« Ces sommes sont disproportionnées, surtout quand on les compare aux budgets de nos clubs qui fabriquent le cyclisme de tous les jours ». GDC
Suite à la décision fédérale de ne plus jouer la carte du Pays de Montbéliard pour organiser les Mondiaux de Cyclo-cross en France en 2014, nous avons proposé au président du Comité régional de la FFC, Gilles DA COSTA de nous donner son sentiment. (Propos recueillis par JL Gantner)
Gilles Da Costa
« Bien sûr, j’aurais aimé participer à une aventure telle que celle d’un championnat du monde de cyclo-cross.
Compte-tenu de la densité de nos organisations et de nos champions dans le domaine, cela aurait constitué un juste retour du travail effectué par les bénévoles, les dirigeants et les entraîneurs depuis près de vingt années.
C’est dans ce sens que nous avons travaillé au sein de la famille cycliste pour faire progresser l’idée auprès de nos instances et des collectivités locales. Côté FFC, je salue le travail technique important qui a été fait afin de rendre le dossier exploitable et analyser l’ensemble des conditions du cahier des charges UCI fort complexe.
Mais le budget d’un tel événement a subi depuis la dernière organisation en France à Pontchâteau une augmentation démesurée rendant impossible son financement. Plus de 1,5 millions d’euros de dépenses, c’est plus du double que celui de l’organisation de 2004 ! Ces sommes sont disproportionnées, surtout quand on les compare aux budgets de nos clubs qui fabriquent le cyclisme de tous les jours. Il faut rester raisonnable.
A ce niveau là, je ne vois pas qui est susceptible de réunir les contributions publiques nécessaires à l’équilibre de la manifestation. Et l’UCI pourra continuer d’organiser des championnats au Benelux où le statut du cyclo-cross comme sport national conduit à des manifestations rentables grâce à un public fervent et nombreux.
Je ne suis pas sûr que ce calcul soit bon à long terme pour la discipline. A mon sens, seule une adaptation des droits en fonction d’une stratégie de développement international aurait été en mesure de rendre l’opération réaliste.
J’imagine la déception de toute l’équipe autour de Denis Mercier à Nommay, mais je sais qu’ils s’attacheront à faire des championnats de France en janvier 2013 de très haute tenue.
La Franche-Comté sacrée meilleur comité français en cyclo-cross en 2011 et 2012, aura à cœur d’accueillir tous les spécialistes et spectateurs français et de prouver que sa réputation de fiabilité n’est pas usurpée.
Je tiens à remercier Monsieur Pierre Moscovici et les élus du Pays de Montbéliard qui ont tenté l’aventure avec la communauté cycliste et qui à ce titre nous ont fait confiance. Nous savons tous que c’est les échecs d’aujourd’hui qui forgent les victoires de demain ! »
Gilles DA COSTA, Président du Comité régional de cyclisme de Franche-Comté