Une montée du Mont Ventoux « presque irréaliste » commentait quelques grands médias au soir ou le lendemain de la victoire de Chris FROOME sur la grande étape du Tour du centenaire. D’abord estimé à « 57 minutes et 3 secondes » en plein direct sur les antennes de France Télévision puis révisé à environ 59 minutes après nouvelle vérification. Soit, allez… Un peu plus d’une minute de plus que les anciens records d’Armstrong ou de Pantani dans des conditions à peu près similaires et au même endroit… Et dès lors toutes les suppositions peuvent aller bon train, d’une débauche de calculs d’alchimistes et de mesures charlatanesques, (mais peut-être « rentables » Allez savoir !) pour expliquer et conclure définitivement à la malice, ou au contraire entériner les pire facéties.
Chris Froome sur la Photofinish du Ventoux/ PHOTO © ASO
Il n’est pas question ici de juger de l’honnêteté ou non du coureur de la Sky et encore moins de celle d’une nouvelle génération de cyclistes professionnels qui rappelons le, revendiquent haut et fort « de ne pas être confondus avec leurs prédécesseurs »…
UN « PROFIL DE PUISSANCE RECORD » À METTRE EN PLACE
(Laissons leur au moins ce bénéfice du doute, ou alors travaillons tous sans répit à l’exercice de la recherche de la vérité vraie et sans discussion). Où l’on reparlerait forcément de ce « profil de capacités physiques » à rendre obligatoire comme le suggère Fred Grappe depuis son université de Franche-Comté… De quoi connaître dans le détail le potentiel naturel d’un athlète qu’on « réviserait » évidemment sans cesse, et à partir duquel les commentaires pourraient alors s’inspirer au lieu de poursuivre sur le ton de l’élucubration douteuse et sans fondement ! ) Dopé ou pas ?!… Le débat est loin d’être tranché d’autant qu’à d’anciennes potions bien connues de la patrouille, sans cesse s’en ajoutent d’autres toujours plus performantes et toujours plus compliquées à détecter.
EN VÉRITÉ PERSONNE N’EN SAIT VRAIMENT PLUS !
Depuis peu, on assiste à une bataille d’experts de tout acabit, systématiquement consultés pour confondre en direct et en exclusivité les records et les médailles en toc. En vérité, personne n’en sait vraiment plus et ne peut jurer « mordicus » malgré la multiplication des moyens de contrôles et des nouveaux outils de mesure. Un corpus de chiffres dont les laborantins honnêtes nous prouvent qu’aucun n’est déterminant selon la bonne vieille cuisine comparative dont il est le plus souvent question. Un débat dans lequel tous veulent « démocratiquement » s’insinuer de quelque hauteur objective à partir de laquelle il nous renseigne…
REPORTAGE © FRANCE 3/ JL GANTNER, JM BAVEREL, A. SOW, X. BRANDT 2013
UNE ASCENSION VIRTUELLE DU VENTOUX POUR MIEUX COMPRENDRE DE QUOI NOUS CAUSONS…
Mais revenons à notre coup de pédale « extraordinaire » dont nous parlions, soumise à l’évaluation d’un technicien reconnu dans la matière qui nous intéresse. Fred Grappe (spécialiste de la performance sportive à l’université des sports de Franche-Comté) qui s’est employé à nous faire ressentir par nous même (sur un test adapté à notre niveau évidemment) cette différence de consommation énergétique à l’effort entre une accélération traditionnelle « en danseuse » et celle employée par le champion britannique pour faire mal à ses adversaires sans quitter sa position de rouleur…
Une montée virtuelle du Mont Ventoux reproduite à l’identique sur du matériel de laboratoire pour essayer de mieux comprendre de quoi nous causons depuis quelques jours. En réalité une fréquence de pédalage qui permet une plus grande économie, mais qui réclame un entrainement particulier dans ce domaine, fruit d’une culture qui tranche avec les habitudes. Rien d’anormal donc, ni de « surréaliste ! » Mais une méthode qui ne dispense pas le coureur de posséder un « moteur hors du commun » selon le technicien. Une VO2 max « exceptionnelle » c’est certain !
Fred Grappe qui continue de twitter ces dernières heures sur les capacités du Kenyan pour expliquer (avec toutes les réserves d’usage…) qu’aucune mesure estimée pour l’heure chez Christopher FROOME ne semble incompatible avec la nature d’un organisme consciencieusement « préparé » avec la morale et l’éthique qu’il convient.
Jean-Luc Gantner