16 Jan

« Allive » la nouvelle plateforme musicale de vidéos par abonnement née à Toulouse

Sur le même principe que Netflix ou autres plateformes de streaming par abonnement, dédiée exclusivement à la musique en vidéo et au live, cette plateforme imaginée par 3 toulousains sera lancée fin janvier. Son objectif : faire connaître des artistes et leur permettre d’être rémunérés de manière équitable.

Les 3 fondateurs d’Allive Photos : Allive Palette Gaétan Guetiere

C’est l’initiative de 3 toulousains : Manuel Darrault (producteur et manager), Antoine Garcia (chef d’entreprise – conseil en communication) et Thomas Garcia (agent commercial). Une idée qui germe depuis plusieurs mois dans leur tête. La pandémie de Covid et les confinements ont accéléré les choses. Son lancement est prévu à la fin du mois.

Une plateforme vidéo de streaming musicale avec un concept équitable

Les salles de spectacles étant fermées, les vidéos d’artistes ont fleuri lors du premier confinement, puis les lives confinés en streaming lors du deuxième. Il faut désormais aller plus loin. Et les 3 toulousains vont révolutionner le principe de musique par abonnement. Rien de très nouveau pour l’abonné -il paiera un abonnement mensuel de 4,99€- mais c’est du côté des artistes que tout va changer.

C’est le principe de l’User Centric : une répartition équitable et juste des revenus des abonnements pour l’artiste. Manuel Darrault qui s’occupe du volet industrie musicale chez Allive nous explique : « Cette plateforme est un contre-pied au niveau de la technologie et de la rémunération. D’abord il n’y avait pas jusqu’à présent de plateformes vidéos dédiées à toutes les musiques. Sur 4,99€ que coûte l’abonnement, 1 € vont dans l’enveloppe artiste, soit 4 fois plus que sur un autre site. Ensuite, ces 1€ seront rétribués aux artistes en fonction du temps de visionnage et non au nombre de vues. Plus un artiste va fédérer, plus il sera rémunéré ». 

Mais ce système nouveau ne s’arrête pas là. Les artistes seront classés en 3 catégories :

  1. les émergents
  2. les indépendants
  3. les connus

L’accès est gratuit pour les 3 catégories. Pour les artistes les plus connus, ils ne seront pas rémunérés par les visionnages mais la plateforme sera un outil promotionnel. Tout l’argent généré par ces têtes d’affiche sera réinjecté pour tous les artistes. Autrement dit, Allive instaure une solidarité entre les artistes. Alors les plus connus vont-ils jouer le jeu ? Si les 3 concepteurs de la plateforme ne peuvent pas encore donner des noms un peu clinquants, ils assurent avoir des artistes connus prêts à tenter l’aventure. « Remplacer le vrai concert par un livestream, je n’y crois pas. Le marché du DVD Blu-ray musical s’affaiblit. Aujourd’hui, on prend des abonnements plutôt que d’acheter des DVD, des disques ou des films ». Manuel Darrault qui manage plusieurs artistes dont « 3 cafés gourmands », la talentueuse « Naya », ou encore la jeune Heeka et le groupe Toulousain « Entoartix » croit en ce nouveau mode de consommation de la musique vivante.

Heeka – Never Alone – Session Opus

Un seuil de rentabilité autour des 1500 abonnés

Côté contenus, la cible est plus nationale qu’internationale, plutôt French Touch et dans toutes les catégories : classique, jazz, électro, rap, métal, reggae, rock, pop etc. « Notre but est d’aider les artistes. On ne va pas mettre en avant nos goûts musicaux mais on va proposer de la qualité. Nous avons déjà des artistes qui tournent des vidéos pour nous », assure Manuel Darrault.

Pendant le deuxième confinement, beaucoup de Salles de Musiques Actuelles (il y a 1 SMAC par département) ont tourné des lives : le « Metronum » à Toulouse, le « Bolegason » à Castres. « Beaucoup d’artistes ont tourné pour leur chaîne Youtube. Plusieurs SMAC nous ont répondu ; certaines ont beaucoup de contenu. Les premiers signes sont positifs. Nous accueille avec beaucoup de bienveillance. La SACEM commence à s’intéresser à nous. Alors, pourquoi pas faire un partenariat avec eux. Netflix aussi nous a contacté. »

Ce premier cap des artistes et des salles pour filmer franchi, il faudra trouver les abonnés.

Notre seuil de rentabilité est fixé autour des 1000-1500 abonnés. Si nous proposons de la qualité, l’objectif est réalisable.

Monde d’avant, Monde d’après Covid, quoi qu’il en soit les streamings audio et vidéo sont en pleine évolution. Les artistes sont de plus en plus mécontents de la part qu’ils reçoivent des plateformes digitales. Certains comme Taylor Swift ont lâché Spotify, Deezer, Apple music et les autres. Même quand les salles de spectacles rouvriront, il y aura sans doute de la place pour des concerts de qualité diffusés via un abonnement. Surtout si les contenus sont originaux.

En tous cas les 3 toulousains voient grand. Antoine Garcia s’occupera du graphisme et de la communication, son frère jumeau Thomas prendra le volet commercial et Manuel Darrault qui a déjà pas mal d’expérience dans la production s’attachera au contenu artistique. Quant au nom ALLIVE : « On voulait du LIVE. Covid ou pas, il y a cette détresse des artistes sur le mode de rémunération. Ils sont les survivants du streaming. ALL c’est un tout pour englober le tout. »

Manuel Darrault Antoine et Thomas Garcia Photo : Allive

Une dizaine d’artistes a déjà donné son feu vert. Un appel à candidature est lancé pour tous ceux qui seraient intéressés. L’objectif est d’avoir le plus de contenu possible et que tous les styles soient représentés.

site ALLIVE

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Benoît Roux