19 Juil

TOUR DE FRANCE/ Le chevalier Riblon « sauve l’honneur » dans l’Alpe…

Il aura sauvé l’honneur et conjuré la plus grande des déveines, depuis la chute hier de son compagnon de route Jean-Christophe PERAUD. (Le coureur tricolore de l’AG2R-La Mondiale, jusqu’alors le mieux placé au général, 9e… mais condamné à quitter le Tour dans les derniers mètres du contre la montre d’Embruns après avoir été projeté au sol, une clavicule brisée. Une vraie poisse dans les rangs français depuis l’abandon de Nacer BOUHANNI (FDJ.fr) lors de la 6e étape !

La victoire de Christophe Riblon (AG2R-La Mondiale) à l’Alpe d’Huez/ PHOTO © ASO

Une « victoire Française » sur ce Tour du centenaire… Et franchement la perspective commençait à manquer de vraisemblance, tant malgré le panache dans les formations nationales, le succès se dérobait chaque fois sous la plus implacable des procédures. Christophe RIBLON va pouvoir dormir tranquille ou même ne pas dormir du tout s’il veut ! Tout le monde s’en fout maintenant ! La fierté retrouvée sur la plus belle des lignes d’arrivée. Ce même final où avant lui deux ans plus tôt, Pierre ROLLAND avait aussi tiré le pompon au nez et à la barbe du grand Cantador.

« IL LE MÉRITE CENT FOIS… »
« L’Alpe », gravie deux fois de suite ce 19 juillet. Pour permettre au public de mieux réussir à photographier les « Alpe-inistes » dans la plus folle, la plus mythique des ascensions. « Peut-être l’étape qu’il fallait gagner dans toute l’histoire du Tour de France. » a réagi son coéquipier Samuel DUMOULIN « C’est magique ! » Blel KADRI en larmes : « Il le mérite cent fois. Il a fait un truc de fou aujourd’hui ». Un truc « de fou » comme reprendre et déposer l’américain de la (BMC) Tay VAN GARDEREN dans les ultimes dénivelés de « l’Alpe » alors que le français était d’abord en perdition au pied de la pente terminale. Un de ces revirements qu’on adore tous au moment des matchs d’exception, où « la noble cause triomphe des limbes auxquelles cette si belle vertu semble un long moment destinée »… Cet instant où celui qu’on voyait déjà vaincu, surgit finalement, plus fort que jamais, et maitrise le pire des adversaires… VAN GARDEREN, devant, à trente secondes pendant toute la montée, d’un seul coup transformé en bête de somme. Le lieutenant de Cadel EVANS, maillot blanc du Tour 2012 ; motivé pour accrocher la bannière de l’Union Jack sur son costard helvétique en plein dans le mile d’une étape du Tour du centenaire qu’on disait trop « corsé » pour voir un français se distinguer…

DE QUOI RÉVEILLER L’ALLOBROGE QUI SOMMEILLE…
L’aigle Yankee, parti à l’assaut du saint empire « orange » au passage du virage n°7, et  sûr de réussir à bouffer du coq gaulois sur son propre stade. Tout de même ! De quoi réveiller l’Allobroge qui sommeille dans chaque isèrois, et jeter toute la sainte Chrême dauphinoise dans la Romanche pour mieux pouvoir hurler des insanités sur le bord de la route. Des hordes barbare tricolores plantées dans les dernières épingles, aussi vétustes qu’au rayon précédent des hollandais.  Près d’un million de spectateurs galvanisés dans l’arène de l’Alpe ce 18 juillet au moment de l’extrême-onction. RIBLON, le coureur de Tremblay-lès-Gonesse en Seine-Saint-Denis, qui ne tremble plus du tout. L’ancien champion de France amateur, et surtout vice champion du monde sur piste en 2010… débarrassé de son joug dans les derniers kilomètres.  Le capitaine de route de l’AG2R-La-Mondiale, qui retrouve son coup de pédale des grands matchs à l’américaine pour faire bouffer l’hostie au champion de Washington. Voilà le fait d’armes du jour. L’issue de la grande bataille du mérite, le plus fabuleux des exploits du magnifique Chevalier Riblon, entré dans la légende de l’Alpe ce jeudi 18 juillet 2013.
JL Gantner

18 Juil

(PHOTO) Le « carnet de Tour » de Këvin Rueflin / chapitre 1

Këvin RUEFLIN est photographe à Baume les Dames (Doubs). Depuis le Chronomètre d’Embruns, Il suit les dernières étapes de ce Tour de France du centenaire pour nous proposer ce magnifique « Carnet de Tour ». Un regard habile sur la course et sur l’événement, un des plus populaires de la planète. Le tout sous un angle très « Franc-comtois » évidemment ! JLG

Le maillot jaune Chris Froome (Sky) et le colombien Quintana (Movistar) © Këvin Rueflin
caravane © Këvin Rueflin
caravane © Këvin Rueflin
supporters © Këvin Rueflin
supporter du maillot à pois © Këvin Rueflin
Le jurassien Alexis Vuillermoz (Sojasun) à Embruns © Këvin Rueflin
Le licencié du CC Étupes, Rudy Molard (Cofidis) à Embruns © Këvin Rueflin
Le chouchou du public Français, Thomas Voeckler (Europcar) à Embrun © Këvin Rueflin

Le Franc-Comtois Julien Pinot, entraineur à la FDJ.fr © Këvin Rueflin

TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 18/ Le numéro de RIBLON deux ans après ROLLAND ! QUINTANA costaud, FROOME coince, et CONTADOR « dans le dur » !

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir obtenu son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « franc-comtois » de la course la plus populaire de la planète).

(ÉTAPE 18) GAP-L’ALPE D’HUEZ 167 km / Jeudi 18 JUILLET
ÉTAPE : Christophe RIBLON (AG2R)
GÉNÉRAL : Christopher FROOME (Sky)

Elle promettait d’être à coup sûr, un des moments forts de cette centième édition. La mythique montée de « l’Alpe » mais à parcourir deux fois dans la même journée.  Récit d’une des plus folles journées de ce Tour du centenaire.

Christophe Riblon à 3 km de l’arrivée alors qu’il accuse un retard de 20 secondes sur Van Garderen
PHOTO © ASO / G.Demouveaux

Le départ de l’étape avec le col de Manse fait la sélection dans le peloton, et c’est dans la descente que l’échappée du jour va se former. Elle est composée de 9 coureurs : Moreno MOSER (Cannondale), Tejay VAN GARDEREN (BMC), Jens VOIGT (Radioshack), Arnold JEANESESSON (Fdj.fr), Christophe RIBLON (AG2R), Andrey AMADOR (Movistar), Sylvain CHAVANEL (Omega Pharma Quick Step), Lars BOOM (Belkin), Thomas DANIELSON (Garmin Sharp). Derrière, la Sky contrôle. Arrive alors la première ascension de la fameuse « montagne des Hollandais ». Dès les premières pentes de « l’Alpe », un trio s’échappe en tête de la course avec Christophe RIBLON, VAN GARDEREN et MOSER. Ces trois courageux franchissent en tête le col de Sarenne qui prolonge la montée mythique, avant de redescendre vers Bourg d’Oisans.

TROIS HOMMES EN TÊTE
Dans le groupe maillot jaune, il n’y a pas beaucoup de mouvements même si Andy SCHLECK (Radioshack) et Pierre ROLLAND (Europcar) notamment, chassent derrière le trio. Mission impossible avec des hommes à 6′ d’avance, après une descente qui aurait pu être fatale à Christophe RIBLON. Le Français qui manque son freinage dans un virage humide et fait un « tout droit » dans le bas-côté. Un incident sans conséquences puisque le trio aborde la deuxième montée de l’alpe d’Huez avec une avance confortable. Dans le groupe FROOME, son challenger CONTADOR attaque dans la descente technique et dangereuse du col de Sarenne, mais sans succès… A l’avant, VAN GARDEREN part en solitaire en déposant RIBLON à 12 kilomètres de l’arrivée. Alors que FROOME tente de sortir après avoir profité du travail de ses coéquipiers PORTE et KENNAUGH. QUINTANA seul tout d’abord, parvient parvient à suivre le leader de la Sky. Puis c’est RODRIGUEZ qui revient sur le maillot jaune. CONTADOR coince. Le castillan connaît une défaillance et doit attendre l’aide de son coéquipier KREUZIGER. A l’avant, VAN GARDEREN possède une marge confortable de 40″ sur le Français de l’AG2R. FROOME accuse à cet instant 3′ de retard sur l’homme de tête et voit revenir PORTE pour l’accompagner. L’Australien est impressionnant et c’est encore lui qui fait mal à tout le monde en menant un train infernal. CONTADOR vient de perdre près d’une minute.

LA PREMIÈRE VICTOIRE FRANÇAISE
La victoire d’étape se joue à l’avant lorsque, à 4 kilomètres de l’arrivée, VAN GARDEREN commence à avoir du mal à appuyer sur les pédales… L’Américain se retourne et voit le Français, transcendé, revenir sur lui… Soutenu par la foule (impressionnante et même dangereuse). Le coureur d’AG2R qui  recolle à l’homme de tête et le contre immédiatement !  À 2 kilomètres de l’arrivée, Christophe RIBLON s’envole vers la victoire d’étape au même endroit où Pierre ROLLAND avait lâché CONTADOR il y a deux ans avant de s’imposer. RIBLON termine en trombe et s’impose pour la seconde fois de sa carrière sur la Grande Boucle après son succès à Aix 3 Domaines en 2010. Il s’agit du premier succès français sur ce tour et d’un bel hommage à Jean Christophe PERAUD, le coéquipier du grand vainqueur du jour qui a vécu une journée galère hier. VAN GARDEREN finit totalement épuisé à la deuxième place.

FROOME EN DIFFICULTÉ DANS L’ALPE
Les favoris, eux, se livrent une belle bataille puisque QUINTANA et RODRIGUEZ n’hésitent pas à secouer le cocotier Sky. Chris FROOME est même victime d’une fringale et doit demander à son coéquipier Richie PORTE de le ravitailler en sucre. Un ravitaillement est interdit à ce moment de la course (il écopera d’une pénalité de 20″). Le maillot jaune qui perd du terrain sur le duo hispanique et semble accuser le coup… A l’arrivée, il perd plus d’une minute sur ses deux adversaires et peut remercier PORTE, qui a été impressionnant toute la montée. « Aujourd’hui, il était plus fort que moi » dira FROOME un peu plus tard… Une image qui rappelle le duo WIGGINS-FROOME l’an passé… CONTADOR, lui, a sûrement perdu toute illusion de remporter le tour puisqu’il perd (encore) quasiment une minute sur le maillot jaune et plus de 2′ sur RODRIGUEZ et QUINTANA.

« L’ALPE », UN STADE A CIEL OUVERT POUR ENCOURAGER NOS FRANC-COMTOIS !
La famille d’Arthur VICHOT s’en est donné à cœur joie au milieu de la foule présente dans l’Alpe d’huez. On parle déjà de record pour le nombre de spectateurs dans « l’alpe » (plus de 700 000 personnes). Le champion de FRANCE a profité de ce bain de foule en s’accrochant au peloton maillot jaune dans la première ascension avant de « faire grupetto » et de terminer à 25’10 » du vainqueur en 95e position.

Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) surnommé « Pikachu » s’est fait plaisir au milieu d’une marée humaine et termine à une jolie 41e place à 11’32 » de RIBLON. Il prouve qu’il a encore des ressources malgré son inexpérience sur une course de trois semaines. L’autre néophyte, Rudy MOLARD (Cofidis) a eu plus de mal puisqu’il arrive à la 116e place à 29’09″…
Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)

DEMAIN : Vendredi 19 JUILLET : BOURG D’OISANS – LE GRAND BORNAND (19e étape) 204 km

Fred Grappe analyse les fichiers de la Sky pour le journal L’Équipe

Le Blog cycliste et France 3 était avec le spécialiste Franc-Comtois ces jours ci, dans son laboratoire de Besançon, alors que l’on s’interrogeait dans la presse sur la validité des performances de Chris FROOME dans l’ascension du Mont Ventoux. (Voir l’article publié sur le Blog à propos du coup de pédale du maillot jaune).


Tweet de  Fred Grappe le 6 juillet 2013 à l’issue de l’étape Castres – Ax 3 domaines

Fred GRAPPE (Docteur ès science dans la matière de la biomécanique et de la physiologie de l’entrainement sportif) a pu rendre public l’analyse des fichiers confiés par la Sky. L’équipe Britannique qui a elle même souhaité avoir recours à un expert indépendant pour livrer les précieux documents récupérés sur le vélo du coureur grâce au fameux SRM (un véritable ordinateur de bord, doté d’un capteur de puissance exprimée en watts, mais aussi de la fréquence cardiaque instantanée, de la cadence de pédalage, de la vitesse et du pourcentage de la pente… Un ensemble de données récupérées chaque soir à la fin de l’étape et qui permet aux entraineurs de refaire la course à la seconde près, mais d’un point de vue strictement physiologique). Tout ce que réclamait la communauté d’experts pour tenter de corroborer leurs propres estimations. Publiés aujourd’hui dans le journal L’Équipe, les résultats pronostiquent plutôt le bien fondé des déclarations du coureur et de son staff, ne laissant rien apparaitre d’anormal ou « d’inhumain » dans les performances très précisément transcrites.

« IL FAUDRAIT CONNAÎTRE LA VO2MAX DU COUREUR »…
Un constat « qu’il faut encore relativiser » prévient le scientifique, « tant la tâche est compliquée des paramètres qu’il convient de confronter pour obtenir une réponse définitive ». Ce qui revient à dire que rien ne permet d’écarter une fois pour toutes les suspicions du grand public. « Il faudrait pour cela connaitre encore la VO2max du coureur » (ce dont Fred GRAPPE avoue ne pas disposer). Ce potentiel en aérobie « exceptionnel » chez le leader de la Sky, « proche des limites connues, mais pas impossibles ». (Je vous épargnerai les détails savants rébarbatifs…) Ce « moteur » exceptionnel qui permet en tout cas à Chris FROOME d’être « un niveau d’intensité au dessus de ses principaux adversaires » explique le chercheur Franc-Comtois. Le débat n’est donc pas complètement clos. JLG

TOUR DE FRANCE/ De retour à la « Planche-des-Belles-Filles » en 2014

Le Tour de France devrait déjà être de retour en Franche-Comté l’année prochaine, soit deux ans après les 3 grandes journées « historiques » passées dans la région.

Un final d’étape à « la Planche-Des-Belles-Filles » en Haute-Saône, et la perspective de retrouver l’ambiance unique de ces centaines de milliers de supporters dans cette « petite Alpe d’Huez » comme l’ascension très difficile avait été surnommée lors du premier passage des coureurs de la Grande Boucle au dessus de Plancher-les-Mines. De quoi remonter le moral d’un jeune habitant de Mélisey, pendant qu’il tente de retrouver le calme sur ses routes d’entrainement « familiales » après son départ du Tour précipité il y a 2 jours…

L’attente du public, lors de la 7e étape du Tour de France 2012 à la Planche-des-belles-filles/ PHOTO © JLG
Philippe Gilbert (BMC) à la « Planche-des-Belles-Filles »/ PHOTO  © JM Picard
Thomas Voeckler (Europcar) à la « Planche-des-Belles-Filles » © JM Picard

L’information n’est pas « officielle » puisqu’il faut normalement attendre la présentation de l’épreuve au Palais des congrès cet automne, mais c’est le Blog Cycliste qui vous le dit ! Une année 2014 dont il semble que le cyclisme fera beaucoup parler de lui en Franche-Comté avec l’organisation de plusieurs rendez-vous d’envergure… On s’en dit plus tout bientôt, promis, juré.
JL Gantner

TOUR DE FRANCE/ Première dans « l’Alpe » pour le Jurassien Alexis Vuillermoz

Le Jurassien Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) participe cette année à son premier Tour de France. Pour le coureur qui n’a toujours pas entièrement décroché de sa passion pour le VTT,  l’étape de l’Alpe d’Huez constitua elle aussi une grande première ce 18 juillet. Une double ascension du mythe absolu de l’histoire de la Grande Boucle, dans laquelle le tout jeune professionnel dit vouloir vraiment profiter, comme il l’avait déjà fait dans le Mont Ventoux dimanche dernier. On annonce au moins 700 000 personnes autour des 21 lacets au dessus de Bourg d’Oisans pour supporter les coureurs. Parmi eux, quelques Franc-Comtois dont la famille VICHOT au grand complet, toujours équipé de sa meule de Comté dont la caravane officielle jalouse le gabarit sur le bord de la route. Et des Jurassiens qui risquent bien de redescendre les cordes vocales fatiguées ce soir après avoir acclamé leur chouchou.  JLG

À LIRE SUR FRANCE TV SPORTS

17 Juil

TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 17/ FROOME le cannibale, CONTADOR en embuscade…

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir obtenu son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « franc-comtois » de la course la plus populaire de la planète).

(ÉTAPE 17) EMBRUN-CHROGE 32 km / Mercredi 17 JUILLET
ÉTAPE : Christopher FROOME (sky)
GÉNÉRAL : Christopher FROOME (Sky)

Chris Froome remporte le contre la montre d’Embrun/ PHOTO  © Sky

Un contre-la-montre atypique attendait les coureurs de ce centième tour dans un magnifique décor entre Embrun et Chorges. Un parcours très dur avec deux côtes de deuxième catégorie et une descente très technique. Tout allait compter dans ce chrono : la tactique, la météo, la mécanique… mais surtout le physique ! En effet, la tactique étant importante pour gérer son effort et ne pas partir trop rapidement. La météo, elle, annonçait pour la première fois de la pluie sur le tour centième édition. Et les favoris devaient opter pour un vélo classique pour la première partie et, pourquoi pas, changer de monture pour la partie finale plus roulante. Ainsi, on observe que le principal challenger du maillot jaune, Alberto CONTADOR (saxo-tinkoff) opte pour un vélo classique au départ qu’il a doté de prolongateurs et d’une roue arrière lenticulaire… Cette option va s’avérer plutôt payante dans la première partie puisque l’Espagnol explose le meilleur temps réalisé par RODRIGUEZ (3″ de mieux que son compatriote VALVERDE). Le coureur de Pinto rejette « Purito » à 17″ ! FROOME est prévenu, le Castillan a décidé de frapper fort.

FROOME CONFORTE ENCORE SON AVANCE
Mais, le maillot jaune est costaud lui aussi puisqu’il se place en 2e position au premier intermédiaire (sommet de la côte de Puy-sanières) à seulement 3″ de CONTADOR. La descente, très technique, est rendue encore plus dangereuse par la pluie. Ainsi, les favoris prennent des risques mesurés, et sur la ligne d’arrivée Alejandro VALVERDE (Movistar) réalise un très bon temps en 52’03 ». Son compatriote Joaquim RODRIGUEZ (Katusha) est lui aussi très « en jambes » sur un parcours qu’il affectionne. Le catalan qui repousse alors VALVERDE à 20″ et prouve qu’il faudra compter sur lui dans les Alpes. CONTADOR qui a choisi de ne pas changer de vélo réalise encore le meilleur temps au deuxième intermédiaire (la côte de Réallon) et confirme à l’arrivée où il prend la première place à RODRIGUEZ pour quelques centièmes… Mais le maillot jaune, qui a changé de monture avant la dernière descente pour prendre son vélo profilé, termine en trombe… Et Le britannique s’impose pour la troisième fois sur ce Tour du centenaire à Chorges où il conforte encore d’avantage sa position de leader !

JOURNÉE NOIRE POUR LE PREMIER FRANÇAIS AU CLASSEMENT GÉNÉRAL
« Une nouvelle journée en jaune pour le « kényan blanc » qui contraste avec la journée noire de Jean Christophe PÉRAUD (AG2R), le premier français du classement général (9e). Tombé à la reconnaissance le matin, l’ancien vététiste s’est fait un trait de fracture à la clavicule droite. Cependant, il décide de prendre part au contre-la-montre l’après midi et réalise même une bonne performance malgré sa blessure. Mais, le tour de France de « Jicé » bascule à 1200 mètres de la ligne lorsqu’il glisse dans un virage à droite… Une lourde chute amortie par sa clavicule droite, qui se brise. Tour terminé ! JC PÉRAUD qui restera comme « le grand courageux de ce tour de France. »

Arthur Vichot (FDJ.fr)/ PHOTO © Këvin Rueflin

LES NEOPHYTES MOLARD ET VUILLERMOZ SE DONNENT A FOND !
Thibaut PINOT « out ! », la Fdj.fr espère briller dans les Alpes pour tenter de sauver son Tour… En attendant, le champion de France Arthur VICHOT n’a pas vraiment réussi à tout donner dans ce contre-la-montre exigeant. Parti avec l’orage, il finit à 6’02 » de FROOME.

En revanche, les deux néophytes Rudy MOLARD (Cofidis) et Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) profitent de leur premier tour pour ne pas avoir de regrets et engranger de l’expérience. Ils réalisent des temps correctes : respectivement 40e à 3’47 » et 45e à 4’15 ».
Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)

DEMAIN : Jeudi 18 JUILLET : GAP-L’ALPE D’HUEZ (18e étape) 172 km

(VIDEO) Le coup de pédale de Chris Froome passé « à la moulinette »

Une montée du Mont Ventoux « presque irréaliste » commentait quelques grands médias au soir ou le lendemain de la victoire de Chris FROOME sur la grande étape du Tour du centenaire. D’abord estimé à « 57 minutes et 3 secondes » en plein direct sur les antennes de France Télévision puis révisé à environ 59 minutes après nouvelle vérification. Soit, allez… Un peu plus d’une minute de plus que les anciens records d’Armstrong ou de Pantani dans des conditions à peu près similaires et au même endroit… Et dès lors toutes les suppositions peuvent aller bon train, d’une débauche de calculs d’alchimistes et de mesures charlatanesques, (mais peut-être « rentables » Allez savoir !) pour expliquer et conclure définitivement à la malice, ou au contraire entériner les pire facéties.

Chris Froome sur la Photofinish du Ventoux/ PHOTO © ASO

Il n’est pas question ici de juger de l’honnêteté ou non du coureur de la Sky et encore moins de celle d’une nouvelle génération de cyclistes professionnels qui rappelons le, revendiquent haut et fort « de ne pas être confondus avec leurs prédécesseurs »…

UN « PROFIL DE PUISSANCE RECORD » À METTRE EN PLACE
(Laissons leur au moins ce bénéfice du doute, ou alors travaillons tous sans répit à l’exercice de la recherche de la vérité vraie et sans discussion). Où l’on reparlerait forcément de ce « profil de capacités physiques » à rendre obligatoire comme le suggère Fred Grappe depuis son université de Franche-Comté… De quoi connaître dans le détail le potentiel naturel d’un athlète qu’on « réviserait » évidemment sans cesse, et à partir duquel les commentaires pourraient alors s’inspirer au lieu de poursuivre sur le ton de l’élucubration douteuse et sans fondement ! ) Dopé ou pas ?!… Le débat est loin d’être tranché d’autant qu’à d’anciennes potions bien connues de la patrouille, sans cesse s’en ajoutent d’autres toujours plus performantes et toujours plus compliquées à détecter.

EN VÉRITÉ PERSONNE N’EN SAIT VRAIMENT PLUS !
Depuis peu, on assiste à une bataille d’experts de tout acabit, systématiquement consultés pour confondre en direct et en exclusivité les records et les médailles en toc. En vérité, personne n’en sait vraiment plus et ne peut jurer « mordicus » malgré la multiplication des moyens de contrôles et des nouveaux outils de mesure. Un corpus de chiffres dont les laborantins honnêtes nous prouvent qu’aucun n’est déterminant selon la bonne vieille cuisine comparative dont il est le plus souvent question.  Un débat dans lequel tous veulent « démocratiquement » s’insinuer de quelque hauteur objective à partir de laquelle il nous renseigne…

REPORTAGE © FRANCE 3/ JL GANTNER, JM BAVEREL, A. SOW, X. BRANDT 2013

UNE ASCENSION VIRTUELLE DU VENTOUX POUR MIEUX COMPRENDRE DE QUOI NOUS CAUSONS
Mais revenons à notre coup de pédale « extraordinaire » dont nous parlions, soumise à l’évaluation d’un technicien reconnu dans la matière qui nous intéresse.  Fred Grappe (spécialiste de la performance sportive à l’université des sports de Franche-Comté) qui s’est employé à nous faire ressentir par nous même (sur un test adapté à notre niveau évidemment) cette différence de consommation énergétique à l’effort entre une accélération traditionnelle « en danseuse » et celle employée par le champion britannique pour faire mal à ses adversaires sans quitter sa position de rouleur…
Une montée virtuelle du Mont Ventoux reproduite à l’identique sur du matériel de laboratoire pour essayer de mieux comprendre de quoi nous causons depuis quelques jours. En réalité une fréquence de pédalage qui permet une plus grande économie, mais qui réclame un entrainement particulier dans ce domaine, fruit d’une culture qui tranche avec les habitudes. Rien d’anormal donc, ni de « surréaliste ! » Mais une méthode qui ne dispense pas le coureur de posséder un « moteur hors du commun » selon le technicien. Une VO2 max « exceptionnelle » c’est certain !
Fred Grappe qui continue de twitter ces dernières heures sur les capacités du Kenyan pour expliquer (avec toutes les réserves d’usage…) qu’aucune mesure estimée pour l’heure chez Christopher FROOME ne semble incompatible avec la nature d’un organisme consciencieusement « préparé » avec la morale et l’éthique qu’il convient.
Jean-Luc Gantner

« On discute dans le Ventoux à 180 pulsations ! »

On ne parle plus que de ça !… Ce coup de pédale de Christopher FROOME. Des attaques fulgurantes sur les routes du Tour de France, mais dans un style qui provoque la polémique comme lors de cette étape au Mont Ventoux dimanche 14 juillet. Des commentateurs subjugués de ne plus pouvoir compter les tours de jambes du maillot jaune britannique au moment du grand règlement de compte sur le mont chauve.

Chris Froome (Sky) en termine du Mont Ventoux, seul, sous les caméras de télévision/ PHOTO © ASO

Un sprint du leader de la Sky, « assis sur sa selle » s’écrie-t’on dans les cabines de commentaires de France Télévision.. « On avait jamais vu ça ! c’est Surréaliste ! » enchaine l’ancien coureur cycliste Cédric Vasseur, un temps salarié de l’US Postale, puis de la Cofidis au début des années 2000… (2 victoires d’étapes sur le Tour de France et une 24e place au général en 1998, son meilleur classement sur la grande boucle.) Le consultant, remplaçant au pied levé Laurent Jalabert cette année, qui ne trouve plus ces mots ce 14 juillet lorsque le super coureur vainqueur à Ax 3 domaines le premier jour des Pyrénées, dépose Alberto CANTADOR (Saxo) et Roman KREUZIGER  seuls à être encore dans les roues du maillot jaune à 8 km de l’arrivée. « Vous avez vu cette accélération ! Je n’ai jamais vu ça dans le Mont Ventoux »… Chris FROOME « moulinant effectivement comme un diable sur quelques dizaines de mètres pour creuser le trou avec ses adversaires et revenir en un seul coup de fusil sur le duo de tête composé de Nairo QUINTANA et de Mikel NIEVE. (Même du temps de ce L.A. Spécialiste lui aussi, des fréquences de pédalage calquées sur la méthode du tourniquet. Le septuple vainqueur de la grande boucle, aujourd’hui embaumé dans l’acide caustique… Non. Personne ! « n’avait jamais vu ça ! »). Mais la méthode prouve-t’elle en quoi que ce soit le déploiement d’un attirail artificiel proscrit, comme il est tellement facile aussi de se baser sur ce dorénavant « sacro-saint » calcul de puissance jeté en pâture par Antoine Vayer pour tenter de faire coïncider ses désirs avec la réalité ?!… Tout expert honnête vous rappellera qu’il est bien plus difficile qu’il n’y parait de tirer des conclusions du feu d’un record quel qu’il soit.  Un style en tout cas, dont la nouvelle star du cyclisme mondial use à nouveau quelques minutes plus tard pour lâcher le colombien  promis pourtant à une envolée lyrique sur le sommet provençal.

Chris Fromme (Sky) victorieux de la 15e étape au Ventoux/ PHOTO © ASO

« ON DISCUTE DANS LE VENTOUX À 180 PULSATIONS… »
QUINTANA et FROOME restés un moment roue dans roue, alors que dans la chaufferie des bavasseries, du joyeux babil et du jabotage de circonstance, les micros s’électrisent.  « On discute… dans le Ventoux, à  180 pulsations, avec des pentes à 10%… » rajoute « l’expert de la performance de haut niveau » atteint d’exclamation jubilatoires. (parce qu’un électrocardiogramme était certainement resté coincé entre le cœur du coureur de la Sky et la régie finale de France télé pour en savoir autant au moment du palabre en question ! Et quand bien même ! Quelques mots à peine… dispersés entre deux attaques. on a déjà vu plus commère à pire occasion d’un cœur bien plus sérieusement étouffé !)
QUINTANA en danseuse derrière le kenyan qui cherche vraisemblablement un second souffle l’oreille inclinée du côté de son oreillette. « On lui a peut-être demandé de temporiser. la démonstration était trop forte ! ». « On lui a demandé de ralentir, je vois que ça ! » avant que Thierry Adam, le journaliste aux commandes du Direct n’enchaine sur le ton du potin : Pourquoi ? c’est pour faire bien sur le tableau ?!… On a peur qu’on dise qu’il est dopé c’est ça ?!… » Le « tableau », la belle peinture des apparences à laquelle la télévision nous habitue pourtant toute l’année. Son principe, sa méthode ; sa vocation…

AU SEIN DU GRAND « CAILLASSAGE » MÉDIATIQUE, IL EST TOUJOURS FACILE DE RAJOUTER UNE PIERRE À L’ÉDIFICE !…
Cette fois, les choses ont au moins le mérite d’être claires, faute d’être véritablement « éclairées ». Car hormis l’impression, l’image, l’allégorie et le fantasme… Rien ne vient corroborer le commentaire du moindre commencement de début de preuve scientifique. Juste ce simulacre, ces « on dit », ce soit disant jeu des « références » qui feraient foi sur l’autel de la validité des records et des performances (et le Blog Cycliste vous promet d’y revenir bientôt !)… Mais « Que voulez-vous » conclu le chef de route des grandes retransmissions cyclistes sur la chaine de service publique dans l’ultime dénivelé où un homme seul pédale vers sa victoire historique… « Ce sport a tellement été marqué par le dopage ! On est bien obligé de mettre des bémols. Alors on va mettre… » Comment lui en vouloir d’ailleurs, dans le feu de l’action et devant tant d’ascendance et d’hégémonie exhibées ce jour là de grande communion avec des millions de téléspectateurs ?! Au sein du grand « caillassage » médiatique, il est toujours facile de rajouter  une pierre à l’édifice…
JL Gantner

16 Juil

TOUR DE FRANCE/ Le Franc-Comtois Thibaut Pinot sort du « Tour »billon médiatique

Depuis plusieurs jours, Thibaut PINOT trainait son Tour comme un forçat chaque matin retourne à son boulet. La conséquence d’une première étape Pyrénéenne où le coureur avait d’abord perdu pied et d’une angine carabinée qui a fini de lui laminer le moral. Ce 16 juillet, le Franc-comtois a été contraint de déposer les armes, en s’obligeant déjà « d’essayer de penser à l’avenir… » comme l’ancien amateur de l’Amicale Cycliste Bisontine et du CC Étupes l’avait confié deux jours plus tôt au micro de France télévision sur la ligne d’arrivée du Mont Ventoux, les yeux fiévreux et à bout de forces.

Juste quelques mots sur le compte Twitter de la formation au trèfle.fr ce matin, et un commentaire, laconique à la télévision soldant toute une année de dithyrambes et d’éloges médiatiques. Une abdication sans image. Une capitulation confinée dans le silence et la détresse d’un garçon qui avait commencé par faire rêver la France entière au lendemain d’une étape « Belfort – Porrentruy », qui restera à jamais gravée dans les mémoires du cyclisme national.

Thibaut Pinot (FDJ.fr) avec Thomas Voeckler (Europcar) lors de la 14e étape © Presse sport

Ce matin du 16 juillet. L’annonce de l’abandon du jeune leader de la FDJ a comme sonné beaucoup de supporters du cyclisme français et mis en panne toute une activité grammaticale où l’emploi du superlatif à l’intention du nouveau « crack » des pelotons, ne souffrait plus d’aucune mesure depuis le 9 juillet 2012 à Porrentruy.

THIBAUT PINOT QUI N’EN DEMANDAIT PAS TANT !
La victoire « extraordinaire » d’un « jeune prodige » ; « le remplaçant » annoncé de Bernard Hinault et autre Laurent Fignon après sa 10e place au classement général sur les Champs Élysées… Un verbiage excessif s’il en est ! et le plus souvent cocardier, qui fait généralement les choux gras de bien des journaux. Thibaut PINOT qui n’en demandait pas tant ! C’est le Blog Cycliste qui vous l’assure… Tant ce « gamin » là (et je me souviens encore de ce jour de tournage dans le quartier de la Malcombe à Besançon pour la rédaction de France 3. Un reportage improvisé sur la pelouse d’un complexe sportif où nous l’avions rejoint au début de la saison de son premier Tour de France, et où le coureur avait eu la gentillesse de prendre son vélo pour notre caméra.  Mais en rajoutant avec ce naturel qui le caractérise : « qu’il aurait quand même préféré terminer sa partie de foot avec ses copains ! »)…
Oui, tant ce garçon que l’on connaît tous, humble et  généreux ; ce garçon  plutôt « solitaire » comme le décrit son frère ; en vérité si peu préparé aux flambées médiatiques dans son village natal de Mélisey planté sur les flancs paisibles des Vosges Saônoises… Ce gars, fier de savoir s’entrainer comme un damné ; de faire le métier dont ses parents estiment la réputation au point d’eux-mêmes contribuer au recrutement et à la formation des plus jeunes au sein d’un club sportif local (un sacerdoce dans la famille Pinot…) Fier, oui, de s’être vu confié ce rôle de chef de bande au sein du clan Madiot, même si (comme il n’avait jamais cessé de le répéter cette année) la charge lui semblait encore « difficile à assumer ». Thibaut qui n’avait pas encore dû prendre réellement conscience de ce poids considérable qui pèserait bientôt sur ses épaules une fois lâchée dans l’arène avec une pancarte si voyante à l’adresse de la meute médiatique.  Ce jeune guerrier plaqué au sol aujourd’hui sous la pression, mais promis à mille autres batailles magnifiques une fois la qualité de l’air retrouvée. Thibaut PINOT qui connaît enfin ce soir son fardeau.
Jean-Luc Gantner