tour de France… Il faut vraiment mettre en place une structure qui puisse accompagner les organisateurs… » Un peu dépité Monsieur Valiente. Dans ces conditions, il ne sait pas si le Tour d’Occitanie verra la lumière un jour.

Cette épreuve était pourtant labellisée UCI, placée sous le patronage du Ministère des Sports, avec 29 nations et un budget de 220 000 euros (300 000 au départ). Pour une fois que l’Occitanie avait des moyens et de l’ambition… Souhaitons que ce soit un déraillement sans conséquences et sans enchaînements !

Lo Benaset