Musiciens, groupes, techniciens, festivals, professeurs, luthiers, tourneurs, salles de concert… beaucoup sont référencés sur la plateforme Zik Occitanie. Une initiative personnelle et jusqu’à présent non subventionnée de Pierre-Marie Meekel pour soutenir le spectacle vivant et mettre en relation les différents acteurs liés à la musique en Occitanie.
C’est une plateforme accessible à tous et consultable gratuitement. Dans un monde digital et connecté, il semblerait que les acteurs de la musique ne soient pas suffisamment interconnectés. C’est donc un portail de la musique qui existe depuis 2017 pour faciliter l’accès aux artistes en leur donnant de la visibilité. Présentation de ce nouveau média régional de référencement avec son fondateur Pierre-Marie Meekel.
Zik Occitanie à vue le jour en 2017. D’où vient cette idée ?
C’est une Initiative personnelle. Je suis musicien et artiste depuis l’adolescence. J’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice pour les artistes émergents. Je me suis aperçu que les gens -aussi bien les artistes que le grand public- passent à côté de plein de possibilités. J’ai voulu créer ce trait d’union entre les micros-réseaux existants, mettre en visibilité les artistes pour les faire connaître. Et puis j’avais absolument besoin de trouver du sens à cette création de job.
Quel est ton parcours ?
Je suis originaire du Territoire de Belfort. Je suis guitariste et bassiste rock et pop depuis longtemps. J’ai fait le Ciam à Bordeaux pour mes études musicales. J’ai réussi à être intermittent en 92 jusqu’en 2005. J’ai crée un trio « Les cigales de la crise » pendant la première guerre du Golfe en 91. Je suis arrivé dans le Languedoc en 2006. Maintenant je suis basé à Montpellier. D’ailleurs au départ le site s’appelait « Zik à Montpel ». Puis en 2017 avec la fusion des 2 régions et le nouveau nom, c’est devenu « Zik Occitanie ».
Comment être référencé sur Zik Occitanie ?
On travaille aussi bien avec les artistes qu’avec tous les professionnels du spectacle. Pour les artistes, il faut à minima être présent sur les réseaux sociaux, avoir éventuellement des images sur Youtube, un peu de visuel, un communiqué de presse… Sur le site, nous mettons tous les contacts et liens fournis par les intéressés. Il faut bien sûr avoir un répertoire mais nous ne jugeons pas sur la qualité ou le style musical. Nous proposons un référencement par groupe et par profil : par exemple batteur, bassiste, technicien son…etc.
Nous n’avons aucune subvention pour l’instant. Seulement des adhésions et la communication que l’on vend. Nous demandons une cotisation de 30€ par an pour les artistes, 50 € par an pour les structures. Les groupes ont la possibilité de payer 100 € de plus pour rester en tête de leur catégorie. Mais nous voulons que tout ceci reste accessible. De plus, tous les référencés défilent dans le slider sur notre page d’accueil et c’est gratuit.
Combien de références en 2021 ?
Il y a plus de 1000 projets artistiques (artistes solos et groupes), ce qui représente plus de 4 000 personnes. En 4 ans, nous avons réalisé 2000 référencements, établi une dizaine de partenariats avec des médiathèques, médias, salles de spectacle (L’espace Cathare à Quillan, le Jam à Montpellier). On va faire des captations, avec des concerts streaming et des interviews d’artistes.
Je pense que nous sommes à peine à 20% de ce qui existe en Occitanie. Tous les jours, entre 500 et 1 200 référencements sont consultés. Nous avons plus de 13 000 « j’aime » sur Facebook, avec plus de 22 000 followers. Tous les styles sont représentés. Très peu de rap et de musique urbaine car c’est un peu une chapelle qui fonctionne à part. C’est plus difficile pour les faire venir. Nous avons beaucoup de groupes pop, rock, blues, jazz. De plus en plus de musique électro qui reste dans l’univers pop. Un peu de classique, pas mal de world, de la musique occitane aussi.
Quels sont les projets à venir ?
On va changer le site dans les prochains mois. Il aura plus de fonctionnalités, plus monétisé pour les artistes mais aussi pour nous. Sans devenir pour autant un site exclusif pour les pros. Il sera toujours accessible à tous. Mais il va falloir créer des emplois pour le faire vivre. Ca fait 4 ans que je suis entièrement bénévole. Je voudrais pouvoir compter aussi sur des référents dans chaque département pour aller à la rencontre des artistes émergents, instaurer des partenariats.
L’idée c’est aussi de créer un Zik pass, une carte de réduction pour aller voir des artistes mais aussi acheter un instrument, louer un studio d’enregistrement. Rentrer en contact avec le Pass culture pour les jeunes pour qu’ils puissent en bénéficier. Nous aurons aussi un agenda général pour annoncer les manifestations. A terme, nous voudrions aussi avoir des échanges avec les autres régions. Le grand rêve serait de monter un événement phare qui pourrait se déplacer dans chaque département pour faire rayonner les groupes en dehors de leur secteur d’origine et d’attirer l’attention d’autres régions. Un festival qui servirait de vitrine pour l’Occitanie tout en permettant d’accueillir d’autres artistes.
Quelles sont les découvertes musicales que t’as pu faire avec Zik Occitanie ?
Je dis toujours que pour tout type de musique, il y a un auditeur. Je suis super éclectique. C’est intéressant de ne pas être trop spécialisé. J’écoute de tout mais bon, voici ma petite sélection.
- Simcha qui est un duo toulousain de chanson française
- Véronique Merveille qui fait de la chanson jazz
- Justine Blue qui fait du blues à Montpellier
- Shaken Soda qui est un super groupe, très bien référencé
- Dimoné qui est notre parrain avec Sanseverino
- Emmanuel π Djob, bluesman et gospel singer de Montpellier
- Deleo pop electro, darkwave
Zik Occitanie est une belle initiative. Si vous n’êtes pas encore référencé, il est temps de le faire. Ce site permet aussi au grand public d’avoir un contact direct avec les artistes. En espérant que les concerts et le partage de la musique reviennent très vite sur le devant de la scène.
Benoît Roux