Il était le roi, sa majesté souveraine après les carrières de légende des Jacques Anquetil et autre Eddy Merckx… Un monarque absolu sur la route de la plus prestigieuse épreuve cycliste. Lance Amstrong et ses 7 couronnes sur la Grande boucle. Vainqueur de la Flèche Wallone en 1996, de San Sebastian en 1995, du Tour de Suisse et du Grand Prix des Nations en 2000, du Dauphiné Libéré en 2002 et 2003. Mais « le patron » n’est plus ! Le coureur texan, septuple vainqueur du Tour de France entre 1999 et 2005 va être dépossédé de tous ses titres sportifs, et sera suspendu à vie du cyclisme professionnel.
Ce jeudi 23 août 2012 dans la soirée, « le Boss » a officiellement jeté l’éponge dans le combat judiciaire qui l’opposait à l’Agence Américaine Antidopage (USADA) depuis deux ans. L’USADA accusait l’ancien coureur-héros d’avoir utilisé des substances interdites (EPO, stéroïdes, testostérone, transfusions sanguines…) dès 1986. L’issue d’une bataille finalement perdue par L’ancien leader de l’US postale après que celui-ci ait eu à prendre connaissance de la décision du tribunal fédéral d’Austin de rejeter sa plainte déposée contre l’Agence Antidopage américaine au motif que l’institution n’aurait pas été compétente dans cette affaire. Un recours en justice qui constituait l’ultime tentative de Lance Amstrong d’éviter la sanction programmée et de perdre définitivement la face aux yeux du monde. La fin d’un mythe. Le triste épilogue d’une belle fable à propos de laquelle il faudra se souvenir de toute l’hypocrisie qui aura entouré le prestige et la gloire de l’athlète américain sur les routes de France pendant tant d’années. Une incroyable tartuferie. « La grande imposture » écrivait le Dr Jean-Pierre Mondenard, un des grands spécialistes de la question du dopage dans le sport cycliste qui avait déjà tout dit, tout écrit en 2009. Mais tout le monde ou presque faisait comme ci personne n’avait rien vu ni rien entendu !… Lance Amstrong dont les superlatifs inondaient les commentaires sportifs à la télévision, dans la grande presse et la plus petite… Tout ce lyrisme érigé à la gloire du monarque !… En réalité : une simple arnaque chaque fin de mois de juillet au pied de l’Arc de triomphe. Un tort incalculable pour l’image du cyclisme et celle du sport de haut niveau en général, car oui, bien sûr, ce Monsieur Lance Amstrong qui n’aura jamais douté de rien, paradant sur les podiums de son sourire glacé après ses fameux exploits de l’été, réfutant jusqu’au bout tout usage de produits ou de pratiques illicites dont certaines voix téméraires l’accusaient !… mais tant d’autres disciplines qui ne vaudraient pas mieux à l’aune d’une véritable mise à plat des combines récurrentes pour s’extirper de la masse, briller sur les couvertures de journaux et réussir à empocher le pactole ! L’Américain, qui avait cru prendre sa retraite du peloton, bien au chaud d’une reconversion spectaculaire dans le Triathlon (vainqueur à 40 ans de l’Ironman 70.3 à Honu sur l’île d’Hawaï cette année 2012…). C’est Floyd Landis son coéquipier à L’US Postal entre 2001 et 2004 qui avait commencé de parler après que le coureur ait été déchu de sa victoire en 2006, contrôlé positif à la testostérone à l’époque. Floyd Landis, le coureur qui avouait en 2010 avoir consacré la somme de 90 000 dollars US chaque année pour dopé son entrainement. Floyd Landis, également soupçonné par un juge français d’avoir tenté de pirater le système informatique du laboratoire de Châtenay-Malabry chargé de l’analyse des échantillons incriminés. Ce « système » qui ne connaissait plus de limite, finalement dénoncé par une ex star du vélo qui n’avait de toute façon plus rien à perdre ! Landis puis Hamilton, Hincapie, Leipheimer, VandeVelde, Andreu, Zabriskie… tous coéquipiers du Boss, qui finiront par avouer à leur tour. Un « système »… dont on aimerait bien qu’il devienne très vite synonyme d’un vieux modèle obsolète, d’une histoire ancienne, mais qui n’a jamais fait rire personne. JLG