14 Avr

Francis Mourey (FDJ) reste concentré sur ses objectifs

APRÈS SA VICTOIRE SUR LE « TRO BRO LEON »
CE DIMANCHE 14 AVRIL 2013

Pour ceux qui en auraient peut-être douté ces dernières années, Francis MOUREY a montré ce dimanche sur les routes endiablées du « Tro Bro Leon », qu’il était non seulement ce grand cyclo-crossman Français qui réchauffe le cœur de ses supporters chaque hiver quelques soient les difficultés du calendrier, mais surtout ce grand coureur tout court !

Francis Mourey (FDJ) Criterium international 2013/ PHOTO © Pressesports

Ce champion d’exception accroché à ses objectifs comme personne lorsqu’il s’agit d’aller chercher une victoire à la pédale, seul, « en costaud » selon la formule consacrée. Deux beaux bouquets en deux week-ends, et sans avoir  rien à devoir à personne… D’abord le dernier round de « la Sarthe » empoché de la plus belle des manières, et puis ce « Tro Bro Leon » en personne. Ce « Roubaix » Breton sur ses routes cagneuses et corrigées de pièges grossiers ; ces « ribinoùs » comme on dit dans le Finistère. Un « enfer de l’ouest » dont le Franc-Comtois visait le nom prestigieux cette saison. « La course faisait partie de mes objectifs depuis novembre » expliquait au téléphone le septuple champion de France de la discipline hivernale alors qu’il terminait son enregistrement pour un vol en direction de Paris ce dimanche de conquête. Une étape obligée, pas forcément la plus drôle avant de rejoindre sa famille dans le Doubs.

PAS QUESTION DE FAIRE LA FÊTE…
La fête ? « Non » poursuit le coéquipier très apprécié des principaux leaders de son équipe. « Ni ce soir, ni plus tard dans la semaine…. Non. Pas question de foutre en l’air les prochains objectifs ! » Pas vraiment le genre à perdre les pédales sous les éloges et les dithyrambes de circonstance. Le métier et rien que le métier. Cette première place sur le prestigieux podium Breton ? Francis MOUREY l’a d’abord construit pierre par pierre, à partir d’un entrainement rigoureux débuté à l’automne dernier. Une saison dans la boue maitrisée comme il ne l’avait encore jamais aussi réussie jusque là. À tel point que les Belges s’étaient fait sérieusement des cheveux pour le titre mondial du dernier hivernage. Le bon graal accroché au maillot tricolore cette année, mais en oubliant d’accrocher les bonnes amulettes aux pneus.  La guigne du champion de Chazot  à Louisville face à un Sven NYS décidemment indéboulonnable ! L’empire des Flandres un temps ébranlé par sa façade Française : un comble ! Mais on ne refait pas l’histoire n’est-il pas ? Un pneu crevé au pire moment, après avoir un temps mené la bataille en lion au pays des lions, Francis n’avait même pas bronché ce jour là. « Vingt fois sur le métier remettre son ouvrage » dit le bon artisan. Une rigueur qui a fini par payer sur ce monument du cyclisme Armoricain.

FRANCIS, LE PREMIER LEVÉ !
« Depuis ma victoire sur la dernière étape du circuit de la Sarthe dimanche dernier, j’étais très confiant. Je savais que j’aurais les jambes pour faire quelque chose ». En professionnel sérieux, Les mécanos de la FDJ avaient d’abord vu Francis le premier levé ce dimanche matin. Une habitude de l’ancien maçon qui connaît le prix à payer pour espérer réussir dans la vie. À 6 heures le coureur de la « Française des Jeux » était déjà les pognes dans le mortier pour vérifier ses outils de forçat et s’imprégner du taux d’humidité dans l’air pour construire le bon plan d’évasion. « On est parti assez tôt pour reconnaître les derniers kilomètres de la course » commente le Franc-Comtois presque machinalement. « Ensuite, tout a fonctionné comme on l’avait prévu. C’est tout ! » Non, voilà. Pas le temps ni de s’apitoyer, ni de se régaler exagérément de quelques émotions passagères, fussent-elles de l’ordre de quelques réussites d’exception sur les plus prestigieux des promontoires sportifs. Juste ce regard qu’on devine chez ce « dur des durs » au boulot, déjà fixé sur ses prochaines échéances (Le Tour de Romandie où il accompagnera Thibaut PINOT et le Giro… son principal objectif sur route).

UN MAILLOT SUR ROUTE EN JUIN…
En attendant, le coureur doit couper « un jour ou deux » avant de remettre le nez dans le guidon du côté de Saône sur ses routes d’entrainements habituelles. Un sérieux coup d’œil sur une autre échéance qui commence de prendre forme depuis dimanche. Un championnat de France sur route disputé cette année à… Lannilis en Bretagne. Une course au maillot tricolore, organisée à la fin du mois de juin dans le pays des Abbers, sur les lieux même de la victoire du champion Franc-Comtois ». La perspective pour une fois, d’une grande fête en forme de toutes celles dont le coureur s’est consciencieusement privé depuis la fin de l’été dernier dans le seul but de faire honneur à son métier de coureur.
JL Gantner