15 Mar

(VIDEO) « L’excellence sportive » : Un dispositif scolaire pour les jeunes athlètes en Franche-Comté

Ils sont cyclistes, escrimeurs, biathlètes, lutteurs ou pongistes… Depuis la saison scolaire 2009/2010, une centaine de jeunes sportifs Franc-Comtois bénéficie d’un statut « privilégié » d’athlète dans leur établissement scolaire. La possibilité pour ces jeunes d’enfin réussir à concilier l’exigence de leur entrainement sportif avec leur vie scolaire et familiale. Une piste d’étude forcément très intéressante sur le chemin d’une tentative de rapprochement entre « l’école » et la pratique sportive de compétition. Une politique académique dont le principe et la philosophie devraient être reconduits avant la fin de cette année scolaire 2013.

REPORTAGE © France TV / JL Gantner, Fabienne Lemoing, Abou Saw.

Ils ont 15, 16 ou 17 ans… tous lycéens et surtout reconnus dans une discipline sportive qu’ils pratiquent en compétition. Une contrainte d’entrainement à coordonner avec des emplois du temps scolaires ; des périodes de relâche ou de récupération qui ne correspondent pas forcément non plus avec celles des vacances programmées par l’éducation nationale, où lorsque les compétitions s’enchainent et se superposent aux échéances scolaires importantes … Les charges de travail comme la préparation physique répétée quelquefois quotidiennement en plus des cours et des devoirs… Bref ! Pas facile de devenir un champion sans quitter son cocon familial et celui de son club d’origine pour intégrer une structure spécialisée comme un Pôle sportif, mais quelquefois très éloignée de chez soi. C’est dans cette logique que l’académie de Franche-Comté s’était mise en quatre il y a trois ans pour proposer une alternative aux jeunes athlètes promis aux premiers rôles dans leur discipline. En particulier pour tous ces sports qui n’ont pas la chance de bénéficier d’une grande notoriété et pour lesquels leurs fédérations ou leurs clubs ne disposent que de faibles moyens d’accompagnement. En lutte, en Kayak, en BMX ou en escrime par exemple… Des sports très en marge de toute une organisation dédiée et parfaitement ad hoc, à l’image de ce que l’on trouve au sein des grands centres de formation des footballeurs… Un plan, capable alors de compenser ce manque de moyens, en prévoyant notamment la prise en compte des contraintes de temps propres aux plannings singuliers de ces jeunes sportifs. Un dispositif basé sur un partenariat entre l’ensemble des acteurs concernés par le parcours de l’athlète : Ligues, Comités, Clubs, Coachs, parents, profs, responsables d’établissements, Rectorat de l’Académie de Besançon  et Direction régionale de la jeunesse et des sports de Franche-Comte…

L’EXEMPLE DU LYCÉE BELIN À VESOUL
Au lycée Belin de Vesoul par exemple, Emmanuel Daguet, le prof de sports référent dans le cadre de cette expérience, explique que c’est tout l’établissement qui joue le jeu. Comme un contrat passé entre l’athlète et son entourage qui s’exerce tout au long d’un parcours dit « d’excellence ». Léo VINCENT, un des tous meilleurs jeunes cyclo-crossmen français ; Oscar BISCHOFBERGER en ski nautique ; Janis ROTH en BMX ; ou encore Vivianne MARTINEZ DE PAOLA en lutte… quelques-uns des bénéficiaires Haut-Saônois, disposent d’équipements de musculation et de de préparation physique générale au sein du lycée et gèrent leur entrainement sous la responsabilité du prof d’EPS, mais sur les conseils de leurs propres entraineurs. « Je n’interviens presque pas  » avoue Emmanuel. Ils ont leur plan d’entrainement élaboré par les cadres de leurs clubs. Dans le cas de Léo VINCENT (NDLR : le coureur partait disputer les championnats du monde juniors de cyclo-cross à Louisville/USA au moment où nous réalisions notre reportage). Celui ci prend son vélo en début d’après-midi et part s’entrainer seul sur les routes ou avec son père lorsqu’il peut l’accompagner. Pour lui, nous nous bornons à trouver des solutions pour qu’il puisse récupérer les matières desquelles il est absent, que ce soit à cause ds kilomètres qu’il doit effectuer au quotidien au moment où ses camarades sont en classe, où comme cette semaine avec son départ pour les championnats du monde aux États-unis. Nous devons surtout sans cesse être à l’écoute de leurs besoins, et puis de leur fatigue qu’il faut prendre en compte et transmettre au reste du corps enseignant concerné. Ce n’est d’ailleurs pas un effort à sens unique. Ces jeunes athlètes nous apportent aussi beaucoup et créent une sorte d’émulation dans l’établissement. Ici à Belin, les enseignants sont volontaires pour que ça fonctionne même ceux qui ne sont pas du tout sportifs. Des horaires aménagés, un outil pédagogique plus souple, une écoute, et un parrain de choix : Frédéric Grappe de l’université de Franche-Comté, maitre de conférence à l’UFR STAPS de Besançon et entraineur à la FDJ depuis plusieurs années. L’éminent docteur en optimisation de la performance accueille les profs référents une à deux fois par an pour affiner le programme d’un point de vue purement scientifique et créer du lien entre tous les protagonistes de cette expérience pour l’heure encore unique en France.

« Les Lycées d’Accueil de l’Excellence Sportive (LAES) » sont répartis dans les 4 départements de la région. 8 lycées ont été retenus par le rectorat et concernent l’ensemble des disciplines.

DOUBS
-Lycée J.Haag (Besançon) -Lycée Cuvier (Montbéliard) -Lycée X.Marmier (Pontarlier)
JURA
-Lycée J. Duhamel (Dole) -Lycée J. Michel (Lons-Le-Saunier)
HAUTE-SÂONE
-Lycée A. Cournot (Gray) – Lycée E. Belin (Vesoul)
TERRITOIRE DE BELFORT
-Lycée Courbet (Belfort)